Le groupe
Biographie :

Robot Orchestra est un groupe de rock originaire de La Rochelle, formé en 2007, et actuellement composé de : Steve Perreux (guitare / chant), Dimitri Chaillou (batterie, programmation, arrangements, clavier, chant), Johan Gardré (violon) et François Pierre Fol (violoncelle). Robot Orchestra compte cinq albums à son actif.

Discographie :

2007 : "Robot Orchestra" (Démo)
2009 : "Disorder Of Colors"
2012 : "...Now We Can Walk"
2014 : "Robot Orchestr3"
2017 : "Birth(s)"
2024 : "V"


La chronique


Faisons un petit tour chez la Klonosphere avec le cinquième album de Robot Orchestra judicieusement nommé "V", un groupe classé dans l'indie rock mais qui propose une musique plutôt variée qui ne se préoccupe pas vraiment des barrières stylistiques. L'ouverture d'esprit sera donc demandée aux gros bourrins qui vont devoir ranger leur hache pour le coup.

Quand on voit que la plupart des morceaux font six ou sept minutes, on comprend vite que le groupe va jouer sur les ambiances et risque de proposer des morceaux à tiroirs. "Riga" ouvre le bal et on sent déjà à la fois une certaine urgence très rock et une mélancolie qui suinte des mélodies et pose une ambiance proche du post-rock. On y retrouve cette tendance à l'introspection, ces ambiances planantes et cette tristesse qui s'infiltre dans chaque note. "Penafiel" nous fait d'ailleurs frissonner plus d'une fois avec de très belles mélodies et une montée en puissance émotionnelle que n'aurait pas renié un certain Cult Of Luna. Sachant que les titres de tous les morceaux sont des noms de ville, il ne faudra pas s'étonner que "V" ait tout de l'incitation au voyage, mais un voyage plutôt centré vers l'intérieur pour le coup. Quand on écoute le précédent album, "Birth(s)", on se rend compte que le groupe avait pris une orientation plus énergique avec des morceaux plus courts, "V" part donc dans la direction opposée en prenant le temps de développer ses ambiances. On a donc quelque chose de plus sombre, de plus lourd tout en gardant cette richesse que le groupe semble privilégier. "Krakow" fait entendre des cordes sur un morceau bien plus lourd, presque fantomatique et là encore imprégné d'une mélancolie poignante. Pour un orchestre de robots il y a beaucoup d'émotions par ici ! Tout comme sur "Benicarlo" qui saisit lui aussi par ses mélodies d'une beauté à tomber par terre et son chant crié qui lui donne un petit côté écorché vif.

On note d'ailleurs que ce nouvel album bénéficie d'une excellente production et se retrouve doté d'un son énorme et assez chaud, loin des productions stériles que l'on peut entendre à la pelle ces derniers temps et ça fait du bien ! Comme souvent, ce qui sort chez La Klonosphere ne s'adresse pas aux bons vieux métalleux poilus, il va falloir être ouvert aux scène post, rock, indie, bref à tout ce qui ne rentre pas dans le lard comme un barbare. Mais si vous faites l'effort vous découvrirez avec plaisir un groupe qui met ses tripes dans sa musique, qui s'exprime à travers elle, se fout des barrières et fait passer des émotions qui touchent au but à chaque fois. "Ostrava" qui ferme l'album est d'ailleurs une fois de plus un concentré de mélancolie d'une beauté à couper le souffle, tout en simplicité mais d'une puissance émotionnelle indéniable. Il y a un certain dénuement sur "V" qui rend ses émotions d'autant plus palpables et poignantes, le groupe ne cherche pas à en mettre plein la vue ou à partir dans tous les sens. Il déploie ses ambiances, pose ses mélodies et y fait transpirer tout ce qu'il a besoin ou envie d'exprimer. Et tout ça coule naturellement de vos enceintes à vos tympans, donnant à ces trente-sept minutes un air de voyage hors du temps. La musique de Robot Orchestra sur cet album vous saisit à la gorge pour ne plus vous lâcher. Malgré les sonorités différentes, il y a une certaine homogénéité qui fait que ces sept morceaux s'enchaînent tranquillement, comme un seul bloc.

"V" prend le contre-pied de son prédécesseur et propose quelque chose de plus posé, de plus aérien et riche en émotions. On garde l'énergie rock mais elle plonge allègrement dans une mélancolie généralisée qui déploie de superbes ambiances et des passages d'une beauté à tomber.


Murderworks
Juin 2024


Conclusion
Note : 17/20

Le site officiel : www.facebook.com/officialrobotorchestra