Le groupe
Biographie :

Issu de la scène grind/gore underground, SCD démarre en 1996 dans un registre exclusivement pornogore jusqu’en 2003, année à partir de laquelle l’ultragore brutal du groupe lui permettra de faire une tournée de plus d’un mois aux États-Unis, et notamment de participer à la première édition du Maryland Deathfest à Baltimore (USA). De retour de cette tournée, SCD enrichit son style en puisant dans le death, le crust et le death’n’roll, tout en conservant sa brutalité et son côté sauvage. Le groupe fête ses 15 ans d'existence avec son quatrième - "Sheep'N'Guns" - sorti le 9 Novembre 2011. L'album suivant, "Raping Angels In Hell", sort en Septembre 2017 chez Animate Records.

Discographie :

2001 : "I"
2003 : "II"
2007 : "Inventory Of Fixtures "
2011 : "Sheep'N'Guns"
2017 : "Raping Angels In Hell"


Les chroniques


"Raping Angels In Hell"
Note : 16/20

Sublime Cadaveric Decomposition est de retour sous son nom complet, avec son ancien logo et une pochette bien sale pour son nouvel album "Raping Angels In Hell". Alors retour aux sources avec un grind bien gore ? Pas du tout, si la violence est bien de retour en force, le groupe a gardé le groove développé sur les deux albums précédents et propose tout simplement quelque chose de différent cette fois encore.

A la limite on pourrait dire que c'est un savant mélange des deux qui constitue cet album, on retrouve des riffs typiques du grind et des blasts de bourrins avec des growls bien dégueulasses mais ça swingue toujours et les cervicales vont passer un sale quart d'heure ! D'ailleurs, "Sabbath Nights (The Impure Reptile)" qui ouvre l'album est un bon condensé de tous ces éléments et remet les pendules à l'heure d'entrée de jeu. "The Day They Dissect Me" propose des riffs plus lourds avant de partir sur des blasts de malade et des structures tout sauf linéaires, encore une surprise ! Certains riffs bien froids prennent à contre-pied aussi et prouve que Sublime Cadaveric Decomposition n'a décidément pas épuisé toutes ses ressources et que le groupe arrive encore à nous prendre à revers. C'est d'autant plus fort que tous ces morceaux sont d'une efficacité redoutable et devraient faire un sacré carnage en live ! Les bonnes vieilles influences grind sont toujours là, que les puristes se rassurent. D'ailleurs, "Grumbling Hive" sent bon le Napalm Death et dégomme tout sur son passage. On entend même des ambiances glauques et malsaines, particulièrement sur "Medico Legal Psalmody" qui est traversé de dissonances que l'on a plus l'habitude d'entendre chez des groupes de black, la preuve que le groupe ne se ferme aucune porte. Preuve supplémentaire, le morceau titre qui clôt l'album dure plus de six minutes, pour un groupe orienté grind c'est plutôt étonnant !

J'en connais quelques uns qui dénigrent le grindcore en caricaturant ce style comme un ramassis de groupes ne sachant pas jouer, ne proposant que des morceaux basiques et n'évoluant jamais. "Raping Angels In Hell" est un bon candidat pour leur clouer le bec et leur prouver que le grind peut être bien plus riche qu'ils ne le pensent. Si la base est toujours là, plusieurs influences extérieures viennent enrichir la musique du groupe et lui ajouter une dose de noirceur et appuyer encore plus sa rage et sa violence brute. Quant au niveau technique, ces mauvaises langues auront bien du mal à appuyer leur point de vue cette fois, sans pour autant verser dans des parties démonstratives ou élaborées à l'extrême les morceaux montrent un certain niveau et les plans de batterie mettent sur le cul plus d'une fois ! Bref, à moins d'être vraiment allergique à trois cent pour cent au grind, il est impossible de ne pas partir en headbanging sauvage à l'écoute de cet album. Tout est là : le groove, la brutalité propre au metal en général, des ambiances plus sombres, des parties plus chiadées et une efficacité générale à toute épreuve. On se fait rouler dessus pendant une quarantaine de minutes et on ne s'ennuie pas une seule seconde puisque le groupe a réussi par l'apport d'autres sonorités à casser le côté quelque peu linéaire des groupes purement grind. Niveau production, ça envoie le pâté comme il faut, la puissance est là et le son est suffisamment clair pour qu'on puisse entendre tout le monde.

"Raping Angels In Hell" montre un retour de Sublime Cadaveric Decomposition vers quelque chose de plus violent sans pour autant revenir en arrière et régresser, le groupe mélange plusieurs périodes de sa carrière et y apporte encore des nouveautés. Totalement recommandable que ce soit pour sa qualité, son efficacité ou son honnêteté.


Murderworks
Avril 2018




"Sheep'N'Guns"
Note : 14/20

SCD, anciennement Sublime Cadaveric Decomposition, ça rappelle des souvenirs du lycée ça ! Je venais de découvrir le groupe grâce à leur split avec Rot, et je les ai suivis tranquillement depuis. Les voilà qui reviennent avec leur nouvel album, délicatement nommé "Sheep'N'Guns" et le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils ont changé depuis leurs débuts.

J’ai encore réécouté leur premier véritable album éponyme il y a peu, et c’était quand même une sacrée boucherie bien dégueulasse, bien à l’image de la pochette d’ailleurs. Bon je me doute bien que faire ce genre de grind ad vitam peut éventuellement devenir un peu chiant sur la longueur, à moins d’être un puriste du genre qui refuse tout le reste. Nos amis ont donc pris une autre voix depuis leur précédent album, "Inventory In Fixtures", et préfèrent maintenant faire la part belle au groove et au tapage de pied au détriment du carnage sanguinolent pur et dur. Pas évident de devoir tout nettoyer après avoir écouté ou enregistré un album qui vous balance des tripes et du sang du sol au plafond, avec des petits morceaux qui collent sur le papier peint pendant 3 semaines. Effectivement à moins d’être sponsorisés par des marques de produits ménagers, il valait mieux mettre un peu d’eau dans son sang.

Bon soyons clairs, les SCD malgré le fait qu’ils se sont assagis, ne donnent toujours pas dans la bluette et le romantisme. Les groupies surexcitées du premier rang qui jettent strings sur scène apparemment c’est pas leur truc, pourtant ça peut donner des after sympa mais bon je m’égare (tiens je vais former un groupe moi…). Bref avant il fallait limite prendre de l’aspirine quand on écoutait du SCD tellement on se faisait ravager la gueule par un gore grind impitoyable, du blast infernal mêlé à quelques levers de pied qui finissaient de nous écraser la tronche sous une pluie de parpaings. Là c’est plus "feutré", on sent les racines du grind et du punk donc, mais mélangé à un côté presque plus rock dans l’esprit qui fait que ça devrait bien marcher en live tout ça. Le genre de trucs à faire péter en bagnole à fond sur l’autoroute, mais version crado quoi.

Je n’irais peut être pas jusqu’à chanter ça sous la douche mais c’est plus accrocheur, plus groovy, plus orienté live comme je le disais tout à l’heure (suivez un peu). Ce qu’on retrouve toujours depuis les débuts par contre c’est la durée des morceaux, ça dépasse rarement les 3 minutes. Et c’est pas plus mal, comme ça c’est du direct dans ta face, t’as pas le temps de réfléchir que c’est déjà fini. De toute façon vu que c’est difficile de rester en place pendant l’écoute il vaut mieux que ça ne dure pas trop longtemps, sous peine de se retrouver sur les rotules à la fin de la galette. Ils devraient livrer les CDs avec un tube de vitamines, et une armure à l’entrée des salles de concert parce qu’à mon avis ça va swinger un minimum là dedans !

Bon par contre les gros puristes du grind vont hurler, ça c’est clair et net. Ces derniers regretteront le bon temps où c’est la brutalité qui dominait, et où se prenait une volée de tripes putrides à chaque écoute. Là c’est plus "posé" (notez bien les guillemets hein quand même) moins sanglant, bref SCD a évolué et comme d’habitude ça va faire chier les intégristes du metal trop underground tu vois. Moi je m’en tape, ça groove, ça bouge, ça tape un minimum et ça peut même éventuellement redonner la patate, et vu le contexte actuel c’est déjà ça de pris non ?


Murderworks
Novembre 2011


Conclusion
L'interview : Seb

Le site officiel : www.facebook.com/scdmusic