Dès les premiers arpèges de guitare et les ambiances de l'"Ouverture" (1'16), j'ai compris que l'écoute allait présenter du lourd. Bonne production, offrant un son de qualité, jeu et technicité des musiciens sans rien à redire, et construction des morceaux ne permettant à aucun instant de nous lasser. Reign Over Obscurity  nous l'avait prédit ainsi : "super-rock progressif ". La modernité des sons et la concision des titres permet de ne pas sombrer dans une prog trop rétro et de conserver toute l'énergie metal, assumée à merveille, à la fois par les deux guitares et la section rythmique. L'alternance entre la voix claire et plus poussée trouve bien sa place au sein de ces instrumentations de qualité. La mélodie peut ainsi ne pas être relayée au second plan, et ce malgré une technicité instrumentale bien présente. Au niveau de la cohérence de l'album, les titres se renouvellent tout en gardant une logique et la même candeur.

Les titres défilent sans que nous nous en rendions compte, et j'en suis déjà à l'écoute du quatrième morceau, éponyme de l'album : "Time Distortion". Tout le mélange rock, prog et metal se révèle sans conteste dans ce morceau. Le rythme ne faiblit pas, ne perdant aucune miette d'énergie. Les harmonies et changements de voix se révèlent riches et variés. Une fois de plus, cela permet aux riffs de guitares, malgré leur harmonie bien orientée "prog", de parfaitement s'intégrer dans la mélodie sans tomber dans le piège d'une musique trop élitiste. Le rythme de guitare du titre "Dreadful March" illustre bien son nom. C'est une marche sauvage et guerrière (pour ne pas dire viking) qui nous est livrée ici. Le groupe a choisi le morceau suivant, "Wheel Of Mind" pour en faire un clip vidéo disponible sur YouTube. Et je dirais que c'est un très bon choix, car ce titre a toutes les qualités d'un premier single afin de promouvoir l'album. La voix d'Elias Parviainen (Dreams Of Rust et frère de d'Aleksi Parviainen du groupe Malpractice) est parfaitement mise en valeur, alternant  growl  et chant clair harmonisé et épuré. Les guitares rythmiques et solo sont bien présentes et apportent avec brio ce mélange de mélodie simple d'écoute et de construction "prog" plus torturée. L'écoute de l'album continue et se termine dans le même état d'esprit, tant au niveau des compositions présentées que pour l'auditeur. "Inner Strength" présente cependant un côté plus "sauvage", ce qui ne fait que confirmer la cohérence que les musiciens ont tenu à amener entre leur musique et le message de leurs titres. Car l'album aborde des thèmes de science-fiction, tels que la nature humaine et ses aspects les plus sombres.

"Growing Palace" clôture l'album avec une splendide guitare acoustique aux harmonies sombres et des voix magnifiquement bien agencées. Cette chanson est un petit bijou et était le titre parfait pour terminer ce premier album qui, vous l'aurez compris, est non seulement une belle réussite, mais surtout une belle promesse pour la suite. Reign Over Obscurity  est donc une "affaire à suivre" avec attention, mais m'est avis que vous en entendrez parler prochainement, de toute manière…