Le groupe
Biographie :

Rimfrost est un groupe de black metal suédois formé en 2002 et actuellement composé de : Throllv Väeshiin (batteroie / ex-When Nothing Remains), Hravn Decmiester (guitare / chant) et Khratos (basse). Rimfrost sort son premier album, "A Frozen World Unknown", en Octobre 2006 chez No Colours Records, suivi de "Veraldar Nagli" en Novembre 2009 chez Season Of Mist, de "Rimfrost" en Mars 2016 chez Non Serviam Records, et de "Expedition: Darkness" en Octobre 2019 chez Ferocious Records.

Discographie :

2003 : "Unredeemd Demons" (Démo)
2005 : "Winds Of Hostility" (Démo)
2005 : "A Journey To A Greater End..." (EP)
2006 : "A Frozen World Unknown"
2009 : "Veraldar Nagli"
2016 : "Rimfrost"
2019 : "Expedition: Darkness"


Les chroniques


"Expedition: Darkness"
Note : 17/20

Le black metal a plusieurs facettes, il peut être répugnant et ultra underground, ou alors super grandiloquent et théâtral. Rimfrost fait partie de cette deuxième catégorie, et interprète une musique heavy, dans le sens stylistique du terme. De la bonne riffaille hard rock, voire limite hard FM, des cris aigus à la glam-je-porte-des-collants-panthères, le tout sur une base black metal à la Suédoise. Autant dire que réaliser cette chronique ne va pas être chose aisée car ce genre n’est pas du tout ma tasse de thé.

Après une intro aux accents celtiques, perturbée par un son de synthé qui m’évoque affreusement le film La Soupe Aux Choux, nous voici ensuite en présence d’un groupe que l’on pourrait classer aisément aux côtés de Children Of Bodom, notamment grâce au riffing maitrisé, aux harmonies, aux refrains scandés et à la voix criarde bien black comme il faut. Le deuxième morceau, "Sam-Hain", sorte de single ultra vendeur est un très bon titre, avec son riff tout droit sorti de chez Steel Panther, et son couplet au drumming simple sur une basse ronflante, recette usée de chez usée, mais toujours d’actualité. En effet, le groupe compose une musique qui va plaire aux métalleux qui ne veulent pas trop se mouiller, ceux-là même qui ne jurent que par Sabaton ou Amon Amarth, ils auront enfin leur groupe de black accessible sans avoir à se forcer d’écouter le dernier Mayhem. Le quatrième morceau est un peu plus crédible, dans le sens non-commercial du terme, avec son développement progressif et son interlude de guitare acoustique. Quelques moments inspirent Dimmu Borgir, le chant black sur ce titre est particulièrement excellent. Le cinquième titre, "Expedition: Darkness", développe un climat plus intimiste et mature et la musique est moins entachée par une quelconque recette à but commercial. On traverse de nombreux passages, riffs thrashy, ambiances à la Immortal post-"Blizzard Beasts", ici Rimfrost sonne largement moins kikoolol que sur les précédentes compositions. Quel dommage que l’album ne sonne pas intégralement comme ce titre… "Voorhees", compo suivante, est aussi assez bonnarde, avec des changements assez surprenants et une rage bien convaincante. Par contre, la fin sonne comme un tube français des années 80. "Bloodnight" est une composition bien heavy également, plutôt entraînante, avec un super solo bien virtuose. "Natten" s’oriente vers des couleurs spatiales avec des chants guerriers, et un côté pagan accessible. On termine avec "At The Blessing Of The Damned", assez progressif également, avec ses petits moments dansants gentillets.

Si je devais attribuer une note qui vient du cœur, je ne donnerais même pas un 08/20 à ce disque. Trop convenu, trop commercial, trop accès sur des recettes "pièges à newbie métalleux", trop "trop". J’ai donné 17/20 à ce disque car quoi que l’on en dise, l’ensemble reste bien fait, bien produit, bien pensé, et mine de rien, "Expedition: Darkness" est un album efficace qui dégage tout de même une certaine froideur. Si vous aimez les cartes Magic et que vous vous êtes mis au metal il y a six mois, foncez, vous vivrez beaucoup mieux votre puberté ! Les autres, allez-y avec précaution mais ceci dit, les moments les plus sucrés se trouvent être au début de l’album, ce sont donc d’excellents indicateurs pour vous éviter de faire une bêtise et de perdre inutilement votre argent. Vive les licornes, euh pardon, vive Satan !


Trrha’l
Janvier 2020




"Rimfrost"
Note : 16/20

Rimfrost est un groupe suédois de black / death metal formé en 2002. L’histoire du groupe est somme toute assez classique : une bande d’amis qui a commencé par enregistrer du black sur des tapes en chantant uniquement en suédois, puis qui a changé de direction artistique en passant à l’anglais et en s’ouvrant à un public plus international. Nous avons ici à faire au troisième album de la formation et... à mon premier contact avec le groupe. Je ne sais donc pas quoi vraiment à quoi m’attendre.

Commençons donc directement avec "As The Silver Curtain Closes". Et directement, une chose évidente me vient à l’idée : ça veut sonner comme du Immortal. On sent clairement l’influence non dissimulée du groupe sur la ligne musicale de Rimfrost, et c’est quasiment un hommage à Abbath. Et franchement à ce moment précis, j’ai eu peur. Le dernier album d’Abbath ne m’ayant pas du tout convaincue, je me suis dit que si je devais revivre ça une nouvelle fois, j’allais tout envoyer valser sur mon bureau. Mais au final... c’est largement meilleur que le petit dernier d’Abbath. Un morceau tout en variation, où on sent réellement que Rimfrost CROIT en ce qu’ils jouent. Et ce foutu final majestueux à souhait. Une ouverture réussie. Suit "Saga North". Vous voyez ? Même dans les titres, ça sent Immortal ! Et encore une fois, je n’ai rien à critiquer sur ce morceau. C’est propre, net, et dynamique avec des changements de tempos foutrement efficaces. Un véritable appel au headbang. Et ce qui est appréciable chez Rimfrost, c’est le respect avec lequel ils considèrent leur musique. On sent que ces gars aiment ce qu’ils font et que ce sont des puristes. Enfin, je me comprends.

Parlons à présent de "Beyond the Mountains Of Rime" qui est probablement LE titre à écouter de cet album. Tout dans ce titre est exemplaire : du jeu des musiciens jusqu’aux vocaux. Tout dans ce titre me réjouit, et me donne envie d’applaudir. Et c’est ici que je dois également mentionner un point important : les morceaux de Rimfrost sont relativement longs. Et donc, il y a un risque de s’ennuyer. Sur le papier seulement. Car le groupe maîtrise à la perfection son sujet, et les minutes passent très rapidement, si bien qu’on arrive à la fin du titre sans se rendre compte du temps qui vient de s’écouler. Un joli coup. Suit "Dark Prophecies" où on peut constater que le batteur maîtrise également son sujet. Et nous en voici déjà à "Ragnarök" qui est peut-être le morceau le plus mélodique de l’album, et celui qui tend le plus vers l’épique. En même temps pour un titre appelé "après la fin du monde", il fallait bien sortir l’artillerie lourde. Et une nouvelle fois, si Rimfrost n’innove pas, le groupe ne déçoit pas non plus. Le titre proposé est brutal à souhait, et sacrément bien produit. On en arrive peut-être au passage un peu compliqué de l’album avec "Cold" que je n’ai pas vraiment apprécié. J’ai eu cette impression étrange que ce titre n’était pas à sa place. Je ne saurais pas mettre de mots sur le pourquoi du comment, mais j’ai senti un hors-propos inexplicable. Mais revenons aux choses sérieuses avec "Witches Hammer" qui développe une atmosphère tout simplement remarquable. Et ce titre se démarque réellement des autres. Possiblement mon morceau préféré sur l’album et celui que je conseillerais pour un premier contact avec le groupe. Et nous en finissons déjà avec "Frostlaid Skies" qui est une expression pure du "black metal hivernal". Mais si, vous savez, ce black metal où on peut presque sentir la tempête de neige nous secouer alors qu’on est sagement assis sur notre fauteuil. Oui, exactement. Un final en apothéose.

J’étais assez sceptique quant à Rimfrost. Je n’y voyais au premier abord qu’un groupe lambda pas forcément attractif et sur lequel j’allais m’ennuyer. Et une fois encore, ce premier titre m’a vraiment fait peur. Mais en conclusion, je suis étonnamment surprise et de façon positive. Je ne me suis pas ennuyée un seul instant, et j’y ai découvert un groupe d’une grande maturité. Bien sûr qu’on sent l’admiration totale de Rimfrost pour Immortal, ce n’est même pas possible de le nier. Mais le groupe a réussi à dépasser sa source d’inspiration première, et existe de ce fait en autonomie totale avec un son qui lui est propre. Influencé mais pas prisonnier donc. Et c’est là qu’est toute la nuance.


Velgbortlivet
Avril 2016




"Veraldar Nagli"
Note : 14/20

Rimfrost nous plonge dans un univers froid, limite glacial, avec son black / death rappelant de trop Immortal ; notamment dans les passages plus calmes (rappelez-vous l'album "At The Heart Of Winter" d'Immortal où ces derniers avaient franchi un cap en introduisant des parties guitares jouées en arpège).

Ici, le trio scandinave reprend la formule de façon réussie mais ça sent par moment le manque d'inspiration... ou le copier / coller. Même le grain de voix fait penser au charismatique Abbath, surtout sur la plage numéro deux intitulée "The Black Death". J'ai même l'impression qu'ils poussent un peu plus loin le vice avec le titre "Mountains Of Mana" qui me semble légèrement pompé du fameux et grandiose "Mountains Of Might" des Norvégiens ! Mais rassurez-vous, la chanson proposée est tout de même jouée de façon orgasmique : les rythmes "hâchés" du guitariste sont exécutés de façon chirurgicale ! En somme, une bonne démonstration de technique qu'il emploie sur bon nombre de morceaux. Le black domine en grande partie cet album de part ces différentes ambiances, pour laisser au final peu de place au death, mis à part la batterie qui nous balance de bons blasts et des rythmes variés entraînant automatiquement chez moi une crise de headbanging.

Je ne peux pas nier que cela fasse du bien d'entendre des titres tels que "Veraldar Nagli" ou encore "I Stand My Ground" ! Hélas, la majorité de l'opus semble être une copie d'Immortal. Dommage, car ces jeunes musiciens parviennent tout de même à jouer une musique prenante remplie d'émotions, voire sincère... Mais se cacher éternellement dans l'ombre d'un groupe qui a déjà la main mise sur le style risque de leur être préjudiciable pour le futur.


Julien
Novembre 2009


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/rimfrostofficial