Le groupe
Biographie :

Le groupe norvégien légendaire The Sins Of Thy Beloved s’est éteint en 2000, à la suite de son deuxième album : "Perpetual Desolation". Après plusieurs années de rumeurs concernant une reformation, Stig Johanson et Anders Thue sont finalement revenus sous le feu des projecteurs avec un nouveau groupe, Savn. Les débuts de Savn datent officiellement du moment où le multi-instrumentiste Stig a contacté son amie de longue date et chanteuse de Midnattsol, Carmen Elise Espenaes. A la base, il était prévu que cette dernière ne chante que sur un titre du futur album. Cependant, le résultat de cette collaboration a tant séduit Stig et le claviériste Anders qu’ils ont finalement proposé à Carmen de chanter sur l’intégralité du disque. Avec Midnattsol rendu provisoirement inactif, Carmen a rejoint avec plaisir cette nouvelle aventure musicale.

Discographie :

2014 : "Savn"


La chronique


Les compositions, le studio, la scène ! Presque une quinzaine d’années après avoir mis un terme à The Sins Of Thy Beloved, les comparses Stig Johanson (chant, guitares) et Anders Thue (claviers) ont choisi de revivre cette douce euphorie. Loin de signaler le retour de feue leur formation de doom / metal gothique, cette nouvelle, au contraire, sonne douloureusement le glas pour nos oreilles innocentes. Pour l’accompagner dans ses méfaits, le duo a décidé d’inviter Carmen-Elise Espenaes, déjà connue pour son travail avec Midnattsol.

De la part de musiciens aussi expérimentés, nous sommes en droit d’attendre une œuvre de qualité et gorgée d’émotion, non ? Non. Le ton est donné dès le premier titre : nous est offert un metal dit gothique basé sur le clavier et, bien entendu, la voix féminine. Le violoncelle rejoint de temps à autre cet ensemble afin d’apporter sa touche mélancolique. Inutile de discuter sur le reste, guitare et batterie, qui se contentent tout simplement d’apparaître, sans briller, sans même faire l’effort de tenter de se distinguer par des lignes un peu originales, par un solo, par… Peu importe, par un peu de variété. Il y a pourtant l’embarras du choix, que diable ! Ceci dit, pour leur défense, il faut signaler que le travail de production a été confié à –ce suspens, mes amis !– Alexander Krull. Résultat : non seulement la guitare est à peine audible, mais en plus, la voix de Carmen elle-même est noyée sous les nappes de clavier. Bon, sans vouloir faire la mauvaise langue, vu la qualité de ces deux éléments, nous avons déjà vécu pire déception.

J’ai déjà parlé des guitares, mais pas encore de ce timbre sucré et collant comme de la guimauve. Sérieusement, qui a pensé un seul instant qu’inviter Carmen était une bonne idée ? Linéaire, monotone, la chanteuse se permet en plus de sonner fausse. Maintenant, allez savoir si cette impression désagréable est due à ses capacités vocales limitées, ou à des lignes de chant très peu judicieusement sélectionnées. Quoi qu’il en soit, la Norvégienne n’a ni la puissance, ni la prestance nécessaire pour convaincre. Et ni les paroles puériles, ni son accent très approximatif ne l’aident à relever le niveau. Ah, il y a bien ces deux invitées, j’ai nommé Michelle Darkness et –*sursaut*– Liv-Kristine Espenaes, dont la présence n’est pas prévisible pour un sou... Non, vraiment, quelle surprise ! Bref, donnez-moi une seconde, le temps de soupirer bruyamment, et je reprends. Franchement, il est inutile de s’attarder davantage sur ces invitées tant leur apparition est anecdotique. Même remarque pour le chant masculin hurlé très sporadique. Par contre, pourriez-vous me donner le nom de celui qui a eu la "brillante idée" de clôturer cet album avec non pas un, mais deux morceaux repris en "growling version" (à comprendre : dans le copier-coller de deux compositions au choix, remplacer quelques lignes mélodiques par des hurlements masculins pas contents, et vous vous retrouverez avec des chansons toutes neuves !) ? Sérieusement… De la part de professionnels, une telle bêtise aurait pu être évitée mille fois !

Si The Sins Of Thy Beloved vous manque, je vous en prie, restez sur votre vision positive de ses deux ex-membres ! Savn a accompli la prouesse d’un album déroutant par sa prévisibilité et, surtout, par son manque de qualité effarant. Les pistes sont identiques, la production n’est pas réussie, même l’artwork déçoit. La seule chose brillante, c’est cet échec monumental.


Gloomy
Mai 2014


Conclusion
Note : 07/20

Le site officiel : www.savn-official.com