Le groupe
Biographie :

Secret Sphere est un groupe de power metal mélodique et progressif italien formé en 1997 et actuellement composé de : Andrea Buratto (basse / Eternal Idol, Hell In The Club, Ace Of Hearts), Aldo Lonobile (guitare / Archon Angel, Black Eye, Edge Of Forever, Lunarian, Ring Of Fire, Sweet Oblivion, The Erinyes, Poison Rose, ex-Death SS), Marco Lazzarini (batterie / Archon Angel, Art Of Silence, Hell In The Club, Odd Dimension, Svart Vold, ex-Death SS), Gabriele Ciaccia (clavier / Odd Dimension) et Roberto Messina (chant / ex-Alkemyst, ex-Hemisphere, ex-Physical Noise, 6008 Days, ex-Highlord, ex-Dead Leaves, ex-Avatar). Secret Sphere sort son premier album, "Mistress Of The Shadowlight", en 1999 chez Elevate Records, suivi de "A Time Never Come" en 2001, de "Scent Of Human Desire" en Mai 2003 chez Nuclear Blast, de "Heart & Anger" en Mai 2005, de "Sweet Blood Theory" en Mai 2008 chez Avalon, de "Archetype" en Avril 2010, de "Portrait Of A Dying Heart" en Novembre 2012 chez Scarlet Records, de "The Nature Of Time" en Juin 2017 chez Frontiers Music, de "Lifeblood" en Mars 2021, et de "Blackened Heartbeat" en Novembre 2023.

Discographie :

1999 : "Mistress Of The Shadowlight"
2001 : "A Time Never Come"
2003 : "Scent Of Human Desire"
2005 : "Heart & Anger"
2008 : "Sweet Blood Theory"
2010 : "Archetype"
2012 : "Portrait Of A Dying Heart"
2017 : "The Nature Of Time"
2021 : "Lifeblood"
2023 : "Blackened Heartbeat"


Les chroniques


"Blackened Heartbeat"
Note : 16/20

Ceux qui me suivent ou me lisent depuis quelque temps déjà connaissez mon engouement pour le power metal, surtout le bon vieux style italien à la Rhapsody du bon vieux temps. Lors de l’âge d’or du genre dans les années 2000, un petit nouveau allait sortir du lot et frapper fort, et j’ai nommé Secret Sphere. Leurs deux premiers albums sont de véritables leçon de power metal italien. La suite fut moins glorieuse à mon avis, et j’ai rapidement perdu l’intérêt, avec déception, de cette si merveilleuse formation.

Tout comme avec les damnés de Sonata Arctica, chaque nouvelle sortie d’un groupe qui était auparavant si cher à mes yeux est un mélange d’espoir et de crainte. Nous voici donc devant "Blackened Heartbeat", dixième album de la formation, deuxième de Roberto Messina depuis son retour au sein du groupe au chant. Est-ce que cet album concept, racontant les péripéties de Dr. Julius, éminent spécialiste tentant de vivre à nouveau des émotions suite à une terrible dépression, est enfin le retour que j’attends depuis si longtemps ? Disons simplement que les miracles existent ! Après une magnifique mise en bouche acoustique instrumentale, le son des guitares classiques étant tout simplement magistral, le tout démarre en force sur "J.’s Serenade" qui, si les couplets s’en tiennent encore au son plus moderne des derniers temps du groupe, nous propulse dans un refrain tout droit sorti des deux premiers albums du groupe.

Cette approche moderne se poursuit sur "Aura", avec en prime des influences néoclassiques appuyées par des arrangements orchestraux. S’ensuit "Bloody Wednesday", plus près du metal mélodique à la Serenity. Autant dire qu’en seulement trois morceaux, Secret Sphere ratisse large, mais avec efficacité. Et lorsque tout cela est combiné, et propulsé par un refrain que seul Secret Sphere et Roberto Messina peuvent rendre possible, cela donne "Dr. Julius" et du coup, l’intérêt pour le groupe est renouvelé. D’ailleurs qui dit renouvelé, dit également évolution et le groupe ne craint pas de faire avancer son style, en étant plus agressif avec des blast beats et également des arrangements plus complexes. Il y a également un bonus pour les nostalgiques comme moi des super power ballads de la vieille époque, et "Anna", très Whitesnake, est la prescription tout indiquée.

La leçon à tirer avec "Blackened Heartbeat" est qu’il faut toujours garder espoir, même lorsque l’on pense que le meilleur est vraiment du passé. Secret Sphere possède à nouveau une place lumineuse (faut le faire comme jeu de mots…. N’essayez pas cela à la maison, je suis un professionnel…) dans mon cœur, et j’espère que d’autres formations du genre emboîteront le pas.


Mathieu
Décembre 2023




"Lifeblood"
Note : 17/20

J’entretiens une relation amour / haine avec le power metal italien depuis maintenant plus de 25 ans. J’ai même tenu un site web entièrement dédié à ce genre durant une décennie. J’ai donc eu la chance d’être au fait du meilleur comme du pire et lorsque Secret Sphere a pointé le bout du nez en 1999 avec "Mistress Of The Shadowlight", disons qu’il arrivait au bon moment. En effet, Rhapsody en était déjà à la préparation de son troisième album, Labyrinth surfait encore sur le succès de "Return To Heaven Denied" et pour le reste, la scène power metal italienne galérait un brin. Secret Sphere s’avéra donc à l’époque une surprise. Et c’est avec son deuxième album, "A Time Never Come" que la formation allait frapper un grand coup, du moins, pour moi. Par la suite, tout comme bien d’autres formations de power metal de cette époque (vous savez qui j’ai en tête), Secret Sphere s’est mis à l’expérimentation, perdant de son lustre power metal pour une supposée approche plus "progressive". J’avais donc depuis, pour ainsi dire, perdu de l’intérêt pour la formation, ne fusse que pour le réenregistrement de "A Time Never Come" avec l’excellent Michelle Lupi à sa tête.

Voici donc le groupe de retour avec en son sein le chanteur d’origine, Roberto Messina, qui fait partie de mon top 10 des meilleurs chanteurs de power metal. Les fins connaisseurs ne pourront s’empêcher de sourire en écoutant les premières secondes de "Lifeblood", pièce-titre de l’album. En effet, difficile de ne pas reconnaître les similarités somme toute assez évidentes entre celle-ci et certains morceaux phares d’Helloween. Du coup, le groupe semble renouer avec le metal ayant obtenu le plus de succès dès le début de sa carrière. Il aurait d’ailleurs été plutôt facile pour eux, j’imagine, de donner aux fans exactement ce qu’ils désiraient entendre. C’est bien mal connaître Secret Sphere. En effet, dès la pièce suivante, l’on a droit à cette approche "progressive" dans une enveloppe metal mélodique similaire à ce que propose aujourd’hui Serenity par exemple. Cependant, contrairement aux albums du passé qui m’avaient plutôt laissé de glace par leur manque de mélodie au profit de l’expérimentation, cette fois-ci, le tout est réussi. Qui plus est, ce morceau du nom prophétique de "The End Of An Ego" met en valeur l’incroyable production de l’album, réalisée par nul autre qu’Aldo Lonobile lui-même, fondateur et guitariste du groupe. Son travail sur "Lifeblood" est remarquable et nous permet d’apprécier à sa juste valeur la musique du groupe. C’est puissant, aéré, dynamique et avec une profondeur inégalée.

"Life Survivor", sans être une mauvaise chanson, est un peu l’exemple de ce que j’aime moins avec certaines propositions de Secret Sphere. Ca demeure de l’excellent metal mélodique, c’est seulement que le refrain tombe un peu à plat et le tout semble plus tenir du "remplissage" que d’une pièce qui sort du lot, si l’on omet le petit interlude fort sympa en fin de pièce. Saluons par contre le travail au niveau des claviers, qui, quoique subtil, me rappelait au passage un groupe du nom de Angel Dust. Avec "Alive", Secret Sphere nous démontre à nouveau l’étendue de ses talents lorsque vient le temps de pondre un petit bijou de power metal typiquement européen. C’est rapide, grandiose, proche grandiloquent et bien entendu, la voix de Messina est mise bien en avant-plan. Et que dire de sa performance sur la mid-tempo "Against All The Odds", et son petit côté AOR ? Disons seulement qu’il mérite sa place dans mon palmarès des meilleurs de son style.

Au final, ce nouvel album de Secret Sphere regorge d’idées, d’arrangements et de variété et en fait donc un retour remarqué pour le groupe. Et pour avoir été trop souvent déçu par mes formations fétiches ayant connu le succès, il y a belle lurette, cela s’avère à la fois une joie et un soulagement pour moi.


Mathieu
Avril 2021




"The Nature Of Time"
Note : 16/20

Il a bien longtemps maintenant que Secret Sphere ne m’inspirait plus grand-chose. Autant je m’étais délecté de leur premier album, autant je ne peux me passer de "A Time Nevercome", album dans mon top 3 power metal, autant leur virage plus hard rock amorcé avec "Scent Of Human Desire" m’avait fait délaisser le groupe, me sentant trahi comme l’avait fait Dark Moor et Sonata Arctica.

Depuis "Portrait Of A Dying Heart", le changement de style du groupe est appuyé, et justifié du même coup, par la présence de Michele Luppi, ex-Vision Divine, et l’un de ceux que je considère comme le plus grand des chanteurs du genre, aux côtés de Tommy Karevik (Seventh Wonder, Kamelot) ou bien Georg Neuhausser (Serenity) pour ne nommer que ces virtuoses. Sa voix claire et puissante à la fois, capable de faire le portrait de toutes les émotions possibles, est un ajout de taille à la musique du groupe. "The Nature Of Time" étant un album concept, la voix de Luppi ajoute au côté dramatique de l’histoire. Secret Sphere n’est plus un groupe de power metal à proprement dit. Nous pouvons maintenant le comparer aux groupes de metal mélodique à la Orden Ogan, Serenity ou bien Seventh Wonder pour ne nommer que ceux-ci. Les orchestrations de la pièce d’ouverture, "The Calling", sont bienvenues. Elles ajoutent une touche supplémentaire aux ambiances que tente de faire vivre Secret Sphere aux auditeurs.

Oui, les chansons rapides "Rhapsodiennes" ont quitté le groupe depuis belle lurette, mais des moments de nostalgie sont parsemés ci et là, question de nous rappeler gentiment les origines du groupe comme dans l’excellente et vertigineuse "Courage" et son épique refrain. Et lorsque cette fois-ci Secret Sphere se met en mode ballade, contrairement aux sirupeuses et insipides pièces de "Scent Of Human Desire", la voix de Luppi vient encore sauver la donne et assure un résultat qui n’est pas une risée. Le pari de proposer un album aux saveurs hard rock tout en ne reniant pas son passé est enfin réussi pour Secret Sphere. Le tout aidé d’une production plus que professionnelle, mettant Luppi bien à l’avant, mais en s’assurant de ne laisser aucun instrument en plan. Les guitares sont sublimes, qu’elles soient saturées ou bien claires, les arrangements sont recherchés et les refrains sont sacrément bien écrits.

Est-ce que "The Nature Of Time" est l’album de la rédemption pour Secret Sphere ? Pour les amateurs du groupe qui avaient d’ores et déjà accepté le changement de direction du groupe, non, mais pour ceux qui comme moi avaient été choqués par ce changement audacieux devront mettre leur orgueil de côté et accepter cette forme de demande de pardon de la part du groupe sympathique italien.


Mathieu
Juin 2017




"Portrait Of A Dying Heart"
Note : 15/20

Un groupe de power metal italien c'est rarement décevant ! Avec ce septième album nommé "Portrait Of A Dying Heart", Secret Sphere le prouve une nouvelle fois. Encore plus maintenant qu'un nouveau chanteur est arrivé, et c'est Michele Luppi ! Il a déjà été membre de Killing Touch, Skull Keeper, Thaurorod et Vision Divine, ce qui lui fait déjà un palmarès intéressant. Est-ce que c'était l'élément déclencheur pour un très bon album ? L'album qui les fera décoller ? Peut-être… En tout cas il y a l'ambition pour !

Commencer un album par le titre éponyme, ça s'est déjà vu, le fait qu'il dure 6 minutes, rien d'exceptionnel non plus mais si en plus de ça c'est un titre instrumental, c'est quand même audacieux ! Une belle composition, puissante et rythmée qui peut déstabiliser un écouteur lambda mais qui intéressera le fan de power metal. L'enchaînement se fait avec "X", où on commence à apprécier le changement de vocaliste, et c'est un coup de poing en pleine face. Des rythmiques très heavy / power se mêlent à des mélodies plus progressives comme le font un certain nombre de groupes d'ailleurs mais c'est ici sans concession et tout le monde s'en donne à cœur joie !

Dommage que dans l'ensemble il n'y ait pas de titre vraiment accrocheur comme on peut le retrouver dans les groupes du cran supérieur. Ce serait le point négatif de cet album à mon avis, des morceaux trop complexes pour qu'ils restent facilement en tête, aucun "hymne" ici. Mais le côté "progressif" du groupe étant plus prononcé que les rythmiques heavy, ce n'est pas étonnant, mais ce n'est pas un reproche en tant que tel en tout cas. Beaucoup de changements d'ambiance et de rythmes dans les morceaux, on ne s'ennuie pas ici ! Et les Italiens maîtrisent leur sujet sur le bout des doigts. Dans tout ça, l'album est cohérent dans son ensemble, pas de remplissage ici !

Les performances des musiciens ne dérogent pas à la règle, ils sont toujours aussi bons, ce qui change cette fois c'est évidemment le chant, le timbre de Michele Luppi est tout bonnement hallucinant. C'est le genre de voix dont je suis fan, pas que Ramon Messina, l'ancien chanteur, soit mauvais mais là c'est une toute autre chose ! Par contre, même si j'adore le chant sur cet album, il ne faut cependant pas le mettre trop en avant dans le mix. Par contre les claviers, eux, sont un peu en retrait, juste ce qu'il faut, au moins un piège évité par rapport à beaucoup d'autres albums.

Peut-être pas l'album le plus original mais bourré de qualités qui méritent bien de les tirer vers le haut ! Un très bon album riche en émotions, à écouter très rapidement ! Sans atteindre les sommets atteints par des groupes de renommée mondiale, le groupe s'en tire très bien. On attend avec hâte la suite en espérant que le line-up n'évolue plus dans l'immédiat.


Antoine
Août 2013


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/secretsphere