"Our Sons; Heart-rending Stories From Babblers"
Note : 16/20
Je la trouve personnellement très effrayante cette pochette. Ce cheval si imposant, charismatique, avec ce chaos derrière, me foutrait des frissons si je l’avais en poster dans la piaule où je dors. Elle est d’ailleurs en harmonie totale avec les sonorités qu’elle accompagne. Salving Thy Amiss, défonce à coups de fléau d’armes les fragiles barrières qui séparent les styles en proposant un album inspiré, brutal mais pas seulement, expérimental tendance hardcore. Un "Our Sons; Heart-rending Stories From Babblers" qui débute sur une courte introduction ne laissant rien paraître de ce qui va suivre. Tenus en haleine on se prend un petit coup de tazer avec "Our Story Begins, Ironically, At The Unoriginal Conclusion" qui annonce que cet opus est la porte ouverte à toutes les fenêtres. Puissant, le charme du hardcore expérimental opère, c’est bien construit et le travail sur la voix, notamment en chant clair, est séduisant ("It’s Hard To Describe The Lack Of Physical Actions", "''How Much Time Has Elapsed ?'' Asked The Tall Guy..."). Toutefois on sent les prémices de ce que le groupe peut proposer de totalement différent via différents passages comme sur "Appearing In Their Wild And Disgusting Getup". Mais, petit à petit l’album change de ton. La où la plupart des groupes montent en puissance, STA enfile des gants de velours pour faire grimper l’intensité avec dans l’ordre "Most Of The Time, Angry Crowds With Torches Have Really Good Reasons" et "Would You Let Someone Sow Love With A Broken Spear" entrecoupés d’un "Correlation Between Age-old Traditions And Cold-blooded Massacres" distributeur de gifles. Jusqu’à finir par vous surprendre par sa douceur, sa légèreté, sa délicatesse en finissant sur "Again, Fractious Chirldren And Their Ability To Erase Footprints", avec comme le sentiment que la musique nous raconte une histoire. Salving Thy Amiss est le CD parfait quand on a ce syndrome bizarre les lendemains de soirées et qu’on a envie d’écouter de tout en même temps et qui nous pose le dilemme du premier skeud à sélectionner. En somme, un concentré de styles, d’énergie, de fragilité parfois, qui mérite largement que chacun d’entre nous ait la curiosité d’aller y plonger les oreilles.
"Amid All This Mess, A Weak Splendour !"
Note : 18/20
Salving Thy Amiss m' avait déjà donné la puce à l'oreille il y a près de 5 ans
avec un premier essai qui laissait entrevoir un talent indéniable pour le chaos
auditif. Ces années discrètes passées à peaufiner leur nouveau bébé nous arrive
aujourd'hui comme un impact violent, comme si une libération frustrante venait
d'exploser. Un mur qui vole en éclats pour épancher un résultat, certes un peu
narcissique, mais ô combien salvateur car ici point de demi mesure ou de
négociations possibles, le but avéré et assumé nous amenant dans une trance
épileptique, la mélodie et le conformisme étant délibérément jetés dans le
caniveau et la fosse à purin. Le combo joue alors régulièrement avec nos nerfs,
acheminant ses émotions dans un tourbillon incessant d'atmosphères nauséabondes
("A Few Days Ago..."), vertigineuses ("From Buildings To Slammers...") ou
encore oppressantes ("Believe Me Son..."), le chant se pourvoyant alors en
catalyseur de ce magma épais, sachant se vautrer dans l'envoutement sournois
quand il veut nous assener le coup de grâce ("There Is A Land Alongshore...").
Il va de soi que les premières écoutes seront particulièrement éprouvantes pour
le communs des mortels, le malin plaisir du groupe au déchaînement sonore nous
frappant frénétiquement les sens. Alternant inlassablement plans à rythmiques
bruitistes, hardcore dissonant, blast beats vertigineux et ambiances enfumées,
on apprivoisera au fur et à mesure un peu mieux le bête, les nombreux soubresauts
des 7 morceaux hypnotisant avec frénésie notre attention. Mettant nos nerfs à
vif tout en exacerbant avec passion nos pensées les plus noires, on ne ressort
plus tout à fait le même après l'écoute de ce "Amid All This Mess" . Chapeau
bas messieurs !
"Horsewreck, Oh Trail's Highlight"
Note : 14/20
En 4 titres, Salving Thy Amiss nous emnene dans leur univers chaotique et
crasseux, me convaincant que le côté émotif du HxC n'est pas forcement mécheux.
L'univers des Parisiens est vaste, nous prenant par surprise de nombreuses
fois, les structures étant assez imprévisibles et d'une opacité jouissive, le
tout donnant un côté très cérébrale et consistant à ce "Horsewreck, Oh Trail's
Highlight". Oppressant sur l'intro de "Like Desperate Shots...", les guitares
se font plus post HxC petit à petit et viennent aéré un ensemble relativement
compressé, mais c'est pour mieux repartir sur des tons plus death metal donnant
un p'tit goût de Napalm Death au final. Le chaos nous attaque à la gorge sur
""We Shall..." et "Bring Us...", bruyant de par ces blasts énergiques, ses
rythmes chancelants et balançants, les incursions plus noise nous entraînent vers
une lourdeur pachidermique et inquiétante, coloré au Neurosis et Unsane. ""Never
Tell A Brother..." conclue cette première démo dans un tourbillon de parties
contrastées et fort bien enchevétrées, la plage se finissant sur une partie
pianissimo avec guitares mélancoliques et roulement de tambours. Si la prod se
fait minimaliste, légérement étouffée et quelques peu brouillonne, la démarche
authentique et sans compromis qui en découle, nous explose finalement à la
tête, poisseuse et collante, et ce, pour notre plus grand plaisir.
|
|