Le groupe
Biographie :

Sanctuary est un groupe de heavy metal fondé à Seattle en 1985. Après une dissolution suite à des divergences musicales en 1991, le groupe s'est reformé en 2010. Avant de jouer dans Sanctuary, Warrel Dane était le chanteur du groupe de heavy metal Serpent's knight, qui a sorti un album en 1983. Jim Sheppard jouait dans un groupe de glam metal appelé Sleeze, avec le chanteur Layne Staley (qui chanta plus tard avec Alice In Chains), aux alentours de 1985. Ils sortirent une démo en 1986, et sa bonne réception les a menés à signer un contrat avec Epic Records en 1987. Ils sortirent leur premier album, "Refuge Denied", dans la même année. Cet album fut produit par Dave Mustaine, leader du groupe de thrash metal megadeth. Dave Mustaine joue un solo de guitare sur le titre "White Rabbit". Sanctuary partit en tournée avec Megadeth et le groupe allemand Warlock. Après cette tournée, ils retournèrent au studio pour enregistrer leur second (et dernier) album studio, "Into The Mirror Black", en 1990. Peu après, une pression de la part d'Epic Records pour que le groupe se conforme à la scène grunge, populaire à Seattle, causa des disputes entre les membres du groupe concernant la direction musicale du groupe. Donc, en 1991, Sanctuary se dissout. Après avoir dissout le groupe, Warrel Dane, Jim Sheppard, et Jeff Loomis ont formé le groupe Nevermore en 1992. En Mai 2010, Warrel Dane annonce que Sanctuary allait se reformer et sortir un nouveau disque. Le troisième album du groupe, "The Year The Sun Died", est terminé en Juin 2014, et sort en Octobre via Century Media.

Discographie :

1988 : "Refuge Denied"
1990 : "Into The Mirror Black"
2014 : "The Year The Sun Died"
2017 : "Inception" (Compilation)


Les chroniques


"Inception"
Note : FiloutageCenturyMediesque/20

Non, "Inception" n'est pas un nouvel album de Sanctuary, le groupe (à mon avis, c'est surtout le label) décide de ressortir sa démo de 1986 en version évidemment remasterisée et remixée. Si le geste peut paraître sympa pour les gros fans archéologues du groupe, on se rend vite compte que l'intérêt est finalement limité.

Ben oui finalement cette démo de 1986 a vu tous ses morceaux être réenregistrés pour le premier album du groupe "Refuge Denied", on les retrouve donc dans leurs versions d'origine sur cette compilation. Le problème c'est que même si "Refuge Denied" est sorti deux ans plus tard, les versions sont tout de même extrêmement proches. Est-il donc réellement nécessaire de débourser 13-15 euros pour cette compilation quand on a déjà le premier album de Sanctuary ? Je vais être honnête et ma réponse va être un non catégorique. Certes on y trouve deux morceaux qui n'étaient pas présents sur "Refuge Denied", à savoir "Dream Of The Incubus" et "I Am Insane". Ces deux morceaux sont plutôt bons et dans la même veine que le reste, mais payer plein pot cette compilation pour deux inédits ça fait quand même mal. Mais bon, Sanctuary est de retour depuis la mise en hiatus de Nevermore et vu que le nouvel album du groupe n'a pas encore de date de sortie précise, il faut occuper le marché et battre le fer tant qu'il est encore chaud. Pour le reste, je ne vais pas refaire l'historique de morceaux sortis en 1986 puis en 1988 sur "Refuge Denied", surtout que l'album est assez connu voire même culte, même si moins que "Into The Mirror Black".

En gros, on a du heavy metal à l'ancienne très marqué par la NWOBHM, Judas Priest en tête d'ailleurs et pour la qualité des morceaux il n'y a rien à redire c'est du bon. Une patte plus sombre faisait déjà son apparition, sur "Soldiers Of Steel" par exemple mais c'est surtout sur "Into The Mirror Black" qu'on pouvait réellement deviner ce que certains membres allaient faire plus tard sous le nom de Nevermore. Ce n'est pas la musique de Sanctuary que je sanctionne ici, le groupe a toujours produit de la musique de qualité et "The Year Yhe Sun Died" sorti en 2014 prouve qu'il en a encore sous le pied. Ce que je sanctionne, c'est la pratique commerciale qui consiste à sortir une compilation qui ne propose que deux inédits et à la vendre au prix d'un album. Century Media aurait mis ces morceaux sur un CD bonus d'une réédition, cela n'aurait posé aucun problème. Que ceux qui découvrent le groupe achètent plutôt les trois véritables albums du groupe, "Refuge Denied", "Into The Mirror Black" et "The Year The Sun Died".

Voilà donc une compilation qui ne propose pas grand-chose de neuf et qui ne mérite pas que vous déboursiez une dizaine d'euros. Les morceaux sont bien trop proches des versions de "Refuge Denied" pour mériter un deuxième achat, que ce soit au niveau du son ou des morceaux en eux-mêmes. On va plutôt attendre le vrai nouvel album du groupe, "Dead Again", qui ne devrait plus trop tarder.


Murderworks
Juillet 2017




"The Year The Sun Died"
Note : 17/20

Sanctuary est un groupe à l'histoire peu commune. Il s'est formé en 1985 à Seattle, vite repéré par le label  Epic Records, ils ont sorti leur premier album, "Refuge Denied", en 1988. Bien que produit par Dave Mustaine de Megadeth, cet album n'est pas d'excellente qualité. Il a été suivi en 1990 par l'album "Into The Mirror Black" qui a affirmé le style de Sanctuary et dont la production était nettement meilleure. Suite a des divergences musicales au sein du groupe à cause du label qui les poussaient à faire du grunge, mouvement en vogue à cette époque à Seattle, Sanctuary fut dissout. Leur dernière sortie en date a été le live "Into The Mirror Live". Sur les cendres du groupe, Warrel Dane (chant) et Jeff Loomis (guitare) ont fondé Nevermore et jusqu'en 2011, c'est dans cette formation atypique que ces deux musiciens évoluèrent. Contre toute attente, Loomis a annoncé la reformation de Sanctuary. L'année d'après fut celle de son départ et du split de Nevermore... Il fut remplacé dans Sanctuary par Brad Hull en 2013. Les trois autres membres sont ceux d'origine. C'est dans ce chaos sans nom qu'est sorti leur nouvel album, "The Year The Sun Died", en Octobre 2014. Bien qu'il ne fasse pas dans l'originalité, Sanctuary nous offre un très bon album de heavy metal dans lequel il mêle traditions et modernité.

La pochette est superbe, sobre et détaillée à la fois, elle illustre exactement le titre du disque. En la voyant, on peut s'imaginer une supernova du soleil qui commencerait à tout dévaster sur Terre. Bien que 24 ans aient passés depuis leur dernière sortie, on reconnaît la patte musicale de Sanctuary. Les riffs sont sombres et les soli de guitares endiablés. Toutefois, la production est bien meilleure que pour les deux premier opus. L'avancée technologique y est certainement pour quelque chose, et les moyens financiers aussi. Le son est beaucoup plus lourd et pesant. La batterie est bien plus propre et la basse tout à fait audible. Nous avons affaire à un disque à la production résolument moderne. Sanctuary joue dans son temps et s'adapte aux époques. L'un des aspects les plus marquants est la voix de Warrel Dane, elle a mûri et est bien plus grave et posée, moins criarde que par le passée. Elle rappelle un peu celle de Joe Amore du groupe français Nightmare. Ses lignes sont plus nettes et son timbre bien mieux maîtrisé. L'expérience Nervermore, entre les deux albums de Sanctuary, aura été des plus positives pour ses performances vocales.

"The Year The Sun Died" offre des compositions de bonne qualité, des compositions comme Sanctuary n'en a jamais sorties, en fait... Le morceau qui ouvre le disque par exemple, "Arise And Purify" dispose d'un riff dévastateur et d'une ligne vocale qui reste dans la tête, tout ce qu'on attend d'un bon morceau de heavy. Le petit plus est l'aspect sombre qui se cache derrière chaque pièce de ce disque. Que ce soit les morceaux les plus calmes, comme "I Am Low" ou la quasi acoustique "One Final Day (Sworm To Believe)" ou les titres plus enragés tels que "Let The Serpent Follow Me" ou "Question Exitence Fading". Le thrash n'est d'ailleurs pas très loin dans ces deux titres. En effet, le heavy de Sanctuary est teinté de plusieurs influences. Il va tantôt vers le thrash, rappelant un peu Testament, tantôt vers le doom, évoquant Candlemass. Leur musique reste pourtant profondément heavy metal et les soli ne sont pas délaissés. Brad Hull est même plutôt convaincant, il passe après le monstre de la guitare qu'est Jeff Loomis et malgré ce, il s'en sort très bien. Les chorus sont souvent harmonisés, les deux guitares jouent à la quarte ou la quinte, comme le font Iron Maiden. Ces "doubles soli" rendent le petit côté old school à la musique de Sanctuary. Après une interlude jouée aux guitares et qui lui sert d'introduction, le dernier morceau de l'album démarre, lentement et lourdement. Ce titre (qui est le morceau éponyme) a une dimension presque mystique. Le riff est lent et pesant, il y a peu de notes et la voix est toujours si grave et rocailleuse. La batterie est massive et la basse... tient son rôle de basse dans du heavy : elle plante les clous, mais elle fait ça bien. C'est après un solo de guitare qui est dans l'expression plus que dans la technique et un roulement de tom basse que l'album se termine...

…Sauf pour ceux qui ont l'édition collector et qui pourront être surpris par une reprise assez audacieuse mais pas déplaisante de "Waiting For The Sun" des Doors. Nous sommes bien loin de la finesse et de la poésie de la bande à Morison mais leur reprise n'est pas dénué d'intérêt. Elle donne un nouveau souffle au morceau et encore une fois Warrel Dane fait preuve de grand talent. Sa voix rappelle celle de Morrison, sans pourtant l'imiter (est-elle seulement imitable ?). Il y a peut-être un peu trop de double pédale pour l'ambiance que propose le morceau ? Ca n'en fait pas moins une bonne reprise. Vous l'aurez compris, nous avons affaire à un très bon album de heavy où l'originalité n'est pas spécialement dans la musique mais plutôt dans les influences empruntées et dans la surprenante maîtrise vocale de Dane. Espérons que Sanctuary continuera sur cette lancée.


Thomas
Février 2015


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/sanctuaryfans