Le groupe
Biographie :

Ross The Boss, de son vrai nom Ross Friedman, fut le guitariste original du groupe de heavy metal, Manowar, depuis la formation du groupe en 1980 jusqu'en 1988. Il était le guitariste du groupe Shakin' Street qui était en première partie de Black Sabbath lorsqu'il a remarqué le technicien des basses du groupe, Joey DeMaio. Ils ont décidé de monter un groupe ensemble qui devint rapidement Manowar. Ross The Boss a également oeuvré en tant que guitariste dans le groupe de proto-punk The Dictators. A compter de 2008, Ross The Boss démarre une carrière solo, dans le registre du true metal.

Discographie :

2008 : "New Metal Leader"
2010 : "Hailstorm"
2018 : "By Blood Sworn"
2020 : "Born Of Fire"


Les chroniques


"Born Of Fire"
Note : 14/20

Le metal traditionnel demeurera toujours ma bête noire lorsque vient le temps de pondre une chronique à son sujet. En effet, ce n’est pas, à la base, mon style de prédilection. Je m’y jette rarement avec un enthousiasme incontrôlable. Connaissant Ross The Boss de par sa réputation, je me suis tout de même convaincu d’aborder ce quatrième album de la formation l’esprit ouvert.

Pour quiconque demeure nostalgique de cette faste période du metal traditionnel circa 1980, je vois mal comment cet album ne pourrait être apprécié. D’autant plus que malgré un hommage bien senti à cette époque, il faut tout de même saluer la production plus que moderne ainsi qu’un petit côté thrash bienvenu dans ce style souvent vieillot et statique. Des morceaux comme "Shotgun Revolution" et ses frénétiques solos et riffs de guitare sont comme une bouffée d’air frais. Certes il y a bien d’autres passages de ce niveau de qualité tout au long des 45 minutes de "Born Of Fire", par contre c’est à nouveau l'éternelle impression de déjà-vu qui vient bousiller les efforts ici. L’introduction mi-tempo de "Godkiller" et la suite de celle-ci fera grincer des dents l’auditeur qui tout comme moi ne raffole pas du genre tant cela a été entendu maintes et maintes fois.

Vocalement, Marc Lopes tire bien son épingle du jeu, y allant surtout d’une approche thrash monotone dans l’ensemble. Cela ne l’empêche pas de pousser la note bien haut perchée ni de se permettre également des petites lignes plus mélodiques comme sur l’excellente "The Blackest Heart". Lopes se veut un amalgame entre Rob Halford et feu Warren Dane, ce qui est loin d’être une triste comparaison. Au niveau de la section rythmique, rien à signaler. Le tout est d’excellente qualité gracieuseté de Mike LePond (Symphony X) à la basse et Steve Bolognese à la batterie.

Ross "The Boss" Friedman est un membre fondateur de Manowar, et responsable en partie du succès du groupe dans les années 80. Clairement, il tente de poursuivre le mouvement de l'epic metal, par contre, est-ce vraiment pertinent aujourd’hui ? Non pas que l’album soit mauvais en soi, loin de là, par contre l’on est en droit de se demander ce que peut vraiment apporter un tel album, qui semble rouler sur le pilote automatique.


Mathieu
Août 2020




"By Blood Sworn"
Note : 16/20

Certains profitent de leurs vacances pour faire du rattrapage lecture, d’autres préféreront l’appel de la nature. Pour ma part, mes dernières chroniques pondues en vacances font office de leçons de metal. En effet, voilà avec Ross The Boss à nouveau une formation que je connaissais que de nom, sans jamais avoir entendu une seule pièce. Soyons honnête, c’est plus par manque d’intérêt que de curiosité que je n’ai jamais écouté RTB. En effet, ce n’est pas vers ce style de rock / metal très NWOBHM que je me tourne habituellement. Cependant, il y a cela de beau avec le "boulot" de chroniqueur, c’est que l’on aura parfois à sortir de notre zone de confort pour critiquer un album dans un style que l’on connaît ou apprécie moins.

Étant ancien membre de Manowar entre autres, Ross The Boss ne fait pas dans le metal technique ni dans le néo. En effet, on a ici affaire au plus pur du "true" metal dans une forme d’autant plus immaculée qu’elle paraît être figée dans le temps. À l’écoute des pièces de "By Blood Sworn", difficile de ne pas vouloir dépoussiérer ses vieux pantalons de cuir et sa veste à patchs, et de crier à tue-tête comme le fait Marc Lopes à bout de ses poumons. En matière de stratosphère, M. Lopes s’en tire fort bien, c’est dans les moments plus bas, plus agressifs, que j’aimerais apporter un bémol. Je ne suis pas certain de l’approche ici et je trouve parfois que cela clashe avec le style, malgré que ce petit côté thrash soit détonnant, je le concède, et ajoute une couche intéressante au rock du vieux Boss.

À noter au passage, que malgré une solide production, j’aurais apprécié une basse plus présente, d’autant plus que lorsque l’on se procure les services de Mike Lepond (Symphony X), il me semble qu’il serait d’intérêt de lui laisser une plus grande place dans le mix final. Sinon il est clair que les guitares ont une place prédominante, avec un Ross The Boss qui manipule la six cordes de main de maître.

Qu’une passion soit maintenue pour le metal dit traditionnel témoigne sans conteste de l’importance de ce style dans le spectrum de notre musique chérie. Il est facile de critiquer ces artistes et de les accuser de faire dans la facilité. Ross The Boss et toutes autres formations du genre ne font que nous rappeler d’où nous venons réellement.


Mathieu
Août 2018




"Hailstorm"
Note : 16/20

Quand j’ai vu que je pouvais chroniquer le dernier album de Ross The Boss j’ai tout de suite sauté sur l’occasion ! Car "New Metal Leader" (2008) m’a mis un claque monumentale quand je l’ai découvert. C’est alors avec émotion que je vais chroniquer leur second album "Hailstorm". Pas besoin d’écouter les chansons pour l’instant, en effet rien qu’en regardant la pochette on sent que ça va être épique avec cet aigle, ces éclairs, et ces personnes habillées de guenilles du Moyen-Âge.

C’est parti pour l’intro "I.A.G" qui rappellera l’intro "I.L.G" ("New Metal Leader") dans son nom, mais pas dans le son, on a ici une intro moyenâgeuse, très épique, peut-être trop courte à mon goût. "Kingdom Arise", "Dead Man’s Curve", "Hailstorm" sont à l’image de la pochette, hargneuses, puissantes, on a qu’une envie, c’est de se lever et de courir dans un champ de patate tout en hurlant les refrains, et faire du "air guitar". "Burn Alive", "Crom" sont un peu plus softs, mais elles passent très bien après cette tempête de décibels. On peut faire désormais un point sur la production de cet album, on a un son un peu plus travaillé, des solos plus fluides, et des riffs moins brouillons par rapport au premier album. On regrettera peut-être le son de la batterie légèrement sous-mixé, et la voix de temps en temps nasillarde mais ce ne sont que des légers détails. "Behold The Kingdom", retenez bien ce titre, ouvrez grand vos esgourdes messires, un titre de toute beauté, on ne pourra pas s’empêcher de chanter ce refrain, et de rien ressentir après ces solos magnifiques. Au tour de "Great God Glorius", qui confirmera mes espérances pour cet album, on a ici un instrumental de 3 minutes, pas trop court ni trop long, une cavalcade pendant la durée du morceau, avec des solos qui se succèdent, un régal ! Difficile de faire mieux après ce titre, en effet même si "Shining Path" et "Among The Ruins" paraîssent être des titres intéressant, ils sont très mal placés dans cet album. Dommage car on effleure le sans-faute ! "Empire’s Anthem", ce titre parle de lui-même, en effet, c’est un hymne à lui tout seul, et est à l’image de l’album, c'est-à-dire puissant, mid-tempo, un rythme qui se retient très bien. Au milieu de la musique on assiste à un pont MAGIQUE, très prenant, pour faire une chute sur un solo lui aussi à la limite de la perfection, le titre se finira entre sonorités moyenâgeuses et heavy metal.

L’album et fini, on crierait presque chez soi pour un rappel, mais malheureusement aucun titre caché. On a donc un album EPIQUE, de chez EPIQUE, tout est réuni dans cet album, des mélanges de sonorités, du speed, ou du gros heavy qui tache. On reprochera juste un manque d’homogénéité dans l’album car les titres très speed sont en début de disque pour finir sur des titres un peu plus lents. En tout cas, ça vaut son pesant de cacahuètes et ce deuxième album est bien plus intéressant par rapport au premier.


Motörbunny
Octobre 2010


Conclusion
Le site officiel : www.ross-the-boss.com