Le groupe
Biographie :

Scarred a été formé en 2000. En 2004, les Luxembourgeois enregistrent leur première démo "Inner Scars" et changent de nom en Scarred, plus proche de l'univers du groupe. Cette démo eut un grand succès et permit au groupe de jouer avec de nombreux groupes comme Holy Moses... Scarred se mit à chercher une deuxième guitare et trouva Bertrand pour compléter le line-up. Ce fut ensuite le tour de Sacha Breuer de se joindre au groupe comme chanteur. En Mai 2013, Scarred sort son second album "Gaia/Medea" sur le label Klonosphere. En 2021, désormais composé de : Bertrand "Troll" Pinna (basse), Laurent Kessel (batterie), Diogo Bastos (guitare / chant), Vincent Wilquin (guitare / chant) et Yann Dalscheid (chant), Scarred sort "Scarred" sort son album éponyme en Janvier chez Klonosphere.

Discographie :

2004 : "Inner Scars"" (EP)
2009 : "New Filth Order"
2013 : "Gaia/Medea"
2021 : "Scarred"


Les chroniques


"Scarred"
Note : 18/20

Scarred déborde à nouveau d’énergie. Créé en 2003 par Diogo Bastos (guitare, ex- Abstract Rapture, anciennement live pour Satyricon et Carach Angren) et Laurent Kessel (batterie) au Luxembourg, le line-up est actuellement complété par Bertrand "Troll" Pinna (basse), Vincent Wilquin (guitare, Fractal Universe, Dehumanize) et Yann Dalscheid (chant) pour la sortie de "Scarred", leur troisième album, chez Klonosphere.

Pour cet album, Scarred a sorti le grand jeu : Patrick Damiani (Carach Angren, Falkenbach , Secrets Of The Moon…) et son TidalWave Studio pour l’enregistrement et le mix, Robin Schmidt (Carach Angren, DeVicious, Falkenbach, Leprous, Powerwolf…) au mastering et une illustration de Drazen Medakovic, qui les suit depuis l’album précédent. On retrouve donc cette base de death metal puissant, ce groove entraînant, ces hurlements de rage, cette douce voix claire, mais également ces touches atmosphériques, symphoniques et des passages techniques que le groupe parvient une fois de plus à caler dans ses rythmiques.

Après une courte introduction, l’album est lancé, et plus rien ne les arrête. Si "Mirage" est une excellente ouverture pour pénétrer en force dans l’univers du groupe, "A.D...Something" et "Chupacabra" nous offrent une bonne dose de leur folie créative, mêlant des harmoniques chaotiques et groovy avec une rythmique imposante. Le groupe calme le jeu avec "Prisms" avant de nous dévoiler des influences plus entraînantes et heavy avec "Merry-Go-Round" et "Nothing Instead". Les ambiances prog et alambiquées sont à l’honneur pour l’instrumentale "In Silent Darkness" alors que "A.H.A.I.A." est un morceau plus sombre et énigmatique, surtout sur cette partie finale. "Lua" vient à nouveau apaiser les esprits avant de laisser "Dance Of The Giants" nous exploser au visage avec ce groove écrasant, complété par des choeurs en chant clair. A nouveau, le groupe mélange ses influences jusqu’au final planant, puis c’est "Petrichor", un morceau qui assume pleinement ce son prog et mélodique, qui frappe. La majorité du morceau utilise du chant clair, chose assez inhabituelle. C’est la douce "Yours Truly" qui referme l’album, proposant des sonorités épiques avant de s’éteindre.

Scarred a énormément progressé. L’attente pour Scarred est plus que récompensée, au vu du mélange incroyable de styles aussi différents que complémentaires que le groupe nous propose.


Matthieu
Janvier 2021




"Gaia/Medea"
Note : 15,5/20

Les groupes luxembourgeois restent assez rares, ce n'est pas tous les jours qu'un groupe de cette scène arrive à sortir la tête hors de l'eau... En cherchant bien, je ne pourrais guère que citer Funeral Pyre, et encore que de nom... Scarred existe pourtant depuis une dizaine d'années et fait parler de lui en proposant voici trois mois, son deuxième album : "Gaia/Medea".

Un album taillé pour les amateurs de musique métallique moderne. Tout d'abord, on peut d'ores et déjà mettre en avant l'excellente production puissante et cristalline, résultat d'un travail collégial entre Jochem Jacobs (ex-Textures) pour le mixage et le mastering, ainsi que François Dediste. C'est certainement ce qui impressionne le plus à la découverte de l'album, cette puissance similaire à tous les groupes actuels à tendance moderne dans son sens le plus large. C'est exactement ce que la nouvelle génération de groupes ,ou celle juste avant, recherche maintenant, avoir le son le plus puissant du monde pour catapulter les décibels aux quatre coins de la terre et expulser la rage musicale au maximum pour qu'elle s'écrase dans la figure de celui qui écoute. Scarred gagne en fans grâce à la production c'est sûr.

Ensuite question compositions et figures de style, on doit faire face à un style très hybride. Une espèce de death moderne, groovy, un peu thrash, qui n'a pas vraiment le label rouge death ou thrash en raison des thèmes modernes et des rythmiques syncopées, mais qui met en avant les basses au maximum ainsi qu'une technique complexe sur les guitares. On y ressent pas mal de similitudes avec l'estampille Gojira, rien que sur le premier titre "Gaia", on ressent que Scarred a marché une ou deux fois dans l'empreinte des Landais. Mais même si cela reste perceptible sur tout l'album, ça n'est pas non plus un critère de définition du style de Scarred car le tempo est toujours très rapide... très très rapide... et dynamique. Armés de deux types de vocaux dont l'un préfère le style death et l'autre le style plus core, le groupe brille par sa force de persuasion sur l'efficacité des morceaux. C'est dans des eaux qui se déversent dans les océans de technique des Meshuggah et dans les mers groovy des Machine Head que Scarred envoie son attaque frontale pour ses facettes post-hardcore. Et d'un autre côté, on y découvre des choses plus traditionnelles sur son côté thrash avec des passages rapides et techniques comme tout le monde se plaît à le dire, parallèle à la folie des Nevermore c'est vrai, mais avec aussi du metal moderne / heavy comme les Think Of A New Kind avec "Cinder" ou surtout "The Great Pandemic", qui n'est pas sans rappeler Soilwork dans ses rythmiques dynamiques et même le chant.

Scarred c'est tout simplement du concentré explosif de metal moderne, qui puise un peu partout ses sources d'inspiration, en faisant une synthèse des dix dernières années avec cette particularité de conserver cette touche un peu core moderne, mais en alliant des riffs complexes, tirés d'un thrash rapide et technique. Ça donne un album qui n'est pas des plus originaux, mais il met une grosse baffe parce que c'est percutant et que les structures des morceaux sont vraiment succulentes de technique complexe. A chaque nouveau morceau le groupe gonfle son énergie et la recrache puissance dix dans la tronche de l'auditeur, si "Psychogenesis" ou "The Knot" rappellent encore une fois Gojira, "Idiosyncrasy" se rapprochera plus facilement des Immolation / Mprbid Angel par sa lenteur lourde et pesante où même les vocaux viennent coucher avec le timbre vocal de David Vincent. Une chanson qui, non contente d'arracher les poils pubiens, se permet aussi de frotter notre sphincter avec de la limaille de fer grâce à une batterie imposante et des rythmiques de caterpillar. C'est cette ambivalence constante de lourdeur et d'énergie sur tout l'album qui lui procure cette dynamique et cette force imparable. Les titres pourraient parfois être quelconque, mais il y a toujours quelque chose à l'intérieur qui vient titiller à un moment ou à un autre l'oreille de l'auditeur pour lui faire dire "mais putain, c'est de la tuerie ce passage, ou ce riff", comme c'est le cas pour "The Knot", avec ses segments hyper différents et ses guitares époustouflantes. Et c'est grâce à ça qu'on arrive tranquillement à la fin de l'album sans se dire qu'il y avait certaines longueurs dont on aurait pu se passer...

Des longueurs qui auraient pu faire peur sur le dernier morceau "Medea" qui ne dure pas moins de 11'42 et qui offre l'attirail musical complet de Scarred en un seul morceau, comme si justement l'album "Gaia/Medea" (comprenant les titres d'ouverture et de fin du CD dans son propre titre) se devait de terminer comme ça pour montrer l'aspect groovy, progressif et technique de Scarred. Avec un magnifique artwork réalisé par Drazen Medakovic qui finalement ne laisse pas percevoir vraiment ce que pourrait être le contenu de l'album, Scarred propose ici un album moderne vraiment puissant. Certains puristes ne suivront pas le mouvement, mais telles des amibes créophages, les amateurs de chair fraîche ou plutôt de musique fraîche montreront un côté vorace pour engouffrer ces quelques soixante-et-une minutes décapantes...


Arch Gros Barbare
Septembre 2013




"New Filth Order"
Note : 15/20

Le premier titre commence avec des sons très industriels avant de passer sur un gros riff lent et pesant à souhait sur fond de double pédale. Après une courte intro, le titre décolle sur un riff plus speed et retombe rapidement sur du gros son. Ce premier titre est un vrai raz-de-marée. Le chant est typé hardcore / death très très énervé ! Un très bon titre qui envoie sévère. Le deuxième titre continue sur la lancée. Ca envoie du lourd. Rien qu'à écouter ces deux titres, on imagine déjà le déluge sonore que le groupe doit développer sur scène. Après deux titres, on se dit que si tout l'album reste dans la même veine, on tient là du très lourd... Les riffs sont entraînants et variés. Les morceaux sont très cohérents et efficaces. Les compos sont très bien interprétées, de surcroît mises en valeur par une production de bonne facture. Le son est puissant et clair. Un très bon album de furieux gros méchant death / hardcore sans concession, riche et inspiré, qui détruit tout sur son passage. Si vous aimez ce gros son, allez écouter Scarred.


Humphrey
Octobre 2010


Conclusion
Le site officiel : www.scarred.lu