Le groupe
Biographie :

Serocs est un groupe de death metal brutal mexicain formé en 2009 et actuellement composé de : Antonio Freyre (chant, guitare / ex-Abrogar, ex-Decapitado), Antoine Daigneault (basse / Chthe'ilist, Punished, Atramentus) et Laurent Bellemare (chant / Basalte, Conflux, Sutrah, Tribunal, ex-Impalement, ex-Apraxie). Serocs sort son premier album, "Oneirology", en autoproduction en Septembre 2012, suivi de "The Next" en Juillet 2013, de "And When The Sky Was Opened" en Novembre 2015 chez Comatose Music, et de "The Phobos / Deimos Suite" en Octobre 2018 chez Everlasting Spew Records.

Discographie :

2009 : "Homogenous Dissimilation" (EP)
2012 : "So On and So Forth" (EP)
2012 : "Oneirology"
2013 : "The Next"
2015 : "And When The Sky Was Opened"
2018 : "The Phobos / Deimos Suite"
2020 : "Vore" (EP)


Les chroniques


"Vore"
Note : 18/20

La violence à l’international, c’est ainsi que je décrirais Serocs. Créé en 2009 au Mexique par Antonio Freyre (Punished), le projet débute en tant que one-man band et sort une démo puis un EP en 2012. La même année, il évolue en groupe complet, son fondateur passe à la guitare et recrute divers musiciens à travers le monde, sortant album après album. Depuis 2018, ce sont Antoine Daigneault (basse, Chthe'ilist, Punished) et Laurent Bellemare (chant, Basalte, Sutrah, Tribunal) qui complètent le line-up. "Vore", le dernier EP du groupe, sort en 2020 avec l’aide de Kévin Paradis (batterie, Agressor, Benighted, Mithridatic, ex-DeadlySins, ex-Svart Crown) et Phil Tougas (guitare, Chthe'ilist, First Fragment, Funebrarum, D.D.T.).

On distinguera deux parties dans cet EP, cinq compositions récentes, et deux titres démo composés 2011, alors que le groupe n’était encore que projet solo. Pour débuter, ce sont quatre titres d’une lourdeur absolue qui nous assènent violemment coup après coup, séparés par un interlude. Si la technicité est à l’oeuvre, le mix laisse place à chaque instrument: une rythmique épaisse, une basse vrombissante, des harmoniques tranchantes, un blast surpuissant et des hurlements sauvages. "Anthropic" laisse un sample inquiétant débuter le morceau, puis un sample robotique nous annonce l’arrivée de la tornade, alors que "Building A Shrine Upon Vanishing Sands" débute très rapidement avec un passage à la basse qui témoigne de la maîtrise des musiciens. Comme prévu, "Shallow Vaults" tempère le jeu avec une courte mélodie oppressante avant de relâcher les fauves sur "The Temple Of Knowledge". Groove, accélérations, technicité, violence, les musiciens sont à nouveau déchaînés et ils veulent nous le faire comprendre. "To Self Devour" met en avant la dissonance ainsi que des harmoniques ultra rapides, le tout sans écarter la lourdeur. Entre death technique et slam, le groupe nous frappe sans répit.

Deuxième et dernière partie, elle est composée des versions démo de "Nihilus" et "Anthropic". Si la rapidité et la violence étaient déjà présentes, on sent que le musicien était très axé sur sa guitare, instrument qu’il a par ailleurs choisi de conserver en ouvrant le groupe. Entre rythmique saccadée, leads perçants et techniques ainsi que virtuosité, il inclut quelques passages plus dissonants, mais aussi de la lourdeur et du groove, prémices du son actuel.

Serocs est un groupe qui a énormément évolué avec le temps, et surtout récemment. Axé sur un death metal violent et technique, la formation n’a plus rien à prouver. Cependant, "Vore" est un EP intéressant, car il fait le lien entre les débuts en tant que one-man band et le line-up actuel, tout en montrant à quel point le son du groupe comporte des points communs sur les deux époques.


Matthieu
Juillet 2020




"And When The Sky Was Opened"
Note : 12/20

On dit souvent que l'habit ne fait pas le moine, mais on pourrait aussi dire que le line-up ne fait pas le groupe. Ainsi, Serocs a su concentrer d'excellents musiciens venus des quatre coins du monde, le tout mixé à la sauce brutal technical death, et autant dire tout de suite qu'on avait de quoi saliver. Josh Smith (Slaughtered Remains, Gutfucked, Monument Torment) signe son retour au chant, Timo Häkkinen (Crippler, Kataplexia, Sotajumala, Where Victims Lie, Funeris Nocturnum) s'occupe des baguettes, Phil Tougas (D.D.T., First Fragment Zealotry, Salvation, Vengeful) s'occupe de la guitare et Mike Poggione (Doomsilla, Eulogy, Human Rejection, Skinned, Scab Maggot, Autumn Offering) est en charge de la basse. De si jolis CV qui conduisent à de si belles attentes, de doux espoirs d'orgie musicale intensive, surtout quand on sait que Neil Kernon (Nile) a mixé ce troisième album, paru chez Comatose Music.

Tout commençait donc bien, malgré une pochette un peu faiblarde, j'avais bon espoir. Je m'attendais à un mélange entre Cryptopsy, Nile et Vader, avec des influences bien fraiches venues de Scandinavie, des forêts, du sombre, des riffs psychédéliques etc... Mais non. Serocs n'offre "que" du brutal death plus ou moins technique, mais surtout très banal. Je m'explique. Prenons la voix par exemple. Chez Cryptopsy ou même Behemoth, il y a des changements d'intonation, pas juste du growl pour faire du growl, comme c'est bien trop souvent le cas avec Serocs. De toute façon, elle se retrouve, quasi en permanence, écrasée par un déluge de riffs, qui eux non plus n'ont rien de mauvais, mais se contentent bien trop souvent de suivre une ligne droite. Du coup, la brutalité perd de sa saveur, et les soli ne réussissent pas vraiment à se démarquer des autres mélodies.

Est-ce qu'on est face à un mauvais album ? Pas du tout, loin de là même. Disons plutôt que l'extrême banalité d'un groupe tant attendu conduit à une déception telle qu'on ne peut que bouder son plaisir. On ressent comme un léger mal de coeur face à d'excellents musiciens qui ne se seraient contentés que du minimum. Tant pis, on écoute une fois ou deux et on passe à autre chose !


Grouge
Janvier 2016


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/serocsband