Le groupe
Biographie :

Scars On Murmansk s'est formé à l'été 2010 autour de Cindy Goloubkoff (ex-Hypnosis) et Romain Larregain (Silent Opera) aux guitares, Pierre Bouthemy (ex-Hypnosis) à la basse et au chant, et Jon Erviti (Cylenchar, Silent Opera) à la batterie.Après des mois de répétition, le groupe enregistre puis propose son premier EP "Travelling Through Dark Places" en libre téléchargement. En Juin 2012, Scars On Murmansk sort son premier album chez Great Dane Records. Intitulé "Into Dead Lights", cet album a été masterisé par Mobo au Conkrete Studio (Gorod, Eryn Non Dae, Minushuman, Otargos, etc...).

Discographie :

2011 : "Travelling Through Dark Places" (EP)
2012 : "Into Dead Lights"


Les chroniques


"Into Dead Lights"
Note : 18/20

Orphelin de death brutal débordant de growls depuis le départ de Ricky Hoover (Suffokate) et la mise au vert de Frank Mullen (Suffocation), ma quête du guttural absolu a abouti chez les fins limiers de Great Dane Records, label et fierté nationale ayant signé les références No Return et Recueil Morbide, également responsable des deux dernières merveilles de Dylath-Leen et Carnal Lust. Cette fois-ci, le choc a pour nom Scars On Murmansk, jeune groupe composé de valeurs sûres ; Pierre et Cindy (ex-Hypnosis, autre groupe made in GDR), Jon et Romain de Silent Opera, groupe de metal symphonique Basque. Une formation proche de l’alchimie ultime, violence morbide et nappes mélodiques se complétant dans une production chirurgicale proche de… l’irréprochable.

A l’instar du dernier album concept de Carnal Lust, "Into Dead Lights" s’analyse comme il s’écoute… d’une traite. Chercher à décortiquer une telle œuvre serait une perte de temps, aucune compo ne faisant office de référence ou représentant une faiblesse. L’objectif est clair, SOM n’est pas là pour révolutionner le genre, mais pour le sublimer… Après un premier EP plébiscité par une presse spécialisée plus ouverte aux prods outre-Atlantique, le combo nous offre une œuvre intense et d’une rare maturité qui finalement ne surprend guère quant à sa qualité lorsqu’on connaît le feedback qualitatif de ses membres. L’objet comprend dix titres homogènes laissant planer une atmosphère lourde et pesante pour ne pas dire morbide, un climax salutaire qui atténue la violence du projet sans pour autant la brider, du grand art. Romain nous offre des solos très mélodiques et saccadés ; breaks perdus au milieu d’une massivité où la basse de Cindy fait des merveilles. Sans surprise, Jon matraque ses fûts à une cadence millimétrée qui donne à l’ensemble une image de rollercoaster death metal. Et que dire de Pierre, frontman reconnu et respecté dans le milieu, dont la voix reste pour moi une énigme ; enfant, le Bayonnais a du avaler un modulateur de fréquences et côtoyer la même crèche que Duplantier, pour réussir des alternances growls / chant clair aussi radicales. A ce stade, on ne parle plus de metal mais d’acier trempé…

SOM a construit une œuvre remplie de dédales, et nécessite plusieurs phases d’exploration pour mieux appréhender sa richesse, les émotions cachées sous une démonstrative brutalité, tel le prolongement attendu d’un premier EP prometteur, consécration d’un groupe qui n’a que deux années d’existence et un potentiel monstrueux. Leur défi à l’avenir, sera de garder le même niveau technique en live et cette modernité synonyme de renouveau. SOM pose également le problème inhérent au metal Français ; ces groupes aux talents indéniables font plus que rivaliser avec les "grands" sur le plan qualitatif, mais ne bénéficient cependant pas de la même portée médiatique, les cantonnant aux premières parties de formations plus connues mais à la valeur intrinsèque parfois inférieure. Laissez-vous tenter par ces "Lumières Mortes", lumineuse découverte de l’été qui ne restera pas sans lendemain.


Braindead
Août 2012




"Travelling Through Dark Places"
Note : 14/20

L'infinie boucle du temps et l'éternel recommencement de toute choses dans notre univers ont pu faire renaître la flamme intense de la création chez Pierre Bouthemy et Cindy Goloubkoff, ainsi que la rage de composer du metal extrême qui accroche l'oreille en la transperçant de part en part comme les harpons de Pinhead savaient écorcher ses victimes et faire de la bouillie des restes de leurs corps. En effet si la déception et la compassion furent les émotions principales à la vue de l'annonce de la fin de Hypnosis alors qu'un nouvel album devait voir le jour, enregistré avec Mobo au Conkrete Studio, laissant sur le cul certains fans et amis, ainsi que le reste du groupe je suppose... Ce n'était pas sans compter sur la détermination sans faille du duo, et sur la combativité musicale dont ils savent faire preuve afin de poursuivre la "route du rhum" du death thrash. Et pour se faire, on peut assister à un petit changement de charnière. En effet Pierre est passé à la basse, mais revient aussi au chant, Cindy a bien évidemment gardé sa guitare, se voyant donner la répartie par Romain Larregain (Silent Opera) et surtout on nous propose un véritable batteur en la personne de Jon Erviti (Silent Opera). Et c'est là déjà la grosse différence avec Hypnosis, dont on ne pourra pas faire abstraction de la citation de cet ex-groupe puisque les années qui sont derrière demeurent malgré tout un souvenir certain. Mais oui, Scars On Murmansk montre le renouveau et la volonté de poursuivre dans, peut-être de plus propices sinon meilleures, conditions, en n'utilisant plus de boîte à rythmes. Alors avec ce nouveau line-up, est ainsi né Scars On Murmansk, un groupe de death thrash agressif et assez moderne qui sait synthétiser un long répertoire d'expérience et créer un style plaisant et efficace dans la violence mélodique.

La première chose que l'on pourra relever, c'est qu'avec le recul, il est important de toucher un maximum de personnes afin de faire circuler son nom et sa musique, c'est pour cela que SOM vous a gâté en vous donnant l'opportunité avant d'acheter leur démo 5 titres, parce que vous êtes de fervents défenseurs de la scène underground et qu'en plus vous supportez particulièrement nos groupes hexagonaux (n'est-ce pas ?), de pouvoir télécharger l'intégralité des titres et ce, pour la modique somme de rien du tout. Comment ne pas faire plus promotionnel et plus commercial ? Du coup la prod' a été faite au Vortex Studio par Romain et Pierre, ce qui revient à dire que c'est du fait maison, mais le résultat est très propre et la puissance est au rendez-vous. Maintenant que pourrait-on avoir à dire quant au contenu puisque nous avons fait le tour du contenant ?

Scars On Murmansk a l'air de vouloir et de pouvoir contrôler les arcanes d'un death metal très thrash mélodique qui flirte relativement aisément par accoups, avec plusieurs autres courants metal en piochant anecdotiquement des ambiances différentes qui font de ces cinq morceaux, quelque chose de très sympa. Sans comparer avec Hypnosis et encore moins avec Silent Opera que je n'ai pas eu l'honneur d'écouter, Scars On Murmansk est assez loin du death hybride qu'on pouvait écouter avec Pierre et Cindy. Le style peut sembler plus scolaire, mais la chaleur est bel et bien là. Cette chaleur qui manque à beaucoup de jeunes groupes d'aujourd'hui est là pour donner de la couleur aux morceaux. En effet quand on commence avec la première piste qui n'est autre que le titre lui même de la démo, on peut s'apercevoir auditivement que le groupe oscille un peu au niveau des guitares entre le death / thrash et un blackened death flagrant rappelant un peu une scène Norvégienne. Et c'est là que le côté anecdotique intervient puisque c'est surtout le temps de la première partie et également vers le milieu que ça se passe Le reste donne dans cette sauce malsaine, une ambiance lugubre que l'on retrouvera sur la plupart des morceaux. On sent que le groupe se lâche littéralement sur les guitares et la basse grâce à une véritable batterie qui leur permet de donner libre cours à pas mal d'accélérations et de figures de styles mélodiques. SOM joue sur les ambiances, alternant mélodie, violence dynamique et passages autrement plus lourds et atmosphériques apportant cette once de fumée noire et mystérieuse. Toujours pour parler de choses anecdotiques, on peut découvrir quelques passages très modernes avec des riffs qu'on a tendance à pas mal utiliser ces derniers temps des trucs presque core en pull off et autre à la manière des Diluvian et consorts. Mais SOM, même si les explorations sont nombreuses, en reste malgré tout dans un registre old school aux terminaisons dans l'air du temps. La voix de Pierre se balade dans son registre grave qu'il a toujours su aborder, mais également cette fois-ci vers des horizons plus medium et torturés, tels que sur "My Death" un titre plutôt aéré et varié.

Donc on passe du death au thrash et du thrash au death avec de la rythmique de moissonneuse batteuse à en écouter "Buried Dreams", tout en n'oubliant pas de placer des passages planants voire des solos quasi ricains sur le même titre. C'est un bon départ que ce "Travelling Through Dark Places", car effectivement on se trimballe un peu partout question metal extrême, avec une ligne de conduite malgré tout thrash / death où SOM sait nous donner plus d'agressivité dans ses accélérations et tantôt plus de mélodie dans ses thèmes pour conserver l'attention de l'auditeur. Maintenant il en faut beaucoup pour avoir les honneurs ou ne serait-ce que le respect d'un auditoire qui se veut de plus en plus difficile et de plus en plus irrespectueux envers les créateurs de musique. Donc pour conclure, on peut se dire que cette démo montre une démarche fraîche et dynamique d'un groupe qui semble avoir de la ressource. Les cinq titres sont le premier boulon d'une matrice qui ne demande qu'à aller un peut plus loin, et je pense que Scars On Murmansk a les moyens de faire quelque chose d'intéressant, c'est certain.


Arch Gros Barbare
Avril 2011


Conclusion
L'interview : Pierre & Romain

Le site officiel : www.myspace.com/scarsonmurmansk