Le groupe
Biographie :

Sarkom est un groupe de black metal norvégien formé en 2002 et actuellement composé de : Defest (batterie / Svarthaueg, ex-Nagarian), Thrawn (guitare / ex-Paradigma, ex-Blackened, ex-Dødheimsgard, ex-Nocturnal Breed), Unsgaard (chant / So Much for Nothing) et Sgt. V (basse / Svarttjern). Sarkom sort son premier album, "Aggravation Of Mind", en Janvier 2006 sur le label Twilight Vertrieb, et son deuxième album, "Bestial Supremacy" en Novembre 2008. Ce n'est qu'en 2013, et après deux EPs, que les Norvégiens sortent leur troisième album, "Doomsday Elite", chez Dark Essence Records. "Anti-Cosmic Art" sort en Décembre 2016, toujours chez Dark Essence Records.

Discographie :

2006 : "Aggravation Of Mind"
2008 : "Bestial Supremacy"
2009 : "To Ruin Something That Was Never Meant to Be" (EP)
2010 : "Exit Terra" (EP)
2013 : "Doomsday Elite"
2016 : "Anti-Cosmic Art"


Les chroniques


"Anti-Cosmic Art"
Note : 16/20

Sarkom est un groupe de black metal norvégien que... je suis persuadée d’avoir déjà vu en live auparavant, mais je suis dans l’incapacité de me souvenir de quand et où c’était. Ce qui en général, on va se l’avouer n’est pas trop bon signe car c’est souvent la preuve que la musique du groupe ne m’a pas marquée. C’est donc intriguée, plus envers moi-même et ce trou de mémoire soudain que par le groupe, que je me lance dans l’écoute de ce quatrième album de Sarkom.

L’album commence par "Previous Associates, Now As Targets For The Gun", un titre qui en dit long sur les intentions positives qui animent le groupe. Et première surprise : je trouve ça plutôt bon. Le titre est rentre-dedans, et est dans la lignée du black metal norvégien à la Urgehal ou encore Tsjuder. La recette basique du : tu t’en prends plein dans la tronche, mais tu aimes ça. La première impression est donc positive. Suit "Mind-Abscess" qui invite Peter Huss (Shining). Là encore, je dirais que le rendu est plus qu’appréciable. Il y a un véritable travail sur les guitares, et je pense que la présence de Huss n’est pas à négliger sur ce titre. Un mot sur les vocaux que je trouve plutôt convaincants. Il y a un côté assez râpeux dans la proposition vocale d’Erik Unsgaard, et je trouve ça intéressant. Le titre suivant, "Ruiners Of Our Family Tree", dénote sérieusement. Il y a un côté très... groovy en fait. Le groupe est plus posé, et semble s’amuser. A noter la présence assez dominante de la basse qui renforce ce côté un peu vieux rock des familles qui fait plaisir. Une surprise, mais loin d’être une déception. J’aime ce côté un peu expérimental que propose ici Sarkom. Et vient ensuite "Seen Through The Eyes Of A Pedophile Priest" qui reprend les bonnes guerres habituelles du black metal : chier avec bonheur sur les représentants religieux. Le titre se distingue par ces vocaux : ici ils sont cachés dans le fond musical, et plus tournés vers les murmures assez dérangeants. En même temps, si on reprend le contexte de la chanson, il est facile d’imaginer le concept : un prêtre voyeur en train de suivre sa proie et peut-être même de l’épier depuis le confessionnal et... j’arrête ici avant d’écrire un scénario tout simplement horrible. Mais rien que pour le fait de me l’avoir inspiré, bravo à Sarkom. Suit "Come, Dear Cancer" qui invite Pehr Skjoldhammer (Alfahanne), ce qui est tout simplement du pain béni pour moi. ... Ah je viens de placer pain béni après une chanson consacrée à un prêtre pédophile. Que dire ? Mais le fait est que la présence de Pehr apporte le côté punk qui est tellement jouissif dans Alfahanne. Et mélangé avec les idées de Sarkom, ça donne un mélange très appréciable qui m’a fait sourire. Osez écouter ce titre, et dites-moi qu’il ne vous a pas envie de retourner votre table et de danser sur la dite table par la suite ? On retourne par la suite à un black plus traditionnel avec "Black Metal Necrophilia". L’album se termine par une reprise de Sodom, "Sodomy And Lust", qui est... foutrement bien foutue, je dois l’avouer.

Au final, j’avoue ne pas comprendre pourquoi mon cerveau a occulté ce concert de Sarkom. Peut-être que leurs anciens albums étaient largement moins convaincants, et que ce nouveau méfait relève vraiment le niveau ? Je ne saurais pas le dire. Mais face à "Anti-Cosmic Art", je ne peux que reconnaître la qualité du travail de Sarkom. J’ai été particulièrement conquise par les titres qui osaient expérimenter, et sortir un peu de ce qu’on attend traditionnellement d’un groupe comme Sarkom. J’ai trouvé le tout assez fun à écouter, et pas ennuyant un seul instant. Je tire donc mon chapeau, et je promets d’essayer d’écouter leurs anciens albums pour résoudre ce mystère d’oubli de concert...


Velgbortlivet
Février 2017




"Doomsday Elite"
Note : 12/20

Tiens donc un groupe de black norvégien, comme c'est étonnant ! Sarkom débarque avec son nouvel album, "Doomsday Elite" après deux albums et deux EPs.

Le black metal de Sarkom est majoritairement mid tempo, même si quelques blasts font régulièrement leur apparition. C'est un peu le problème de l'album d'ailleurs, sans être mauvais, les passages les plus calmes et mid tempo ne sont pas les plus passionnants. C'est quand le groupe accélère la cadence qu'il est vraiment bon, il dégage suffisamment de rage et les riffs sur ces passages plus violents sont bien meilleurs. La meilleure illustration de ce que je viens de dire est l'accélération qui a lieu sur "Solemn Disorder Till Human Extinction" avec ce lead mélodique et excellent qui prend le relais après un début mid tempo. Quelques nappes de claviers font quelquefois leur apparition histoire de rajouter une ambiance horrifique à la chose. C'est du bon vieux black pur et dur à l'ancienne, le problème c'est que depuis le temps on a été largement fournis en albums, dont certains dépassent largement celui-ci. Pourtant, encore une fois, ce "Doomsday Elite" n'est vraiment pas mauvais dans le genre, mais il ne lui apporte rien de spécial et risque de finir noyé dans la masse. Il suffirait que Sarkom dynamise un peu plus sa musique, lui donne un peu plus de rage et de passages nerveux et ça pourrait le faire. D'autant que le chant est toujours bien écorché, pas de souci à ce niveau-là, Unsgaard donne tout ce qu'il a et ça fait d'ailleurs un peu contraste sur les passages les plus lents.

C'est un peu le problème de la scène black metal norvégienne en générale d'ailleurs, il y a tellement de groupes qui en sortent depuis tellement d'années que les meilleurs sont déjà passés. Vu la masse d'albums qu'on s'est pris dans les oreilles depuis l'émergence de cette scène, tout a été dit ou presque, si les groupes n'ont pas un talent exceptionnel ou une rage débordante, on se retrouve vite avec un album passe partout. Il n'y a que les groupes les plus aventureux, ceux qui finalement s'éloignent du black metal traditionnel, qui ont plus de facilité à se faire remarquer. Là, en dehors de quelques passages plus brutaux et d'autres assez accrocheurs, on s'ennuie un peu, Sarkom connaît ses classiques mais ne les transcende pas et balance un album comme on en a déjà entendu plus d'une fois. Dommage parce que le groupe a de bonnes idées mais reste englué dans un classicisme qui rend sa musique générique, on pourrait facilement confondre cet album avec celui de toute une tripotée d'autres groupes de black norvégiens.

Au final, un album sympa qui montre quelques signes de faiblesse dans ses passages les plus soft, Sarkom gagnerait donc à montrer les crocs plus souvent puisque c'est là qu'il s'en sort le mieux. En l'état ça reste un album plutôt banal, rien de mauvais mais pas de quoi tomber à la renverse non plus, je doute donc qu'on y revienne souvent et vu le nombre de sorties dans le genre, il y en a sûrement d'autres à faire passer en priorité.


Murderworks
Mars 2014


Conclusion
Le site officiel : www.sarkomsect.com