Le groupe
Biographie :

Reign Of The Architect est un groupe de metal progressif et symphonique composé des Israéliens Yuval Kramer (Amaseffer) à la guitare, Davidavi Dolev, Tom Gefen et Denise Scorofitz au chant, Yuval Tamir à la batterie, et de la Grecque Nina Vouraki au clavier. "Rise" est constitué de quinze titres de metal progressif divisé en trois actes. Il s’agit d’une histoire d’amour, de science-fiction, de destruction, de nature humaine et des conséquences de ces combats. Reign Of The Architect est à conseiller aux fans de Blind Guardian, Ayreon, Pain Of Salvation, Kamelot et Devind Towsend.

Discographie :

2013 : "Rise"


La chronique


Quelle curieuse dualité que cette pochette eschatologique et ce nom de groupe tourné vers l’avenir ! Lorsque son patronyme, "Reign Of The Architect", est illustré par un décor dérangé, effondré, où l’unique présence humaine semble chercher à protéger notre planète bleue envers et contre tout, ça ne doit pas être innocent. Peut-être que ce personnage n’est, au contraire, pas confiant en la destinée du monde ? Peut-être n’essaye-t-il pas de la défendre, mais ploie plutôt sous le poids des blessures, des responsabilités ? Les suppositions pourraient perdurer encore longtemps –tel est le plaisir apporté par un travail soigné, voilà déjà un bon point pour les Israéliens de Reign Of The Architect. Reign Of The Architect qui, pour son premier album, a décidé de tenter l’aventure de l’album conceptuel (j’en profite pour signaler que l’histoire entamée verra apparaître sa continuité sur le futur deuxième album, ce qui surprend à peine lorsque nous savons que le groupe est mené par Yuval Kramer, membre de l’excellence Amaseffer), sur le thème principal des tréfonds de l’âme humaine ; la victimisation, les instincts naturels, la recherche de légitimité de nos actions…

Comme son titre l’indique correctement, l’introduction "Set" place l’action : un monde chaotique et violent. C’est pourtant avec une douceur inattendue que l’album nous accueille pour ses premiers titres, dont le mélancolique et bien nommé "Hymn To Loneliness", qui nous fait découvrir la jolie voix de Denise Scorofitz. Pour les non-fans de voix féminines, n’ayez crainte : deux chanteurs masculins, Davidavi Dolev et Tom Gefen, participent à ce disque. Trois chanteurs, un chiffre peut-être surprenant, mais justifié, quant aux capacités intrinsèques de chacun d’entre eux ; la délicatesse, le côté heavy, et le chant saturé se mélangent au gré des expressions. Si le résultat est souvent convaincant ("As The Old Turns To Sorrow"), le tout ne semble pas toujours bien en place, en témoigne "Leaking Wounds" et son chant énergique, certes, mais poussif à outrance. Néanmoins, il s’agit ici d’une bien maigre insatisfaction, compte tenu de la qualité de Reign Of The Architect.

Tout d’abord, quel plaisir d’écouter des titres aux transitions si bien gérées ! A mes yeux, l’album conceptuel est, puisqu’il s’agit du même recueil, tel un unique titre, avec des moments forts, des respirations, de la poigne, et puis, parfois, des faiblesses, aussi. Alors quoi de plus désagréable que d’avoir, dans ces cas-ci, la sensation que l’histoire ne suit plus son cours ? Ecoutez la manière dont s’enchaînent disons les trois premiers titres, "Set", "Different Heart" et "Hymn To Loneliness". Avec dextérité, ceux-ci nous permettent d’entrer dans un petit univers, sans avoir peur de nous perdre, puisque nous avons le meilleur des guides : le groupe lui-même. Ecoutez également les interludes. Gênantes dans certains albums, puisque comme apparues de nulle part, elles se fondent ici tellement bien dans l’ensemble qu’elles conduisent l’auditeur vers de nouvelles pistes, par exemple plus épiques (" I, The Architect"), sans que cela ne paraisse forcé.

Autre bonheur : l’apparition d’invités, connus dans nos contrées ou non… Citons par exemple le claviériste Joost Van Den Broek, surtout connu pour son travail After Forever, sur "Distant Similarities". Ou alors le non moins connu Jeff Scott Soto, qui prête sa voix au personnage du Président sur "We Must Retaliate" (à l’image d’autres artistes représentants divers caractères, ce que je préfère vous laisser découvrir). Sans oublier le très convaincant guitariste Assaf Levy, dont les soli enchanteurs nous transportent ailleurs sur "False" et "As The Old Turns To Sorrow" !

Reign Of Architect a travaillé d’arrache-pied pour nous offrir un premier opus enthousiasmant et prometteur. Les petits détails, merveilles cachées des instrumentaux en particulier, demandent plusieurs écoutes attentives avant d’en percevoir l’ampleur. Un tout grand bravo, et, sincèrement, vivement la suite !


Gloomy
Avril 2013


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.reignofthearchitect.com