"Soumises A La Procréation"
Note : 18/20
L’année 2020 est décidément un excellent cru pour le death metal, puisque c’est "Soumises A La Procréation" de Savage Annihilation qui sort enfin de l’ombre chez XenoKorp. Trois
années sont passées depuis le dernier album du groupe, et on retrouve donc Dave Chaigne
(guitare / chant / basse sur les deux derniers titres, Brennkelt, Defecal Of Gerbe) et Mike
Savage (batterie, Brennkelt, Defecal Of Gerbe) aux commandes du projet, avec l’aide de
Benoit Jean (basse sur les quatre premiers morceaux, Sentance, Cor Serpentii,
ex-Savage Annihilation), ainsi que de quelques invités…
Premier morceau, "L’Orgie Des Morts" et sa superbe introduction malsaine signée Déhà
(Deha, Lebenssucht, Yhdarl, Slow, Merda Mundi…) qui annonce un death massif et
intransigeant. Et en effet, le son du groupe est rapide, puissant et le hurlement qui s’y ajoute
est du même acabit. Un excellent début qui enchaîne avec "Soumises A La Procréation".
Restant que la même recette, le groupe aligne les riffs. Tranchants, ils matraquent tout
autant que les frappes du batteur, alors que le chant en français et les quelques choeurs
hurlés ajoutent un côté effrayant à la composition. On enchaîne avec "Sous Terre", une
composition qui continue de jouer sur une rythmique solide qui va vous faire remuer la
nuque, ajoutant parfois des leads inspirés et perçants.
Le groupe ajoute quelques influences thrash à son death metal pour "When The Slayer
Bangs His Head (A Tribute To Heff Hanneman)" avec deux guests issus de cette scène,
Sibylle Colin-Tocquaine (Witches, ex-Sadist) et Dums (Pleasure To Kill). Et bien que les
riffs soient clairement orientés vers le thrash, avec des paroles rappelant des classiques de
ce genre, on retrouve le son gras du death metal des Français. Retour d’ailleurs avec un
classique du death metal, puisque c’est "When Satan Rules His World" de Deicide que le
groupe reprend en compagnie de Max Otero (Mercyless, Undead Prophecies). Et le
moins que l’on puisse dire, c’est qu’on retrouve à la fois l’ambiance old school du titre
original, mais également la patte du groupe, qui réussit à merveille sa reprise. Dernier titre,
"Savage" est également une reprise… Mais c’est le groupe de power metal allemand
Helloween qui en est à l’origine cette fois, et c’est avec Loic Trivette (Antropofago,
Diluvian, Redeeming Torment, ex-Kronos) qui hurle sur ce morceau. Et le moins que l’on
puisse dire, c’est que le passage de style est parfaitement réussi !
Après un moment d’absence, Savage Annihilation fait son retour en grande pompe avec
"Soumises A La Procréation". Les compositions originales sont excellentes, l’hommage est
également très bon, et les deux reprises s’ancrent parfaitement dans la continuité de ce son
gras et malsain que l’on aime !
"Quand S'abaisse La Croix Du Blasphème"
Note : 16/20
De longues années de carrière et déjà cinq ans qu’on attendait le retour de Savage Annihilation. Voilà chose faite avec "Quand S'abaisse La Croix Du Blasphème" qui annonce une nouvelle vague de chaos post-apocalyptique, grâce à un death metal sombre, violent, et qui s’inspire des vieux routiers du genre, comme Morbid Angel ou Immolation. Notons un petit changement de line-up, puisque Benoît (Insane, Slave One) a pris les commandes de la basse.
Savage Annihilation a la particularité de chanter en français, et même si beaucoup d’entre vous s’en tamponnent sans doute le cigare, c’est assez notable puisque, malgré beaucoup de growls, on réussit à déceler quelques lyrics, dont je vous épargne les détails légèrement glauques. La production a grimpé en qualité par rapport à l’opus précédent, rien à redire de ce côté (l’enregistrement s’est fait au Vamacara Studio, que connaît bien Otargos). Il y a un côté très Kaotoxin dans cet album (c’est un compliment bien évidemment), ça sent le travail bien fait, bien soigné, et avec des morceaux qui dépassent les huit minutes, tant mieux.
Dès les premières secondes de l’album, on se fait blaster la tronche à grande vitesse, ce qui sera le cas pendant toute la durée de "Quand S'abaisse La Croix Du Blasphème". C’est d’ailleurs toute l’instru' qui est purement et simplement irréprochable, on pourra même se régaler avec du solo de bonne qualité sur à peu près chaque piste (une seconde guitare serait peut-être la bienvenue, mais on ne va pas chipoter). Il ne faut pas croire qu’on est face à du death totalement old school, pour ne pas dire dépassé, loin de là, puisqu’on peut s’autoriser à penser ("dans les milieux autorisés" comme disait l’autre) que les fans de Krisiun ou Kataklysm auront largement de quoi atteindre le nirvana. Alors certes, ce n’est pas du Nile, mais Savage Annihilation ne fait pas dans la technicité à gogo, préférant jouer sur une ambiance malsaine totalement réussie. L’album se termine sur "Le Tombeau De L’Atrocité", qui a fait appel aux talents de la chanteuse d’opéra Claire Motté, ce qui signe là un très joli bouquet final.
Pour terminer, inclinons-nous devant ce sublime artwork, sorte d’œuvre d’art religieuse placée sous la thématique du gore à souhait. Bon appétit / Amen (rayez la mention inutile).
"Cannibalisme, Hérésie Et Autres Sauvageries"
Note : 10/20
Savage Annihilation est un groupe de death-grind frenchy de chez les ceusses qui mangent du fromage qui pue. Alors on va commencer direct, ceux qui n'aiment pas la musique brutale, vous pouvez partir directement, sortez de cette pièce. Alors, nous sommes donc maintenant entre fans de musique brutale ? Bon, vous pouvez sortir aussi à la limite... Analyse !
L'album commence par une intro type journal télévisé décrivant le chaos un peu partout, on comprend vite une sorte d'invasion de zombies ou autre, en gros l'apocalypse. Et puis on rentre dans le vif du sujet. Alors oui c'est brutal, il faut bien le reconnaître... Les riffs sont très carrés et bien exécutés. La batterie ne se contente pas de blaster et n'hésite pas à s'aventurer tout au long de ses toms. Le chant, en français, est du genre incompréhensible, pas vraiment articulé. On chope bien quelques mots par ci par là mais c'est tout. La basse est... inaudible... tout simplement. Les titres ne sont pas foncièrement mauvais mais ne sont pas non plus terribles. Le plus gros problème vient du mixage, c'est une soupe. Le seul truc vraiment audible c'est la guitare. La batterie a un son de caisse claire à la "Saint Anger" de Metallica, voyez le truc bien chiant ? Sinon cette batterie est assez brouillonne, et la voix est juste noyée dans le mix. On ne comprend déjà rien mais parfois on n'entend même rien, juste un "mwwwwaaaaaaarg mwwwwwwwwwwarg" dans le fond. Un autre truc qui ressort bien, ce sont les solos, seul problème ils sont pauvres. Et je m'y connais, je suis un gros naze du solo... Un autre problème, vous voyez quand un titre dure dans les 3 minutes et que vous avez l'impression que le titre tourne depuis 10 minutes ? Voilà. Sinon les mecs ont de l'énergie à revendre, c'est évident, mais utilisée à mauvais escient.
La pochette a une bonne idée de base mais malheureusement le trait des dessins est tellement grossier que le tout est gâché.
Au final, pas grand-chose à sauver de cet album... Allez, juste la moyenne parce que c'est bientôt la fin du monde.