Sarkrista rend hommage à Satan avec "Sworn To Profound Heresy", son troisième album.
Créé en 2011 en Allemagne, le groupe se compose de Revenant (chant, Sarastus,
Slagmark), Farbauti (guitare), Exesor (batterie) et VT (guitare, Daemonarchia, Malum,
Infernarium).
Si les deux guitaristes n’ont pas participé à l’enregistrement de l’album, laissant les guitares
à Revenant et la basse à Exesor, le groupe est accompagné de Birjer H. (Bloody Virgin)
pour les claviers, ainsi que quelques guests au chant. Après une introduction ténébreuse
dont s’élèvent des chants mystiques en l’honneur du malin, "Sworn To Profound Heresy" débute
avec ces guitares perçantes et ces hurlements possédés. Le groupe nous propose un black
metal (im)pur et dur, que l’on compare aisément à la scène finlandaise. Les harmoniques
sanglantes et les passages froids s’enchaînent, tout comme sur "Lair Of Cursed Remains", un
titre qui ne renie en rien ses influences pagan parfois enjouées. La dissonante et pesante
"Ablazing Ritual Torches" prend la suite, offrant des mélodies torturées et une ambiance
beaucoup plus sombre et planante, sans cesse brisée par des parties plus techniques dans
la rythmique. Le son brut est mis en avant, alors que l’on revient dans ce torrent de noirceur
sur "The Chosen Ones Of Satan", titre sur lequel Lord Lokhraed (Nocturnal Depression,
ex-Grim Landscape, ex-Nostalgie) vient prêter son chant rauque. Le morceau en devient
alors plus punk, offrant cette énergie brute au service de la rythmique, alors que l’on
retrouve les mélodies abrasives sur "Conjuring The Profane Fury".
Le groupe revient aux
racines du style avec ce son si sale et si malsain, chevauché par des hurlements impies qui
débordent de rage et de dévotion. "Destroyer Of The Sun" propose une ambiance bien plus
aérienne et entêtante, alors que The Infidel (Curse Upon A Prayer, Rietas, The Parasite
Paradise) rejoint le vocaliste pour un duo effrayant. Les deux voix s’entremêlent sur ces riffs
oppressants, puis "The Beast Reborn" prend la suite après un final mélancolique au clavier.
La fureur refait immédiatement surface dans cette rythmique rapide, mais également dans la
voix du chanteur, qui relance les influences pagan glaciales avant "A Whisper From
Forgotten Coffins", le dernier morceau. On retrouve Ahma (Antimateria) pour cette ultime
ôde occulte au blasphème intense, ainsi que des claviers sombres et oppressants qui nous
offrent notre dernière dose de noirceur avant un final étrange mais absorbant.
Sarkrista reste fidèle à ses convictions et nous offre un album solide. Si "Sworn To Profound Heresy" ne réinvente pas le black metal, il lui emprunte sa base impie, ses riffs cinglants et
sa violente froideur, tout en rendant hommage au blasphème comme il se doit.
|
|