Le groupe
Biographie :

Royal Hunt est un groupe de metal progressif basé au Danemark, créé en 1989 par le claviériste Andre Andersen. Le groupe est réputé pour sa musique mélodique avec une touche progressive et symphonique, et a connu un succès important durant les années quatre-vingt-dix avec le chanteur D.C. Cooper sur les albums Moving Target et Paradox, notamment au Japon et en Europe. La formation a connu plusieurs changements de personnel au cours de son histoire. En 2007, Mark Boals a remplacé le précédent chanteur John West. En 2011, après de nombreuses demandes de la part des fans et des promoteurs du monde entier, Royal Hunt a décidé de faire revenir dans ses rangs D.C. Cooper, à l'occasion d'une tournée spéciale dédiée aux quatre premiers albums du groupe. Depuis, Royal Hunt a enregistré un nouvel album intitulé "Show Me How To Live" mettant en avant la réintégration de DC Cooper au chant. Ils ont vendu plus d'un million d'albums dans le monde.

Discographie :

1992 : "Land Of Broken Hearts"
1993 : "Clown In The Mirror"
1995 : "Moving Target"
1997 : "Paradox"
1999 : "Fear"
2002 : "The Mission"
2003 : "Eyewitness"
2005 : "Paper Blood"
2008: "Collision Course... Paradox 2"
2010 : "X"
2011 : "Show Me How To Live"
2013 : "A Life To Die For"
2015 : "Devil's Dozen"


Les chroniques


"Devil's Dozen"
Note : 15/20

Les vétérans de Royal hunt sont de retour pour un treizième album nommé "Devil's Dozen", les amateurs de la bande vont pouvoir se délecter de ce nouveau méfait.

Parce qu'en effet le groupe ne change rien à sa formule gagnante, dès les premières notes de "So Right, So Wrong", on retrouve nos marques. Royal Hunt n'a pas changé son fusil d'épaule et pratique toujours une sorte de heavy / hard FM avec de discrètes touches prog, toujours très mélodique et accrocheur en tout cas. Inutile donc de préciser que ceux qui n'ont jamais apprécié le groupe ne risquent pas de changer d'avis cette fois-ci, le groupe continue tranquillement sur la voie qu'il s'est tracé depuis une sacrée paire d'années maintenant. Une fois de plus cet album ne passera pas chez ceux qui aiment leur heavy bien burné et épique, la musique de Royal Hunt leur paraîtra toujours trop radio friendly. Et c'est tout à fait volontaire, DC Cooper ayant dit plus d'une fois que c'est la mélodie qui primait pour lui dans une composition, on le voyait donc mal réintégrer le groupe en 2011 pour faire du heavy bien bourrin. On peut même assez souvent entendre des lignes de chant qui n'auraient pas fait fait tâche dans le décor sur les premiers Bon Jovi, avec ça au moins le décor est planté et vous allez de suite savoir si ce groupe est pour vous ou non. Précisons aussi que le groupe aime prendre son temps et qu'il compose fréquemment des morceaux assez longs, ce nouvel album ne fait d'ailleurs pas exception puisque la plupart des titres tournent autour des 7 minutes.

En tout cas Royal Hunt sait y faire, son heavy mélodique passe comme une lettre à la poste et les morceaux sont tous foutrement accrocheurs. Le seul reproche que je pourrais faire à cet album c'est qu'on peut avoir une impression de déjà entendu sur certaines mélodies ou lignes de chant, le pire étant qu'on les a entendues chez Royal Hunt justement, ce qui n'est pas terrible niveau inspiration. Mais bon, le groupe a sa formule et n'a pas envie d'en dévier d'un poil, il est par conséquent assez logique d'entendre un peu de recyclage. Mais c'est pratiquement le seul défaut d'un album qui passe comme une lettre à la poste et qui ne devrait pas décevoir les fans acharnés du groupe. Soit dit en passant, c'est typiquement le genre de heavy qui doit cartonner au Japon et qu'on entendait en masse en France il y a quelques années, précisément pendant les heures de gloire du label NTS. Un heavy dans lequel les claviers ont une énorme place, presque aussi importante que les guitares en fait. Chez Royal Hunt, ceux-ci sont omniprésents, suivant les riffs ou plaquant de grosses nappes pour appuyer les mélodies et les ambiances. La plupart des morceaux sont d'ailleurs introduits par des passages instrumentaux orchestraux qui peuvent évoquer certaines B.O. de films, des intros assez épiques finalement. Le chant de DC Cooper est, quant à lui, toujours irréprochable et assez varié, quant au niveau technique des musiciens il n'est plus à prouver depuis longtemps, ça joue du feu de dieu.

Voilà donc un treizième album qui ne risque pas de bousculer les connaisseurs de Royal Hunt, toujours le même heavy mélodique aux touches hard FM. La formule n'a pas bougé d'un poil donc les inconditionnels se régaleront et les autres feront l'impasse comme d'habitude.


Murderworks
Novembre 2015




"Show Me How To Live"
Note : 16,5/20

Royal Hunt, un groupe dont beaucoup de monde connaît le nom, mais dont beaucoup n'en connaissent que ça, juste le nom... Quand des combos tels que Rhapsody, Kamelot, Edguy, Stratovarius, ou que sais-je encore, des tonnes de groupes heavy sympho, épiques, speed... ont pris le devant de la scène (même si Royal Hunt est plus hard rock dans leur musique que ces groupes cités), c'est sûr que Royal Hunt a de quoi être frustré. Mais aussi est-ce dû à tous ces changements de line-up, gros problème qui a toujours été un handicap pour chaque groupe, Sinister en sait quelque chose maintenant...

Bref, voici "Show Me How To Live" le onzième album du groupe né en 1989... Cela ne fait pas énorme, vu la longévité du combo et comparé à certains groupes qui commencent à avoir une discographie aussi grosse qu'une liste de course pour le mois, mais malgré tout Royal Hunt tient bon son cap. Les albums de Royal Hunt ont pour la plupart étaient de bons albums avec des pointes de mélodies appréciées par beaucoup d'auditeurs, "X", "Paper Blood"ou encore "Paradox" ont été sincèrement plébiscités... C'est ce qu'il devrait être pour cet album. Effectivement il est sorti en Décembre 2011, ma chro est quelque peu... Comment dirai-je... en retard ? Ok, mais qui s'est penché sur ce petit album de hard rock mélodique ? Je suis sûr que certains d'entre vous sont passés à côté...

Peut-être moins agressif que ne l'était "Land Of The Broken Hearts" leur premier album, mais en tous les cas tout aussi mélodique que le très bon "Paper Blood". Les sept titre écrits pour quarante deux minutes, ont de quoi faire plaisir aux anciens. Royal Hunt est revenu donc après quelques escapades plus progressives vers un vrai hard rock mélodico-symphonique au meilleur de sa forme. On le sent bien, parce que les titres font au minimum cinq minutes et les solos comme on peut l'entendre dès le premier titre "One More Day", donnent vraiment dans l'épique et la recherche de l'envolée lyrique, tant sur les guitares que dans la voix de D.C. Cooper, revenu après plus de 13 ans de séparation avec le groupe. Chaque morceau est conçu pour posséder son petit air qui prend bien immédiatement, toujours en misant beaucoup sur les lignes vocales très recherchées, comme sur "Another Man Down", dont le refrain est un véritable nectar avec des vocaux appuyés par moments par des chants féminins. Royal Hunt s'approprie l'auditeur facilement comme Pretty Maids a toujours su le faire également parce que leurs titres sont véritablement symphoniques tandis que leur style est hard rock, donc pas trop agressif comme peut l'être le heavy metal épique ou symphonique. Beaucoup diront que le risque n'était pas à la hauteur de l'enjeu, et que Royal Hunt ne s'est pas mis en danger... Sans doute que non, mais les chansons sont efficaces, on y prend plaisir immédiatement et elles sont facile d'accès. Donc l'effet est rapide, on est ferré aux pattes, on renifle les guitares, on hume les thèmes symphoniques et on passe quasi trois quarts d'heure de plaisir.

Il y a beaucoup de passages qui n'ont rien à envier à Kamelot, notamment sur "An Empty Shell" sur des segments un peu plus agressifs sur les guitares et les claviers, mais toujours en gardant cette ligne directrice hard rock, toujours dans la légèreté, pas dans la brutalité. Les morceaux s'enchaînent aisément, les mélodies s'envolent, "Hard Rain's Coming" rappelant de loin encore un petit Kamelot sauce Royal Hunt, mais avec cette constante que c'est très orchestral, toujours écrit pour à la limite pouvoir être joué par un orchestre philarmonnique, de longues descentes et de longues remontées, avec des choeurs magnifiques.

Mais le groupe, bien qu'il laisse la part belle au chant, n'en n'oublie pas de faire des démonstrations de guitares comme sur "Half Past Loneliness" qui nous ramène facilement dans le passé avec des solos un peu partout, la chanson la plus "romantico-mélancolique" de l'album, avec le refrain qui vous reste le plus en tête parmi toutes les chansons de l'album. Un titre taillé pour le Top 50 assurément. Le titre éponyme de l'album et aussi le plus long puisqu'il fait un peu plus de dix minutes, a son lot de passages instrumentaux, de longs passages réservés uniquement aux claviers, aux choeurs et au solo de guitare si sirupeux, si langoureux qu'on en perdrait notre âme dans ce tourbillon de notes symphoniques. Ce morceau est un titre phare qui montre à l'auditeur le talent musical du groupe et les inspirations divines qu'il peut offrir même si la complexité n'est pas là. C'est un très bon moment de musique qu'ils nous offrent. C'est LA ballade, celle qui n'est pas lente, celle qui n'est pas romantique totalement, mais qui donne une multitude d'émotions comme on pouvait en avoir dans la fin des années 80's. Si Royal Hunt n'est pas le concurrent direct de leurs voisins danois que sont les Pretty Maids, ils ont toujours eu le potentiel pour être dans leur sillage au niveau des mélodies et des envolées accrocheuses, dans un registre différent.

Oh oui, c'est album est propre au niveau du son, de la production, au niveau des idées dans les chansons, tout est taillé pour séduire un public pas hyper difficile mais qui aime malgré tout avoir son petit plaisir. "Show Me How To Live" est un album que l'on écoutera des dizaines et des dizaines de fois avant de le reposer sur une étagère, et quand bien même il ressortira de nouveau. C'est du hard rock mélodique, avec des inspirations symphoniques très mainstream, mais c'est très bien fichu et très bien construit, accompagne sans doute du meilleur artwork qu'ils aient jamais eu jusqu'ici... Alors avis aux amateurs du style parce que Royal Hunt a taillé dans le roc, et le résultat est carrément là.


Arch Gros Barbare
Janvier 2013


Conclusion
Le site officiel : www.royalhunt.com