La haine de Salò ne s’est pas tarie. Suite directe de son premier EP qui date de 2021, le
groupe normand composé d’HCT (basse / chant), AVS (guitare) et DLE (samples / claviers),
aidés par Thomas Njord (batterie, Venefixion, Ende), s’apprête à nous vomir "L'Appel Du Néant", son premier album, chez Source Atone Records.
Le groupe débute "Un Homme Ça Ne S'empêche", son premier titre, par une série de samples
relativement dérangeants, qui rejoignent riffs efficaces, effets étranges et cris rauques,
créant une véritable apocalypse musicale. Le rythme est régulièrement troublé par des
éruptions de fureur avant une “quiétude finale” qui nous mène à "Le Goût Du Sang", morceau
suivant, et son approche d’abord très brute, puis finalement assombrie par les diverses
additions sonores froides et entêtantes. Le son devient également plus pesant sur la fin, puis
"J'Affronte La Mort" prend la suite en accueillant Diego Janson de Karras pour renforcer
l’assaut vocal haineux, pendant que la rythmique nous piétine avec dégoût.
Le groupe
enchaîne avec "Est-ce Là Mon Avenir", qui alterne phases de blast frénétique avec des
passages beaucoup plus lents mais tout aussi oppressants pendant que le vocaliste se
déchaîne, puis les claviers lumineux font leur apparition avant que la rage ne s’embrase
littéralement sur "Il Faut Qu'ils Crèvent", le morceau suivant. Les racines crust sont exploitées
à leur maximum sur cette courte composition, puis c’est avec une approche plus aérienne
que les musiciens attaquent "Liberté Surannée", avant de repartir dans la violence, seulement
apaisée par moments par la voix samplée. Le groupe collabore avec le groupe breton
Mütterlein pour exploiter ses influences indus imposantes et aériennes sur la lancinante
et viscérale "Et Pourtant J'Essaie", mais également la plus sauvage et très contrastée "La
Cendre Et Le Sang", qui couple la base furieuse avec les touches dissonantes et intimidantes.
La violence de Salò n’a d’égal que les sujets que le groupe aborde. "L'Appel Du Néant" va
choquer, mais il dénonce également à travers ses sonorités haineuses et dévastatrices,
recréant habilement le chaos qu’il évoque.
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