Le groupe
Biographie :

C’est sur les cendres de son ancien groupe, en Août 2012, que le guitariste Angelo Di Luciano a bâti l’édifice SentinHell. Il a rassemblé le line-up nécessaire afin de mettre en branle une machine dont le crissement des rouages sonne comme les hurlements d’un heavy old school associés aux principaux leviers du thrash des 80’s, tout en gardant une oreille dirigée vers l’avenir. Le jeu est merveilleusement appuyé de la voix de Nico, aigüe, presque tranchante, La batterie d’Adrien associée à la basse d’Olivier, et pour donner une note céleste, le clavier solennel d’Anna qui vient poser ses enchevêtrements harmoniques, presque baroques sur une musique puissante et incisive. L’univers du groupe allie plusieurs ambiances, tantôt classique et vintage, tantôt contemporaine voire futuriste. Une des forces du groupe est la large amplitude en terme d’âge, puisqu’elle est de 30 ans entre le plus et le moins jeune, ce qui assure la richesse de la culture musicale de SentinHell. Dès Septembre 2012, le groupe prend ses marques sur scène. En Octobre, SentinHell enregistre 2 titres, "The Advent Of Shadows" et "SentinHell" afin de faire connaître un peu sa musique sur les réseaux. A partir de début 2013, le groupe se produit plusieurs fois sur des scènes telles que le Korigan (Luynes) ou L’Assommoir (Saint-Etienne). Parallèlement, SentinHell commence à travailler sur un premier album. Après quelques concerts et surtout plusieurs mois de travail, SentinHell présente tout début Octobre 2013 son premier album : "The Advent Of Shadows".

Discographie :

2013 : "The Advent Of Shadows"


La chronique


La région PACA n'a donc pas que des groupes de black metal ou de thrash, en effet SentinHell qui arrive en cette fin d'année avec un premier album "The Advent Of Shadows" le bien nommé, semble avoir la ferme intention de jouer des coudes pour que son heavy metal puisse avoir l'ensoleillement suffisant et que son nom puisse pousser comme le lierre à la lueur de l'astre tout puissant. Un groupe de heavy metal à l'ancienne qui, de prime abord, peut laisser peser le doute quant à sa capacité à entraîner l'auditeur dans sa spirale musicale. En effet si la pochette réalisée par, une fois de plus, ce fameux Stan W Decker (Nephren-Ka, Heboidophrenie...) est fort agréable, laissant un avant-gout d'anticipation et d'heroic fantasy sur des airs de fin du monde, le premier titre qui est celui dont l'album a pris le nom, aura plutôt un effet répulsif en raison du chant clair grave très stoner avec un accent franglais. Malheureusement, cette entrée en matière vocale est relativement surprenante et ne laisse pas forcément percevoir le potentiel du groupe. D'autant plus que ce premier morceau est assez sombre dans son heavy metal sans véritable envolée.

SentinHell se rattrape malgré tout immédiatement par la suite. Il est dit que les fans de Black Sabbath, Helloween et Judas Priest s'y retrouveront. Ce n'est pas faux dans une certaine mesure où ce premier titre porte en son sein une petite ombre Sabbathienne, mais le plus remarquable étant l'esprit très heavy speed, et oui proche d'un vieux Helloween avec "The Archmagus" où les soli sont partagés entre ambiances traditionnelles et lyrisme mélodique comme les Allemands savaient le faire. Un savoir-faire appuyé par un organe vocal de Nicolas Caruana qui maîtrise d'une manière plutôt bien ses aigus. Après nous n'allons pas non plus dire que SentinHell est le nouveau Angra, pas du tout, nous sommes assez loin de ce genre de power mélo. Pourtant, SentinHell a cependant des envies théâtrales. C'est ce qui ressort des titres comme "Time" où le rythme s'accélère sensiblement pour que leur heavy metal arrive à prendre une vitesse de croisière plus appuyée et en fait oubliant ces références, le groupe prend plus un virage en direction des groupes comme Savatage. Et là encore une fois les lignes vocales performantes du frontman sont assez flagrantes. SentinHell est le digne représentant d'un heavy metal des 90's fin 80's travaillé qui aime les soli bien construits et qui gardent ce fil conducteur toujours mélodique.

Avec huit morceaux, tous d'une durée avoisinant les cinq minutes, ce premier album "The Advent Of Shadows" montre qu'il n'y a pas besoin de trigger sa batterie comme un lapin lâche sa semence dans le derrière de sa concubine, à savoir à la vitesse de la lumière pour qu'on ne comprenne plus quelles sont les vraies percussions et le reste. Et ça messieurs dames c'est quelque chose de rare aujourd'hui. De plus, sur certains titres comme "Dark Legacy", au beau milieu de ces orchestrations au clavier, SentinHell arrive à faire ressortir un basse présente qui a envie d'exister et le fait savoir, même si sur la fin du morceau qui est presque black metal on l'entend un peu moins. C'est un album varié, qui joue beaucoup sur les atmosphères permettant d'offrir la possibilité à l'auditeur de s'imager lui-même la musique de SentinHell. C'est ce qu'il se passe sur "Sea Of Sands", avec son grand côté oriental, pas arabisant, mais vraiment oriental dans sa véritable majesté historique, où les passages de claviers allient véritablement bien leur force à ces guitares mais aussi cette basse qui repointe le bout de son nez sur le devant de la prod', pour faire savoir qu'elle est bien là et qu'un bassiste ça sert. (Personne n'en a jamais douté)

Globalement, les influences ou plutôt références qu'on pourrait vous donner pour situer SentinHell se retrouvent donc dans cet esprit-là puisque "The Stormrider" en fin d'album conserve ce fond accrocheur du power metal endiablé. Le morceau le plus dynamique de l'album qui arbore fièrement ses origines de heavy speed mélodique où Scanner n'aurait pas craché dessus. On ne détaillera pas tout l'album, il faut aussi laisser des surprises aux curieux, qui ont envie d'écouter un groupe qui sait encore écrire du heavy à l'ancienne, un vrai chant, des mélodies, des soli. C'est clair que c'est représentatif de la période fin 80's / tout début 90's, et si le début de l'album était quelque peu déstabilisant, il résulte des écoutes de ces 40 minutes que "The Advent Of Shadows" s'adresse à ces fans-là, ceux qui ont encore une oreille parce que jusqu'à la fin, jusqu'au titre "SentinHell" avec sa partie quasi classique suivie du solo de guitar hero, SentinHell nous donne un peu de cet espoir d'écouter encore des groupes qui n'ont pas la technique la plus complexe, mais qui ont une âme musicale.


Arch Gros Barbare
Janvier 2014


Conclusion
Note : 14/20

Le site officiel : www.sentinhell.fr