"Genesis Of Time"
Note : 16/20
Un an après la sortie de l’excellent "Stormbreaker", Scarlet Aura nous propose déjà un nouvel album complet, cinquième de la formation depuis sa création en 2014.
Avec une certaine audace je dirais, le groupe démarre l’album avec une pièce instrumentale de plus de 6 minutes, "The Book Of Scarlet", qui se veut bien plus qu’une simple introduction, posant les bases pour cet album qui s’avère justement être la troisième partie de la trilogie "The Book Of Scarlet". Tout est dans tout si l’on peut dire ainsi.
"Genesis Of Time" s’inscrit donc dans une suite logique des albums précédents, à savoir un metal de facture traditionnelle mais en incorporant une approche moderne au style. À mon humble avis, Scarlet Aura possède exactement ce qu’il faut pour faire partie de ces groupes qui pourront mener le genre vers un autre niveau, s’assurer qu’il ne s’empoussière pas et qu’il perdure.
Cet album se veut également fort ambitieux, se dévoilant sur plus d’une heure onze minutes, avec des morceaux en moyenne de 5 à 6 minutes. Cela pourrait devenir rapidement ennuyant et pourtant non, le groupe s’assure d’insuffler une certaine diversité dans ses pièces, rendant le produit final engageant, du début à la fin. Porté par la solide voix d’Aura Danciulescu, celle-ci livre à nouveau une impressionnante performance, livrant des mélodies puissantes. Rien de toute cela n’aurait du sens cependant si n’était du talent indéniable de ses confrères, autant au niveau des guitares que de la section rythmique.
Le travail de mixage, de mastering et de production fut à nouveau réalisé par Mihai Danciulescu, guitariste du groupe, et comme je le mentionnais dans ma chronique de l’album précédent, je crois qu’il serait bon pour Scarlet Aura, de par le style qu’il préconise, de collaborer avec un producteur d’expérience, question d’élever le son du groupe à un niveau supérieur. Cela se veut un commentaire constructif et ne doit pas en aucun lieu être lu comme une critique qui pourrait éloigner les amateurs du genre de la musique de Scarlet Aura.
Maintenant que Scarlet Aura conclut sa trilogie avec "Genesis Of Time", il sera intéressant de voir quelle route le groupe empruntera pour le futur.
"Stormbreaker"
Note : 16/20
Il ne va pas sans dire que 2020 aura été une grosse année pour le metal traditionnel. Je me permets ce constat de par le nombre d’albums dont j’ai eu à faire la chronique cette année. S’ajoute donc à la liste la formation roumaine Scarlet Aura, menée de main de maître par l’excellente chanteuse Aura Aura Dănciulescu. Les groupes dits "à chanteuse" ne sont plus rares dans le monde du metal, par contre, il est important je crois de souligner quand celui-ci se démarque du lot en mettant de l’avant une chanteuse plus agressive, tout en démontrant un solide talent. Le grain de voix de Dănciulescu n’est pas sans rappeler les front women de renom telles que Veronica Freeman (Benedictum), Britney Slayes (Unleash The Archers) ou Lzzy Hale (Halestorm) pour ne nommer que celles-ci. Je crois qu’il existe pire comme groupes auxquels être identifié. À noter au passage également ce petit détail anodin mais tout aussi important : la quasi-absence d’accent chez Mme Dănciulescu, un gros plus pour moi personnellement.
Difficile de parler de metal traditionnel sans faire référence à la sacro-sainte New Wave Of British Heavy Metal. Encore plus difficile de ne pas noter la similarité entre la pièce "Battle Cry" et son riff à la "Bring Your Daughter To The Slaughter" du mythique groupe anglais à la dame de fer. Il ne faudrait pas croire que Scarlet Aura ne fait qu’émuler les groupes qui ont fait la renommée du genre dans les années 80. Ainsi, rendons à César ce qui appartient à Bruce Dickinson, car ce qui rend le travail de Scarlet Aura plus qu’appréciable est ce souci de rendre hommage au metal traditionnel en y ajoutant sa propre touche de modernité. Le dynamisme de la pièce homonyme de l’album, "Stormbreaker", en est le parfait exemple. Cependant, malgré que nous ayons affaire ici au quatrième album en carrière pour le groupe, il faudrait s’assurer de pousser l’hommage à un autre niveau.
En effet, même si l’album démontre un réel travail de création, des riffs comme l’ouverture de "Loose Cannon", rappelant au passage le gigantesque "Holy Diver" de Dio, ne pourraient qu’accentuer les railleries envers le metal traditionnel, trop souvent déclaré dépassé.
En ce qui a trait à la production, le travail au niveau de la balance entre les instruments est fort réussi, par contre je trouve l’album un peu trop doux à mon goût. J’aurais apprécié un peu plus de puissance, mais rien qui ne puisse être réglé sans un bon tour supplémentaire du contrôle de volume. N’allez pas croire que je veux ici faire mon fin connaisseur du travail d’enregistrement d’un album et je salue donc le travail incroyable réalisé par Mihai Dănciulescu, fondateur du groupe, qui s’est chargé autant de l’écriture, du mixage que de la production complète d’album. C’est dire combien les groupes de metal parviennent à réaliser d’incroyables albums avec des moyens peu enviables.
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