Le groupe
Biographie :

Sermon est un groupe de gothic / doom metal turc formé en 1997, reformé depuis 2021, et actuellement composé de : Durmuş Kalin (guitare / clavier / programmation), Cem Barut (guitare / ex-M.O.O.N.) et Harun Altun (chant / Forgotten, Trenchwar, ex-Bayt Gadol). Sermon sort son premier album, "Till Birth Do Us Part", en Février 2023 chez Bitume.

Discographie :

2023 : "Till Birth Do Us Part"


La chronique


Si le groupe turc Sermon s'est formé et a sorti sa première démo "Cosmic Prisoner" en 1997, c'est seulement cette année qu'arrive son premier album "Till Birth Do Us Part" ! Au programme, cinquante-sept minutes de doom teinté de gothique qui n'est pas sans rappeler un certain Paradise Lost, une influence qui va se faire entendre plus d'une fois sur ce premier album.

Cela dit, Sermon ne se contente évidemment pas de réciter une formule sans y ajouter sa patte, l'influence des Anglais est difficile à ne pas entendre mais comme tout groupe ou presque, Sermon apporte la sensibilité de ses membres et donc une personnalité à part. "Posthomous" ne fait pas dans la dentelle et ouvre l'album avec près de neuf minutes et si la fameuse influence peut s'y entendre, on remarque surtout un côté doom très prononcé dès le début avec des riffs très lourds et noirs comme la suie. Les claviers qui débarquent ensuite apportent une touche de romantisme noir toute gothique et c'est justement là que l'on entend une filiation avec Paradise Lost ainsi que dans certains leads de guitare. Là où la personnalité de Sermon fait sa magie, c'est dans les ambiances qui sont à cheval entre une sorte d'onirisme, de romantisme noir justement et de désespoir écrasant. Le groupe emprunte la lourdeur et le caractère oppressant du doom / death d'un côté et de l'autre les mélodies accrocheuses et les riffs plus énergiques du Paradise Lost de "Icon". La plupart des morceaux sont assez longs et naviguent entre six et huit minutes, ce qui devrait vous confirmer l'orientation doom et lourde que prend Sermon avec "Till Birth Do Us Part". L'entame de "Flawless Entropy" nous fait entendre du violon et nous ramène pour le coup soit au "Gothic" de Paradise Lost soit à My Dying Bride, mais cela ressemble plus à un clin d'oeil ou un hommage qu'à une influence mal digérée puisque le reste du morceau prend un chemin plus noir et presque dissonant par moments.

Le chant majoritairement growlé laisse à de très rares occasions la place à un chant clair plutôt agréable qui renforce bien les ambiances les plus mélodiques et aériennes. C'est plutôt rare puisque Sermon préfère placer des riffs plus puissants et plus lourds et opte pour une approche plus doom et donc globalement plus dure. Pourtant, il y a un toujours un certain sens de l'accroche qui permet de ne pas se perdre dans ces morceaux assez longs, que ce soit par un tempo un peu plus énergique ou une mélodie plus percutante. L'équilibre entre lourdeur, noirceur et mélodie accrocheuse est en tout cas plutôt bien maintenu et ce premier album, s'il ne peut pas cacher sa principale influence, propose tout de même de belles ambiances et fait entendre un certain savoir-faire dans le domaine. On sent que les membres connaissent leurs classiques et veulent apporter leur pierre à l'édifice, à la fois en respectant l'héritage des aînés et en apposant leur propre marque par dessus. "Cerulean" nous fait même entendre de l'orgue pour une ambiance d'autant plus funèbre et solennelle, les riffs écrasants qui suivent ne rendent d'ailleurs pas le tout plus lumineux. "The Jupiterian Effect" clôt l'album avec là encore un morceau très lourd et noir, avec en renfort quelque tapis de double grosse caisse qui lui donne un air encore plus oppressant et funèbre. Un morceau final qui tranche d'autant plus violemment que "Gnostic Dissensus" qui le précède est probablement le morceau le plus énergique de l'album, avec d'ailleurs des mélodies qui évoquent clairement les racines rock gothique du groupe.

Au final, Sermon, avec son premier album attendu, nous livre un bon doom / death aux mélodies issues du doom gothique qui rappelle plus d'une fois Paradise Lost mais propose aussi des ambiances bien amenées. Si le groupe s'affranchit un peu plus de son influence majeure à l'avenir, ce serait encore mieux, mais en l'état "Till Birth Do Us Part" est un bon album dans ce style et envoie ce qu'il faut de riffs lourds, de mélodies accrocheuses et d'ambiances noires. L'amour de cette scène doom / death gothique est évident, l'authenticité aussi et le savoir-faire du groupe est indéniable, donc à moins de vouloir faire les grincheux, il n'y a aucune raison de ne pas y jeter une oreille.


Murderworks
Mars 2023


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.facebook.com/sermontr