Toutes les "stars" ont un sosie (voire plusieurs) qui reprennent les chansons de leurs idoles mais quand lesdits sosies deviennent l’un des musiciens de la star en question c’est déjà plus rare ; alors pensez un sosie qui monte un groupe, reprend le style de l’original et en plus avec quasi la même voix c’est exceptionnel. C’est plus ou moins comme ça que l’on pourrait résumer Scum Of The Earth. Mike Riggs, ex-guitariste de Rob Zombie, a créé S.O.T.E pour perpétuer le style Zombie lorsque celui-ci se détachait de la musique pour ce consacrer au cinéma. Le seul problème lorsqu’on s’attaque à un monstre sacré comme Rob Zombie, c’est de réussir à avoir le même niveau. Malheureusement l’élève ne surpasse pas le maître, loin de là.

Le troisième opus du groupe, "The Devil Made Me Do It", passé la surprise de la première écoute, est très vite lourd et ennuyeux. On s’en prend plein la tête pendant un peu plus d’une demi-heure sans interruption. Aucun moment de répit, la batterie martèle, les sons electro bourrinent et vrillent les tympans, c’est tout sauf musical. Avec une voix oscillant entre Zombie et Manson (période "Mechanical Animal") tout ça est très rapidement énervant. A la première écoute, pourtant, tout va bien, c’est marrant de voir autant de ressemblances avec Zombie, mais la bonne humeur s’essouffle, la magie n’opère plus et dès la seconde fois on se lasse et on remet le CD sur l’étagère pour ne le sortir que bien plus tard "juste pour le fun".

"The Devil Made Me Do It" est un peu brouillon, mal agencé, trop rentre-dedans, ils veulent nous en mettre plein la vue et au final on en a plein la tête. Mais tout n’est pas si mauvais. Trois titres sortent cependant du lot. En premier lieu, "Born Again Masochist" : un morceau digne d’être un tube, tout est là pour nous rappeler le maître tout en gardant son originalité. Ensuite "Sound Of The Dead", qui se distingue du reste de l’album par son rythme plus lent et son univers plus sérieux moins grand-guignolesque. Et pour finir, une reprise magistrale de "La marche funèbre" de Chopin qui clôt l’opus de bien belle façon mais il faut tenir jusque-là.

Voilà donc un album pas indispensable mais intéressant à écouter. Petit conseil tout de même si vous l’écoutez en entier tout de suite, prévoyez des dolipranes quand même, on ne sait jamais.