Le groupe
Biographie :

Serpents Oath est un groupe de black metal belge actuellement composé de : Draghul (batterie), Daenum (guitare), Tes Re Oth (chant / Insanity Reigns Supreme), Mørkald (basse) et Baelus (guitare / Nyrak, Dark Palace, Devour The Void, Temple Of Acheron). Serpents Oath sort son premier album, "Nihil", en Décembre 2020 chez Soulseller Records, suivi de "Ascension" en Juin 2022, et de "Revelation" en Novembre 2023 chez Odium Records.

Discographie :

2020 : "Nihil"
2022 : "Ascension"
2023 : "Revelation"


Les chroniques


"Ascension"
Note : 19/20

Troisième acte pour Serpents Oath. Créé en Belgique en 2020 par Tes Re Oth (chant, Insanity Reigns Supreme), Daenum (guitare) et Draghul (batterie), le groupe sort son premier album la même année. Baelus (guitare, Nyrak) et Mørkald (basse) rejoignent leurs rangs pendant la création du deuxième album, puis les musiciens signent en 2023 chez Odium Records pour présenter "Revelation", leur troisième création. L’artwork est une fois de plus signé par l’artiste mexicain Néstor Ávalos (Bloodbath, Churchburn, Drudensang, Eleine, Mercyless, Nervochaos…).

"Invocatio Genesis" nous plonge immédiatement dans l’ambiance ritualistique qui sera brisée par la puissance brute de "Blood Covenant", un titre martial aux leads glaciaux qui se mêlent naturellement aux vociférations possédées. Les racines sombres et malsaines du groupe nous autorisent quelques passages plus lents et contemplatifs, laissant la dissonance nous mener à la prochaine vague de rage avant que "Gateways To Tiamat" ne laisse ses sonorités occultes envahir l’atmosphère, la rendant aussi pesante qu’agressive. La rythmique solide assure aux mélodies tranchantes une base ravageuse constante, que ce soit dans les passages les plus rapides ou lancinants, puis c’est "Purification Through Fire" qui viendra frapper de plein fouet avec une introduction effrénée. Les influences old school sont très présentes sur ce morceau qui n’hésite pas à placer des parties accrocheuses avant de charger à nouveau, puis de s’éteindre sur "Invocatio Apocalypsis", un interlude où quelques sonorités nous mènent à la virulente "Beyond The Void" qui annonce le ton dès les premiers instants.

La composition est ouvertement l’une des plus écrasantes de l’album, que ce soit grâce à son blast incessant ou à ses hurlements furieux, mais le groupe nous accordera un court répit avant d’enchaîner sur "Drakonian Gnosis" où la puissance du titre précédent rencontre des éléments plus aériens et des harmoniques envoûtantes pendant que le vocaliste se déchaîne. "Path Of The Serpent" présente une introduction inquiétante mais fascinante qui emporte notre esprit avant de laisser les musiciens revenir à leur fureur occulte habituelle, mais on notera également ce break envoûtant avant un final brumeux, suivi par "Invocatio Resurrectio", le dernier interlude, où l’oppression règne. Les grognements approchent puis explosent avec "Cult Of Death", titre où le groupe nous offre une nouvelle dose de violence pure, tout en étant parfois accompagné par des claviers majestueux en arrière-plan. La quiétude refait brièvement surface pour dévoiler "Unto Typhon" et ses cris à vous glacer le sang qui errent tout au long du morceau, lui donnant une touche froide avant de laisser des éléments plus fédérateurs apparaître. L’album se referme avec la douceur puis la rage viscérale de "Pandaemonium", dernière composition, qui laisse le groupe nous noyer dans son océan de noirceur permanente où les mélodies se fraient parfois un chemin.

Les arts obscurs n’ont plus aucun secret pour Serpents Oath qui propose avec "Revelation" un black metal brut et glacial qui allie rythmiques dévastatrices et leads cinglants tout en restant ancrés dans la noirceur.


Matthieu
Novembre 2023




"Ascension"
Note : 14/20

"Ascension" est le deuxième album de Serpent Oath. Sorti en Juin 2022, il précède "Revelation", le nouvel opus qui se pointera au mois de Novembre prochain. Quoi de mieux donc, que de se pencher sur ce disque ? C’est l’occasion de se refaire les oreilles dessus afin de mieux se préparer à l’assaut que la formation diabolique s’apprête à lancer d’ici une paire de semaines ! Serpent Oath nous provient du pays de la frite cuite en double cuisson, la Belgique, et propose un black metal rageur mais détaillé. Le quintette, tout de cuir vêtu, maquillage sombre et tacheté de sang, joue la carte du black à fond, rien que les blazes de ces zicos en disent long : Draghul, Daenum, Tes Re Oth, Mørkald et Baelus. On dirait les noms dans le player Handbook de donjons et dragons, lorsque vous choisissez votre race, vous avez des suggestions de noms en fonction, là, les mecs on choisi la race démonique chaotique mauvais et la classe black métalleux pas content. Ou encore le moment génial où l’écrivain Chevalier donne des noms de trolls dans sa leçon sur l’écriture fantastique, c’est une scène du film Gentlemen Broncos et les Seigneurs de la levure (si vous ne connaissez pas, matez ce film).

Soit. Ce que l’on capte immédiatement dès les premiers moments durant l’écoute, c’est le côté très bien produit. Contrairement à bon nombre de formations du genre, Serpent Oath apporte un soin tout particulier à la production. Celle-ci est très lisible, tous les éléments sont parfaitement équilibrés et aucun instrument n’empiète sur l’autre. Le chant est ainsi porté par un environnement sonore calibré, et celui-ci s’inscrit également dans cette démarche de clarté, preuve en est, il n’y a pratiquement pas de réverbe sur les vocals. Ce choix artistique peut cependant ne pas plaire car le style s’est construit en grande parti sur des bases sonores hasardeuses, et cette confusion reste néanmoins une composante essentielle qui participe à ce "voile" de son que l’on apprécie tant. Ici, pas de voile de son mais des riffs aiguisés, des parties musicales parfois basiques, parfois plus complexes, Serpent Oath ne reste pas figé et fait évoluer les compositions au travers d’une atmosphère qui reste du long ténébreuse et énigmatique. Le côté raw des guitares et du chant ajoutent un aspect cru qui confère un mood nihiliste. D’un point de vu du songwriting, celui ci laisse entendre une myriade d’influences au travers d’interventions multiples. Je pense à Mayhem pour les arpèges mineurs glaciaux, à Marduk dans certaines manières d’amener le chant, notamment par rapport au fait de peut laisser sonner les fins de phrases. De temps en temps, celui-ci est doublé par des voix plus graves, ajoutant ainsi une certaine puissance à l’ensemble. J’y ai trouvé des points communs avec Diabolical Masquerade, dans le traitement des passages plus thrashy.

Le disque s’engage avec "Invocation Pestum", des cuivres solennels avec un son bourdonnant en fond évoquent une nuée d’insectes volants dans un climat aride, cela inspire bel et bien la peste. "Summoning The Ancient" nous saute littéralement aux oreilles, le titre est un peu décousu cependant, les repères sont flous mais tout se précise à partir de la deuxième moitié du track avant de revenir à son élan initial à la toute fin, on a la sensation d’écouter deux morceaux en un. "Thy Mighty Serpent" est plus équilibré, plus lourd également mais entrecoupé de riffings de trémolo picking perçants plus rapides qui confèrent tout le côté black metal au titre. Plus cohérent que le titre précédent grâce à un songwriting plus évident, "Thy Mighty Serpent" surprend par des ajouts insolites, comme la mid-section en ternaire, vraiment bien amenée. "Invocation Perversum" est un interlude inquiétant au sein duquel une femme semble mener un rituel, dans l’esprit du track d’ouverture de l’album. "Blasphemy" s’impose immédiatement après, sans doute le track le plus black de l’album par ses vocaux blasphématoires et complètement possédés. "Bring Down The Sun" calme le jeu, un poil thrashy, et laisse ensuite la place à un autre interlude du même acabit, sauf qu’ici c’est un homme qui s’adonne à des pratiques occultes. "Sworn To The Oath",  très nerveux, se caractérise par une approche des ambiances à la suédoise, malgré l’influence du "Grand Declaration Of War" sur la partie mid-tempo. "Of Fan And Claw" est plus direct et après un énième interlude, "Death The Destroyer", plus lancinant en revanche, laisse entendre une caisse claire ultra engagée et cela donne un groove particulier au morceau qui alterne toujours entre parties blast et mid-tempo. Le milieu du track se lance sur un riff surprenant, saccadé, qui crée la surprise pile poil au bon endroit. "Blood Moon", plus épique mais paradoxalement plus guerrier, conclut l’album sur un arpège doux, tel le son du vent qui s’engouffre dans les ossements et les armures de squelettes reposant sur un lit d’herbes courtes, témoignage d’une bataille sanglante ancestrale.

Après une paire d’écoute, que penser d’"Ascension" ? Eh bien je suis un peu mitigé. En fait, l’approche plutôt blackened metal que purement black metal évite le parti pris radical. Ainsi le groupe sonne un poil générique, avec des riffs en trémolo picking qui, d’un titre à l’autre, se ressemblent finalement assez. Le côté nihiliste est bien présent cependant, on ressent une froideur et une misanthropie qui sont omniprésentes tout au long de l’écoute. Les intros et multiples interludes n’apportent pas grand-chose et bien souvent, ces moments courts se font littéralement couper la chique par les morceaux suivants, on ne peut donc pas se mettre dans l’ambiance qu’ils semblent vouloir nous faire partager. Attention, ne vous méprenez pas, Serpent Oath propose tout de même un album qui a des qualités, déjà de par la prod’, par le niveau instrumental et l’engagement haineux, notamment grâce à des vocals tout à fait crédibles. C’est juste qu’il n’y a pas assez d’accroches pour justifier quarante minutes de musique. Je reste tout de même curieux d’entendre leur nouveau skeud prévu pour Novembre !!!


Trrha'l
Octobre 2023




"Nihil"
Note : 15/20

Soyez prêts à pénétrer dans les ténèbres avec Serpents Oath. Créé par Tes Re Oth (chant), Daenum (guitare) et Draghul (batterie), trois adeptes de la scène black metal belge, le groupe nous propose "Nihil", son premier album.

Durant plus d’une demi-heure, le trio nous propose un black metal imposant et froid. Si le chant se décline en hurlements viscéraux, cris plus graves et également quelques psalmodies, la rythmique reste typique du style. Le blast beat et les harmoniques criardes règnent en maîtres, pendant que la rythmique nous propose une ambiance sombre. Les morceaux, entrecoupés par quelques samples angoissants, sont tous oppressants, rapides et emplis d’une noirceur commune. On citera par exemple le son brut de "Speaking In Tongues", le premier titre à nous étaler sa haine après "Vox Mortis", l’introduction, on encore "Malediction" et "Serpents Of Eight". Les riffs des Belges sont entêtants, dissonants, et surtout très noirs, ce qui leur permet de nous capturer dans cet univers qui est le leur. Et c’est après le duo composé de la brutale "The Beast Reborn" et de l’entraînante "The Swords Of Night And Day" que le groupe nous laisse à nouveau respirer avec "Beyond The Gates".

Il est impossible de ne pas se sentir oppressé par la régularité du son de Serpents Oath. "Nihil" est un premier album qui permet de faire connaissance avec leur univers, qui suit à la lettre les codes du black metal et qui nous laisse attendre leur touche personnelle.


Matthieu
Décembre 2020


Conclusion
Le site officiel : www.serpentsoath.com