Le groupe
Biographie :

Créé par trois acteurs de la scène underground (ex-Temple Of Baal, ex-Penumbra, Anteis Symphonia, Nydvind…), Seide voit le jour en 2007 pour enfanter une musique sombre et directe. A contre-pied du séide (adepte fanatique d'une doctrine), les textes évoquent l’abandon, le nihilisme et l’anti-dogmatisme. En 2009, "Dogma" (démo) reçoit de bons retours qui confirment la place de Seide sur la scène black metal hexagonale. Après plusieurs concerts et changements de line-up, sort le premier album "Here Is No Truth", un travail plus complexe aux orientations guerrières signé par Drakkar / Unlight Productions. En 2013, le groupe est entre autres à l’affiche du Under The Black Sun Fest en Allemagne et partage les planches avec les vétérans Nifelheim et Vulcano. Le deuxième album "Beyond The Fallacy", enregistré à l’Hybreed Studio, attire l’attention de M&O Music pour une distribution internationale et convie deux amis de longue date : Niklas Kvarforth (Shining) et Rune Eriksen (Aka Blasphemer– ex-Mayhem, Aura Noir). Le troisième album, "Auakistla", sort en Janvier 2021 chez Throats Productions.

Discographie :

2009 : "Dogma" (Démo)
2011 : "Here Is No Truth"
2017 : "Beyond The Fallacy"
2021 : "Auakistla"


Les chroniques


"Auakistla"
Note : 17/20

Déjà auteur de deux albums, les Français de Seide reviennent dispenser leur black metal singulier avec "Auakistla". Difficile à classer, naviguant entre plusieurs écoles, le black metal de Seide ne s'embarasse pas de codes et brise les barrières pour mieux apposer sa marque. Le groupe ne verse pas dans l'expérimental pour autant mais vous allez vite remarquer qu'ils ne font pas les choses comme les autres.

Là où "Beyond The Fallacy" affichait cinquante-trois minutes, "Auakistla" est redescendu à trente-sept histoire de proposer quelque chose de plus compact et pour être sûr d'aller à l'essentiel. "Les Repus d'Avant L'Apocalypse" ouvre l'album et installe d'entrée de jeu une ambiance torturée avec quelques samples qui laissent entendre que ça ne va pas respirer la joie de vivre et l'équilibre mental par ici. Le black metal de Seide, s'il affiche la dose de violence syndicale, n'en reste pas moins mélancolique et ses mélodies ont quelque chose de désabusé. La brutalité n'est pas le propos principal de Seide et ce premier morceau n'hésite pas à ralentir le rythme pour développer des ambiances plus fortes et placer des sonorités qui ne viennent pas forcément du black metal. "Exécrable Créature" place quelques arpèges dissonants et là encore mélancoliques au milieu d'un morceau assez furieux et froid. "La Bête Humaine" démarre sur des riffs mélodiques et dissonants à la fois, le tout sur une rythmique martiale qui laisse bientôt place à la bonne grosse double grosse caisse des familles. Cette alternance de mélodies et de dissonances se fait toujours sans prévénir et là où on ne l'attend pas et pose du coup une ambiance pour le moins particulière. Le fait que le groupe intègre du saxo sur deux morceaux ne fait que confirmer qu'il se fout des codes du genre, même si beaucoup utilisent cet instrument ces derniers temps. En tout cas, chez Seide, on sent que ce n'est pas un gimmick et qu'il y a des influences extérieures, on peut les percevoir dans la façon qu'a le groupe de construire ses morceaux ou même dans certains riffs. Je ne dirais pas forcément que l'on sent du jazz parce que ce n'est pas le cas, mais il y a un quelque chose sur lequel je n'arrive pas à mettre le doigt qui fait sonner Seide différemment.

Et ce n'est absolument pas un reproche au contraire, c'est toujours agréable d'entendre un groupe n'en faire qu'à sa tête dans un style aussi codifié et qui compte autant de puristes. "La Danse Des Pendus" nous gratifie aussi d'une introduction acoustique avant de partir sur un black metal très posé et mélancolique une fois de plus. C'est un des morceaux de l'album qui nous font entendre du saxo qui, pour le coup, nous fait un solo qui aurait pu être joué par une guitare ! C'est la preuve que l'instrument est très bien intégré et que son utilisation va au-delà de la posture. L'interlude "Feu De Joie", quant à lui, nous fait une parodie de messe avant de nous balancer un black assez furieux avec "Noche Triste" qui, pour le coup, ne fait pas de prisonniers. On notera le très bon boulot de Naar Zertoh à la batterie sur ce morceau qui casse régulièrement le rythme et place des roulements du plus bel effet. "Insectes" qui suit n'est pas des plus conventionnels non plus et la basse prend des airs de rock à la Motörhead en plein milieu du morceau avant de partir sur un plan tout en douceur avec piano à l'appui ! C'est ce qui se passe constamment avec Seide, quand vous croyez avoir cerné la bête elle vous file entre les doigts, vous passe dans le dos et vous glisse un coup de pompe bien placé. Il fallait un son à la hauteur pour que "Auakistla" puisse nous faire entendre toutes ses subtilités et c'est précisément ce que Julien Hovelaque a donné au groupe avec un son puissant, propre et clair.

Un troisième album toujours aussi singulier et qui confirme que le black metal de Seide ne fait rien comme les autres. La violence est là, les ambiances froides et malsaines aussi mais il y a surtout une personnalité bien affirmée qui rend "Auakistla" reconnaissable et qui lui apporte une profondeur qui ne se révèlera pas à la première écoute.


Murderworks
Mars 2021




"Beyond The Fallacy"
Note : 17,5/20

Il est difficile de présenter un disque de black metal en pleine journée, aussi pour me mettre dans l’ambiance j’ai attendu le crépuscule, à l’image d’un acteur qui, afin de se mettre dans la peau de son rôle, s’immerge totalement dans une ambiance, ou un lieu par exemple. Je crois que vous l’avez compris, les amis, je vais vous présenter un disque d’art noir, un disque à l’ambiance lourde et obscure. Oui, frémissez d’effroi chers lecteurs de French Metal car voici la deuxième offrande des Parisiens de Seide, "Beyond The Fallacy", qui voit le jour avec le partenariat du label gardois M&O Music.

En faisant quelques recherches (je suis curieux de nature et le nom du groupe m’interpellait), j’ai lu que Seide (ou Séide) a pour signification "Adepte fanatique d'une doctrine, d'une personne, prêt à exécuter aveuglément tous les ordres d'un maître". Autant vous dire que je trouve que le nom du groupe n’a jamais autant  collé  avec son monde. Enfin, trêve de bavardages, Seide nous présente son nouvel album et croyez-moi, si vous aimez les ambiances lourdes, pesantes, froide, glaciales et bien sûr le black metal, cet album vous tend les bras. C’est pour votre humble serviteur que c’est un peu plus "hardu" car il y a fort longtemps qu’il n’a pas chroniqué un album dans ce genre, et il doit vous avouer également qu’il découvre Seide avec cet album, mais rassurez-vous, point de déception. "Beyond The Fallacy" compte 9 titres pour un peu plus de 53 minutes de black metal, cet album nous invite à visiter les abysses les plus profonds, Seide maîtrise son sujet, maîtrise sa musique et prend un malsain plaisir à nous faire sentir différents. Ce n’est pas à la première écoute que l’on va se plonger intégralement dans le monde des Parisiens, "Beyond The Fallacy" ne se laissant pas dompter du premier coup, cet album mérite plusieurs écoutes attentives afin d’en savourer tous les aspects. Tenez, en parlant d’aspect, sachez que sur certains titres de "Beyond The Fallacy" le groupe a décidé de s’exprimer dans notre belle langue, ce qui rajoute indéniablement quelque chose de très spécial à cet album et pour ma part je trouve cela excellent. Comme je dis très souvent dans mes chroniques, la France regorge de très bons groupes, Seide nous prouve ici que l’on peut aller titiller nos amis scandinaves, surtout à l’écoute d’un titre comme "L’Abandon" (on ne voit pas passer les 9 minutes de ce morceau).

En résumé, je dirais que Seide fête avec brio ses 10 ans de carrière (le groupe s’est formé en 2007). Après une première demo suivie d’un premier album, ils viennent confirmer avec ce nouvel opus que le black metal et l’art noir ne sont pas pas une chimère dans nos belles contrées mais bel et bien une réalité. Je ne saurais que vous conseiller de vous rendre dans le shop de M&O où pour un 65 de nos anciens francs vous aurez et possèderez un album qui ravira tous vos sens en plus d’être le fruit d’un long et acharné travail.


Vince
Mai 2017




"Dogma"
Note : 14/20

Premier jet de Seide, "Dogma" est une démo de 5 titres, proposant un style dark / black metal. C’est donc 2 ans après sa formation que le groupe pense être prêt à passer le cap de la démo. Après écoute, il en ressort un univers froid et sombre, qui se dégage facilement dès les premières notes du CD. Le morceau "Dogma", qui a donné son nom à la démo, commence dans des riffs rugueux, tout ce qu’il y a de plus black metal. Le rythme est pesant, on dénote beaucoup de breaks basse / batterie, et avec cette sensation de froideur qui s’en dégage, ce premier titre commence fort. Pour la deuxième piste, "Pleine Lune", ou les paroles sont en Français, le tempo est un tantinet plus rapide, avec une batterie saccadée au départ. Les morceaux suivants s’installent dans un style plus calme, dans la lignée du dark metal. "Unbeliever", a pour intro un bruit d’orage, vient ensuite s’y mêler une guitare claire, et la batterie ascendante. Un beau titre, aux nombreux breaks. "Unholy Triad" est un morceau plus lent, aux influences très dark. Pas de breaks ce coup-ci, le rythme est semblable du début à la fin. Le dernier titre, "The Outsider", est celui que je trouve le plus réussi, le plus abouti. La mélodie est assez calme, la batterie tient un bon rythme. L’accent est porté sur le refrain qui est chanté avec des chœurs, "I am the outsider". Le break à la moitié du morceau entraine la guitare et la batterie. Le morceau est très mélodique, tout en restant dans une atmosphère sombre. Un beau titre dark metal qui laisse présager une bonne suite pour le groupe. Le style s’inscrit donc dans le dark metal, avec des grunts, et beaucoup de breaks. Des passages très black, des ambiances sombres et froides, cette démo est agréable à écouter. A surveiller de près l’évolution du groupe, en espérant avoir un album à décortiquer bientôt.


Dark Virgin
Juin 2009


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/seideband