En sept années de carrière, Sabbath Assembly a réussi à marquer les esprits mais est resté malgré tout dans l'ombre. Aujourd'hui, avec leur cinquième album, ils ont de quoi se faire connaître à leur juste valeur. En effet, le groupe n'a pas chômé et nous propose un opus formidable, tout à fait à l'image de sa magnifique pochette !

On ressent très vite durant l'écoute que le niveau est passé d'un, voire deux crans au-dessus, car meme si leur musique était très intéressante, elle ne décollait pas ou plus. Aujourd'hui, avec "Rites Of Passage", le groupe en ressort grandi en nous montrant ce dont il est capable, sans fioriture. Il y a tout d'abord un travail fou dans les compositions qui est vraiment impressionnant et qui surpasse tout ce qui été fait auparavant, on a des morceaux intelligents qui sont même assez complexes. Les membres n'ont clairement pas choisi la facilité en créant ces titres riches et subtils qui oscillent entre rock psychédélique, doom et petite nouveauté, prog, avec notamment une belle démonstration dans "Angels Trumpets". Car oui, les structures sont décousues, avec de nombreux éléments pas évidents à comprendre de prime abord sans que cela ne sonne brouillon. L’essence-même du groupe est encore là mais c'est un assez grand changement car la musique était autrefois bien plus simple et sans détour.

La voix de la chanteuse Jamie Myers est toujours aussi ensorcelante et paraît meme plus franche, avec moins de démonstration, ce qui se traduit du coup par plus d'émotion. Dans les précédents travaux de Sabbath Assembly, sa voix était clairement l'élément le plus important et tout tournait autour, alors que là, elle est au même niveau que les autres instruments. On remarque un gros boost au niveau des guitares, de la basse et de la batterie, le tout avec de l'inspiration et surtout du talent. Cela donne une nouvelle dimension à la musique.

Les morceaux sont également plus lumineux, comme dans le dynamique "Shadows Revenge" ou le reposant et poignant "Does Lie Die". Ces éclaircies sont les bienvenues car ça donne une certaine maturité musicale et ça embellit les passages plus sombres, les ténèbres ne peuvent exister sans lumière. Preuve de l'ouverture d'esprit du groupe et de la diversité de l'album, on peut aussi trouver des riffs ou des passages un peu old school, limite thrash, comme dans l'étonnant, écorché et endiablé "Seven Sermons To The Dead" et même un côté new wave à la Siouxsie And The Banshees ou Sisters Of Mercy dans "Twilight Of God". On trouve aussi le captivant "I Must Be Gone" qui est assez décalé et qui monte crescendo, et le dernier et plus long morceau "The Bridge Of Darkness" d'abord d'inspiration gothique / orientale avec un super jeu de batterie, puis ambiant contemplatif et pour finir, plus dur et lourd.

Sabbath Assembly nous a totalement surpris avec une sacrée évolution et un nouveau souffle. Tout un programme qui nous donne de quoi passer un excellent moment avec une musique très personnelle, pour le coup unique, remplie d'émotion et de fraîcheur mais aussi de bons passages bien doom ! C'est un bijou complet qui a dû nécessiter pas mal de réflexion pour le groupe. "Rites Of Passage" est cependant un opus qui demande plusieurs écoutes pour bien comprendre la composition des morceaux et pour pouvoir s’imprégner totalement de la beauté de ces derniers.