Difficile de trouver des correspondances par rapport à d'autres groupes. Un CD très riche mais qui peut paraître pas homogène du tout lors de la première écoute. De toute manière que l'on écoute une fois, deux fois, quarante fois un disque, notre perception en sera toujours différente. La chronique d'un album est celle d'un instant bien que celle-ci peut être travaillée, et que l'on peut prendre plusieurs jours pour mettre bien en forme et en ordre nos pensées. Il faut être juste et savoir bien mettre en lumière le disque. Il faut savoir percer l'essence. Ceci s'appelle la réflexion, c'est d'ailleurs le titre (en ajoutant un "s") du second opus de Seneca que je vais chroniquer ! Sérieusement cet album est une vraie bombe en fin de compte. J'ai voulu chercher des similitudes, j'ai trouvé quelque chose de nouveau. Au début, avec la chanson "Palehorse", on entend un metal agressif, lourd qui peut faire penser à Gojira par moments. 2:15, la batterie s'arrête, petit solo et une voix douce fait place à la voix grave et brutale du début avec un écho, ou plutôt les musiciens qui reprennent en choeur les paroles, puis dès la troisième minute, la voix grave essaie de revenir sur la voix douce et chantée qui continue, et fin de la troisième minute, c'est la voix grave qui prend le dessus avec pour terminer un magnifique accord à la gratte qui amène la sublime "Black Gold", troisième chanson de l'album qui en compte 11. En entendant ces deux premières songs - passons l'intro, nommée "Optical" et qui amenait une ambiance très spéciale, un son quasi génétique, chirurgical (un souvenir de mon dernier album chroniqué cela, passons...) qui juste quelques secondes avant la minute, par des petits coups, comme si on tapait à la porte, le batteur prenait ses mesures - le groupe nous met deux grandes claques ! "Carousels", puis "Birds" sont de la même veine, très brutales et d'ailleurs le son me fait penser quelque peu au groupe anglais The Eyes Of A Traitor. Ces derniers d'ailleurs sont en tournée en Mars avec Gojira dans leur pays. Pour qualifier le son de Seneca, je dirais que c'est du metal / hardcore mélodique. Il y a vraiment une recherche d'une douceur, et des morceaux vraiment très marquants dans ce CD qui font un grand contraste avec les songs du début c'est certain. Quand on écoute "Illusions", sixième chanson, le son est doux, une intro de près d'une minute avant une voix très douce. Ce sont des murmures que l'on entend, presque comme si le groupe faisait un break au sein de l'album et essayait de concentrer toute la rage qu'a le chanteur comme dans "The 29th Day" qui arrive après. Là c'est l'effet procuré quand on lit la piste 6 et 7 (on se dit clairement, ce sont deux groupes différents, en fait non). J'ai rarement vu un groupe qui pouvait ressembler à des groupes de hardcore très brutaux que sont Beneath The Sky et en même temps être proche de groupes de screamo mélodiques italiens tels Cinderella's Revenge parfois (chanson "Illusions") !! Mais tout cela est finalement cohérent, après de nombreuses écoutes, j'ai pu voir comment le son était puissant et travaillé, comment chaque moment mélodique venait au bon moment. C'est bien coordonné et ce n'est pas non plus n'importe qui celui qui a mixé le son. D'ailleurs, il les connaît bien : Jamie King avait travaillé sur leur premier opus également. C'est d'ailleurs un son très technique, les variations sont telles au sein d'une même chanson qu'on voit toute la maîtrise du groupe. On voit ce que c'est un groupe puissant par rapport à un groupe seulement bien mais sans plus. Seneca, dès la première écoute surprend, interpelle. Sans toutefois changer le monde du metal, c'est un groupe à suivre d'extrêmement près, ils assurent bien ces gars. "Reflexions" est un excellent bon album, ils finissent par une chanson mélodique, sans l'apparition aucune de la voix !!