"Vermilion Eclipse"
Note : 16/20
Lorsqu’il est question de metal brésilien, difficile de passer sous silence Angra ou bien les vedettes internationales de Sepultura, mais il existe bien entendu, comme tout bon pays qui se respecte, une panoplie d’autres groupes peut-être un peu moins connus, mais qui gagnent assurément à être découverts.
Toute une surprise donc pour moi ce nouvel album de Semblant. Je ne connaissais pas du tout ce groupe et je découvre donc ici son quatrième album de sa carrière. De prime abord, il est un peu difficile de décrire la musique du groupe, car elle se décline sous plusieurs facettes. En début d’album, nous avons clairement affaire à une forme de metal extrême, style Eternal Tears Of Sorrow, avec un chanteur growl et une chanteuse, tandis qu’à mi-parcours, la musique du groupe tend plus vers le metal gothique, tel que nous a habitués les Epica, Delain et autres Ad Infinitum de ce monde.
Le résultat final se veut donc un voyage fort diversifié dans une multitude d’influences toutes quand même proches du metal gothique. Autant donc d’entrée de jeu, nous sommes presque proches du death mélodique à la Children Of Bodom, autant le groupe possède une palette assez large avec des morceaux comme "Neverending Fall" qui se rapproche des derniers albums de Sentenced par exemple. Ce qui est génial également sur "Vermilion Eclipse", c'est que le groupe ne se permet pas du chant agressif seulement que pour les parties plus rapides de l’album, mais aussi lorsque la vitesse n’est pas au rendez-vous. Sans pour autant faire dans le doom pur, cela donne une couleur à l’album qui ajoute à la variété de celui-ci dans son ensemble.
Une belle surprise donc que ce dernier opus de Semblant, que je vous invite fortement à vous mettre dans les oreilles si ce genre de metal fait partie de vos goûts musicaux.
"Obscura"
Note : 16/20
Troisième album en approche pour les Brésiliens de Semblant ! Créé en 2006 par Sergio
Mazul (chant, Maelstrom, Ravenloft) et J. Augusto (claviers), le groupe joue un metal
gothique propulsé par un duo de vocalistes. On retrouve donc Mizuho Lin (chant) pour la
voix féminine, Juliano Ribeiro (guitare), Thor (batterie) et Johann Piper (basse) pour
compléter le line-up. Le groupe nous offre donc "Obscura", dont la sortie devait coïncider avec
sa tournée européenne, malheureusement reportée en raison de l’épidémie mondiale. Alors
accrochez-vous !
L’album débute avec "Murder Of Crows", un titre accrocheur et sombre, qui joue sur la dualité
vocale, incluant même quelques hurlements de temps à autres. Mais le duo de vocalistes
n’est pas la seule force du groupe, car la rythmique est solide, saccadée et pioche dans
diverses influences, dont un heavy martial, contrairement à "Left Behind" qui s’apparente un
peu plus à du death mélodique moderne à la sauce suédoise. Mais les deux voix y ajoutent
cette touche Semblant que le groupe développe depuis quelques années. Le combo
continue son épopée avec "Dethrone The Gods, Control The Masters (Legacy Of Blood Part
IV)", un morceau dont les influences mélancoliques prennent le dessus sur la rythmique, tout
en conservant un certain groove. Le sample sonne comme une annonce, et c’est peu après
le dernier refrain que débute "Mere Shadow". Bien que le son saturé ne parte d’un coup, le
titre est très calme, du moins au début. Cette quiétude sera en effet perturbée par la part de
furie du groupe, qui n’hésite pas à y mettre les moyens pour le transformer en morceau
prenant et incisif.
A nouveau une douce introduction avec "Porcelain", la première vraie ballade de cet album.
Le morceau sera encore une fois marqué au fer rouge de la mélancolie permanente du
groupe, ce qui ne l’empêchera pas d’avoir un final plus lourd. On revient sur l’épopée de la
formation avec "The Hunter, The Hunger (Legacy Of Blood Part V)", un morceau rapide et
incisif, avec des riffs imbibés d’harmoniques sanglantes. Les grognements du chanteur
correspondent parfaitement au titre, et contrastent énormément avec le chant clair de la
chanteuse, ce qui offre un duo efficace. Retour dans un heavy / indus assez macabre et
presque surnaturel avec "Wasteland". Un morceau assez incisif, qui révèle le potentiel de
chant aigu de Sergio (qui n’est pas sans rappeler une certaine icône du metal gothique
anglais) mais surtout qui joue sur une rythmique saccadée pour donner du rythme.
Le chant s’apaise énormément avec "Barely Breathing", un titre qui n’a malheureusement pas
assez mis en avant les claviers, élément qui donne à mon humble avis toute sa personnalité
au morceau, alors que "Wallachia" renoue avec l’énergie que le combo sait parfaitement
déployer. Le morceau est entraînant, et nous donne envie de remuer la tête. En particulier le
break, avec ce hurlement qui fait froid dans le dos et ces claviers à la limite du metal
symphonique. On approche de la fin de l’album avec "Daydream Tragedy", deuxième ballade
du disque. Alors que Sergio reste principalement en arrière-plan, Mizuho prend le rôle
principal et mène d’une main de maître cette douce composition. Dernier titre, "Insomnia"
revient à nouveau sur une rythmique punchy dotée de quelques coups d’harmoniques pour
un final sur la zone de confort des Brésiliens.
Doté d’une réelle personnalité qui lui est propre, Semblant est un groupe qui a de
l’avenir. "Obscura" leur permet de confirmer que leur ascension n’est pas due au hasard, et
leur autorise à piocher dans leurs larges influences. A voir dès que possible sur scène !
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