La référence actuelle en matière de doom en France c'est Altsphere Production, on n'y coupera pas.
Rote Mare c'est l'incarnation du doom traditionnel à la sauce Black Sabbath sous amphets, à la manière d'un Trouble ou d'un Saint Vitus qui se réveille d'une convention de médicaments pour les angoisses nocturnes, après trois jours d'essai.
Ces Australiens sortent enfin un premier album après pas mal de démos et autres petites sorties. Loin de la brutalité d'un "Serpents Of The Light" des ricains de Deicide, nos Kangourous Jack se payent soixante douze minutes de moment doom très influencé par les années 80's et la liberté pour tous, soit 7 titres qui oscillent jusqu'à 14 minutes pour certains.
Ça respire la souffrance vocale, avec un Phil Howlett qui se déchire la voix dans la dépression lorsqu'il se met à pousser des grunts, et qui s'applique à chanter relativement juste quand il utilise ses cordes pour envoyer son chant clair. Mais on sent vraiment l'intention de donner à la musique une ligne de chant torturée et poussive. C'est d'ailleurs assez réussi.
Les morceaux sont totalement statiques dans la vitesse, en même temps on est dans le doom trad', mais les ambiances sont profondes et envoûtantes, c'est ça qui donne à cet album son côté très roots.
Les passages très lents montrent la souffrance et le tourment que le quatuor veut faire ressortir dans sa musique. Ils n'oublient pas de rester proche de quelque chose d'assez extrême grâce à un titre tel que "Slow Decay" qui va vraiment chercher loin dans l'affliction.
Au niveau de la production c'est simplement propre, il n'y a pas de quoi se taper le cul par terre, mais l'orientation du mixage fait qu'on ressent cette facette old school des années 70's 80's alors que pourtant on est en 2011.
On notera en dernier point que l'hommage à Black Sabbath était un passage obligé aussi pour Rote Mare puisque "Children Of The Sabbath" se trouve en dernière place sur l'album pour clôturer la torture par un texte qui reprend des titres de Black Sabbath à la manière dont Entombed l'a fait pour "Maters Of Death" sur "Serpents Saints".
Pour terminer, "Serpents Of The Church" se place facilement dans la moyenne des albums intéressants, malgré son appartenance à un vague traditionnelle très classique sans grosse variations ou initiatives plus individuelles.
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