Le groupe
Biographie :

Rivers Of Nihil est un groupe de death metal technique américain formé en 2009 et actuellement composé de : Adam Biggs (basse, chant / WretchedPain, ex-Age of Plague, ex-Dissian), Brody Uttley (guitare / ex-Dissian), Jake Dieffenbach (chant), Jared Klein (batterie / Flub, Grindfeld, Enslave The Creation, Luck Wont Save You, The Undying, ex-Psychosomatic, ex-The User Lives) et Jon (guitare / Anesthetized). Rivers Of Nihil sort son premier album, "The Conscious Seed Of Light", en Octobre 2013 chez Metal Blade Records, suivi de "Monarchy" en Août 2015, de "Where Owls Know My Name" en Mars 2016, et de "The Work" en Septembre 2021.

Discographie :

2010 : "Hierarchy" (EP)
2011 : "Temporality Unbound" (EP)
2013 : "The Conscious Seed Of Light"
2015 : "Monarchy"
2018 : "Where Owls Know My Name"
2021 : "The Work"


Les chroniques


"The Work"
Note : 18/20

Rivers Of Nihil vient compléter son oeuvre. Créé en 2009 aux Etats-Unis, le groupe nous avait ébloui en 2018 avec un troisième album incroyable. Jake Dieffenbach (chant), Brody Uttley (guitare, ex-Dissian), Adam Biggs (basse/chant, WretchedPain, ex-Dissian), Jon Topore (guitare) et Jared Klein (batterie, Flub, ex-Psychosomatic) nous présentent "The Work", leur quatrième album, à nouveau accompagnés par Zach Strouse (Burial In The Sky) au saxophone.

On débute avec "The Tower (Theme from "The Work")", un premier titre qui lève progressivement le voile sur le son que le groupe va développer sous l’artwork de Dan Seagrave (Suffocation, Decrepit Birth, Devourment, Gorguts, Entombed, Morbid Angel, Pestilence…). Un chant clair et des mélodies mélancoliques nous mènent à cette explosion aérienne qui finira par s’apaiser avant "Dreaming Black Clockwork". Le titre nous offre lourdeur, complexité réfléchie et une rage solide, mais également une ambiance étouffante, que la rythmique écrasante soit en marche ou non, et on retrouve cette folie qui nous avait séduits. Le final chaotique nous propulse sur la douce "Wait", une composition très calme qui conservera cette ambiance rassurante même lorsque les hurlements fantomatiques et la saturation viendront hanter les riffs, puis "Focus" propose un groove sombre très accrocheur. Le duo chant saturé renforcé par des choeurs clairs est sublime, puis le groupe renoue avec la rage sur "Clean", le titre suivant. Ces patterns rapides et explosifs font leur effet, apportant noirceur et lourdeur à la composition entêtante qui propose également des harmoniques dissonantes et ambiantes avant de s’achever sur de la violence pure, alors que "The Void From Which No Sound Escapes" nous propose une nouvelle pause de douceur.

Elle sera de courte durée, puisque l’on entend déjà que le son s’embrase en arrière-plan, tout en conservant des passages plus calmes qui mettent en avant les capacités des musiciens. Le groupe enchaîne avec la puissante "More?", un titre un peu plus court qui s’axe entièrement sur une rage viscérale, et même lorsque la rythmique semble calme, elle ne demande qu’à nous exploser au visage. La lourdeur sera mise de côté sur la courte "Tower 2", une composition inquiétante mais calme, qui développe des tonalités ambiantes tout comme "Episode", un morceau qui s’appuie sur une certaine lenteur pour surprendre avec une lourdeur majestueuse et lancinante. A nouveau le titre développera des sonorités complexes et entêtantes, puis la violence refait surface, accompagnée d’éléments sombres, effrayants et dissonants. "Maybe One Day" prend la suite avec un son beaucoup plus doux et calme qui emprunte au post-metal pour agrémenter cette base prog. Les éléments death metal sont absents du morceau, mais l’angoisse surgit à nouveau pour "Terrestria IV: Work", la dernière composition. Onze minutes et demie de savoir-faire, d’ambiance oppressante, de mystère et d’éléments agressifs qui se mélangent pour donner ce son que seul le groupe sait développer, tout en l’agrémentant d’éléments aériens et de sonorités complexes.

Rivers Of Nihil maîtrise son sujet. Si le groupe semble s’axer sur plus d’expérimentations sonores avec "The Work", le moins que l’on puisse dire c’est qu’il est riche et efficace. Chaque nouvelle écoute vous fera découvrir ou redécouvrir des éléments. On ne s’en lasse pas !


Matthieu
Septembre 2021




"Where Owls Know My Name"
Note : 15/20

Tiens, ça faisait longtemps que je n’avais pas chroniqué un groupe de death chelou. Pourquoi chelou ? Parce que ce n’est pas totalement du death, loin de là… Sinon, je n’aurais peut-être pas eu autant envie d’en faire une chronique d’ailleurs. C’est ici chelou dans le sens où c’est varié, et du death varié, il va de soi que ça méritait bien que je me bouge le cul pour écrire quelques lignes. Voici donc Rivers Of Nihil, groupe qui n’hésite pas à mettre un peu de jazz ou même de folk dans un death qui sait toutefois faire preuve d’une violence plutôt classique quand il le faut.

Autant parler immédiatement des choses sérieuses, et même du morceau le plus sérieux de ce nouvel album (sorti chez Metal Blade Records tout de même), c’est-à-dire "Subtle Change", qui mélange metalcore, death, jazz, metal symphonique, on se croirait presque sur un album de Tool ! Là où Rivers Of Nihil sait se démarquer, c’est qu’ils savent prendre leur temps, créer une ambiance, un univers bien à eux, assez sombre, pesant, lourd, et l’instant d’après, paf, l’instru' se déchaine, la voix se met à hurler, et on a là du death assez technique et surtout de bonne qualité. À côté de ces chansons assez variées, on trouve aussi du death plus simple, mais toutefois trop technique pour se rapprocher d’un Cannibal Corpse, puisque l’instru' domine largement l’ensemble et offre quelques moments de répit à un chant parfois un peu trop mou.

On arrive donc au sujet qui fâche : la voix claire. Critique qui revient souvent avec moi, et dont vous trouverez une belle / moche illustration au début du titre éponyme. Malgré ce constat un peu facile, je dois avouer que cela ne vient pas trop gâcher l’ensemble, puisqu’une certaine variété bienvenue au niveau de l’instru' peut aussi l’être au niveau de la voix. J’en conclus en fait que je suis juste un peu intolérant lorsque ça ne gueule pas assez à mon goût.

Finalement, je reste agréablement surpris de voir que l’on peut faire du death différemment, qu’on peut produire quelque chose qui sort du lot, peu importe si quelques imperfections se glissent à droite à gauche, l’ensemble mérite le détour.


Grouge
Mars 2018




"Monarchy"
Note : 12/20

L'atmosphérique, c'est comme les intros ou le mélodique : ça m'emmerde. C'est vrai quoi, cultiver l'art du bourrin est tellement délectable, voire délicieux, je trouve ça trop dommage de venir le polluer avec de l'ennui musical, du néant auditif. Je n'ai rien contre le mélangisme, mais parfois, ça ne prend pas, surtout quand un groupe excelle dans un domaine et pas dans l'autre.

Énième exemple aujourd'hui avec Rivers Of Nihil, qui reviennent avec "Monarchy", deux ans après leur premier album. Composé d'anciens membres de Dissian et Anesthetized, ce n'est pas le talent qui fait défaut à ce groupe, loin de là. Au contraire, la piste "Monarchy", par exemple, saura vite vous convaincre qu'ils savent à merveille mêler riffs ultra déchaînés et voix propre au deathcore, sans difficulté. Ces Américains m'ont d'ailleurs à plusieurs reprises fait penser à d'excellentes formations, plutôt deathcore que death "classique", de Misery Index à Decapitated, en pensant par Carnifex.

Seulement voilà, il y a un hic, et pas des moindres. Je veux bien tolérer une interminable et suffocante intro / outro, mais pourquoi venir gâcher de si bons morceaux avec de longs passages à vide ? Quand je dis "passages à vide", il s'agit vraiment de passages où il ne se passe strictement rien. Par exemple la fin de "Terrestria II : Thrive", je n'arrive définitivement pas à me plonger dans cette ambiance, dans une sorte de néant sans fin qui conduit mes oreilles à s'éloigner d'une écoute qui aurait pourtant pu être très jouissive.

Parce qu'il est là le problème en fait : Rivers Of Nihil est très doué pour envoyer du pâté, mais dès qu'il sombre dans un délire atmosphérique, la sauce ne prend pas. C'est trop mou, trop linéaire pour réussir à nous attirer dans cet univers à part. Tellement dommage. Ça me rappelle les albums "Load" et "Reload" de Metallica, ou comment gâcher un gros potentiel inutilement.

On pourra finalement se consoler en pensant que cette jeune formation a encore besoin de temps pour choisir clairement son style et s'améliorer un peu, afin d'éviter de pondre des morceaux bien trop irréguliers. Affaire à suivre donc...


Grouge
Août 2015


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/riversofnihil