Le groupe
Biographie :

Red Mourning est un groupe parisien qui est né de la collision entre metalcore et blues. Revendiquant notamment Superjoint Ritual comme influence, sa musique est agressive, sombre et torturée. Le nom du groupe évoque d'ailleurs l'ancienne couleur du deuil en Louisianne. Les membres de Red Mourning sont unis par la volonté de créer une musique sincère, originale et efficace. En 2004, le groupe enregistre une démo 3 titres avec Anthony Joppien aux commandes. En 2006, Red Mourning sort son premier maxi 6 titres et un premier album, "Time To Go", en 2008. Après une tournée passant par le Nouveau Casino de Paris, le Hellfest ou la Boule Noire, le groupe retrouve le producteur Francis Caste (Zuul FX, The Arrs...) pour "Pregnant With Promise" ainsi que pour le troisième album, "Where Stone And Water Meet". "Under Punishement's Tree" sort en 2018, puis "Flowers & Feathers" en 2022.

Discographie :

2004 : Démo 3 titres
2006 : "Six Four Six" (MCD)
2008 : "Time To Go"
2011 : "Pregnant With Promise"
2014 : "Where Stone And Water Meet"
2018 : "Under Punishement's Tree"
2019 : "Unchained" (EP)
2022 : "Flowers & Feathers"


Les chroniques


"Flowers & Feathers"
Note : 16/20

Nouvelle galette d’un groupe de metal français plus tout jeune qui a considérablement fait évoluer son style, Red Mourning ("RedMo" pour les intimes) sort en ce moment son nouvel album, "Flowers & Feathers", une œuvre noire, mélodique et en nuances.

On attaque donc ce dix pistes avec "The Coming Wind", particulièrement envoûtant avec ses arpèges et ses chœurs à la quinte made in Aurélien le batteur qui, vraisemblablement, excelle en un petit tout. On enchaîne avec "Flowers & Feathers" qui nous remet dans l’univers southern metal groovy si cher au combo. Ce titre nous replonge dans les œuvres antérieures du groupe à l’époque de l’album "Pregnant With Promise". On enchaîne avec le puissant et sombre "225" et le bluesy acoustique "Blue Times" histoire de respirer un peu avant de passer à "Six Pointed Star", low tempo lourd tout en slide guitar que les fans de Down ne renieront pas. On change radicalement d’ambiance avec "Aeon’s Crest", titre speed, puissant, taillé pour le mosh pit, avant de retomber sur quelque chose de bien plus calme voire un peu psyché sur le fond (comme dans la version originale de "Planet Caravan" de Sabbath mais remis au goût du jour et sans le solo de guitare) avec "Alien Language".

Cet album étant un exercice d’alternances, on revient logiquement sur un titre bien punchy avec "Forget I’m Alone" et son riff principal tonitruant agréablement accompagné de séquences de batterie particulièrement bien senties, avant de retomber dans le southern avec "Black Gold" et son intro au banjo qui me rappelle la B.O de Deliverance (que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître). On finit cette écoute avec "Auburn" et l’harmonica de JC le chanteur (qui, jusqu’alors, s’était fait discret sur l’album, contrairement aux précédents œuvres), très beau morceau acoustique, accompagné d’une voix principale chaude et d’harmonies réussies.

En bref, RedMo n’a pas dit son dernier mot et continue son chemin dans les sentiers marécageux chargés en histoire sudistes avec un opus diversifié, personnel, résolument sombre, qui plaira sans nul doute aux fans de blues électrique, de southern metal et de sludge.


Byclown
Octobre 2022




"Where Stone And Water Meet"
Note : 16/20

Le soleil revient dans notre ciel (et je l’espère aussi dans vos cœurs), condition idéale pour ressortir les shorts baggy, les t-shirts de hardcore trop larges et les casquettes. C’est l’occasion rêvée, également, de lâcher un peu la froideur du black metal norvégien et du death polonais pour préférer des musiques un peu plus chaudes, qui sentent le Bayou de Redneck, comme Down, Corrosion Of Conformity, Pantera, Black Label Society, et pourquoi pas le dernier Red Mourning qui sort en ce moment dans nos bacs !!! Nouvel effort du quatuor parisien, "Where Stone And Water Meet" marque une fois de plus une progression musicale dans l’univers du groupe qui, à ses tout débuts, donnait dans le hardcore blues simpliste trop teinté de Pantera, alors que ce nouvel album donne plus dans le sludge progressif ultra chaud.

13 titres dont une intro pour plonger au cœur des marécages, du calvaire de l’esclavage, des champs de coton, du blues, le tout à grand renfort de slide guitare ("Emily", "Touched By Grace" et son chant clair ultra chaud) avec des accordages en open (ce qui est une première pour le groupe) mais, curieusement, beaucoup moins d’harmonica que sur "Pregnant With Promise". Ne reniant en rien leurs racines hardcore qui, assez souvent, viennent mettre un bon coup de pied au cul ("Gun Blues" et ses parties de double pédale sur une guitare agressive et groovy au possible), l’ambiance générale se fait plus harmonique que jamais, notamment avec, et là encore c’est une première, des chants à deux voix avec, d’un côté JC le chanteur et sa voix chaude et de l’autre côté Aurélien, le batteur, qui, bien qu’il se déchaîne comme un fou sur les fûts, harmonise la plupart des passages avec une voix plus claire et aiguë (pour les feignasses, le premier morceau de l’album "The Sound Of Flies" en est un bon exemple).

Globalement bien fait, plus éclectique que les précédents opus, je trouve néanmoins que beaucoups trop de passages se ressemblent (le rythme par exemple et les gammes employées dans les morceaux qui me font parfois penser "Hey, mais c’est un nouveau morceau ou c’est toujours le même ?"). Heureusement qu’en cinquième titre se trouve le reposant "Emily" pour nous permettre de souffler un peu (certains y verront du "Great Southern Trendkill" et ils n’auront peut-être pas tort. En attendant, Dimebag est mort, Phil n'a plus de voix, donc il faut bien que certaines personnes tentent de reprendre le flambeau, car si on attend un nouvel album de Pantera…), idem pour "Work Song" qui parle de lui-même. En bref, un album plus que correct, bien produit par le sorcier, Mr Francis Caste, qui plaira sans nul doute aux fans des groupes précités.


Byclown
Mai 2014




"Pregnant With Promise"
Note : 16/20

Red Mourning, un nom de groupe qui sonne comme du déjà entendu, alors forcément, même si ce groupe m’a été recommandé par un ami, je me méfie… Méfiance qui dure 5 minutes, soit le temps qu’il me faut pour écouter le titre phare du dernier album qui bénéficie d’ailleurs d’un clip "One Step Away".

Metal thrash / death survitaminé aux rythmiques tranchantes teintées de petits solos d’harmonica (oui oui, vous lisez bien), le tout accompagné d’une voix vraiment énorme et me voilà parti dans mes bons souvenirs de Pantera, Down ou même Lamb Of God. Passé le choc initial (et après avoir revu le clip trois fois à la suite), je m’intéresse donc à la carrière musicale du groupe qui n’en est pas à son premier opus et je découvre avec plaisir qu’ils ont su évoluer légèrement (et favorablement) au fil du temps sans jamais changer complètement de style. Parti pris étonnant, sur le dernier album comme sur les précèdents, l’absence de solos fleuves sur chaque morceau, sûrement pour laisser plus d’impact aux petits solos d’harmonica (qui restent quand même l’élément de distinction du combo), ce qui à mon sens est plutôt intelligent. Après écoute de "Pregnant With Promise", je peux clairement affirmer qu’il n’y a pas de morceaux réellement "en dessous" des autres en termes de qualité, même si de temps en temps certains savent se radoucir un peu pour éviter l’effet frénétique lassant qu’on peut avoir dans ce genre de musique (à titre d’exemple, dans un style comparable, Lamb Of God a toujours su négocier avec brio ce genre de virages dans leurs nombreux albums, de même que Pantera ou Down et bien d’autres, sans pour autant partir dans des compos sans rapports) .

Je pourrais brièvement résumer cet album de la façon suivante : pareil que le précèdent mais en mieux ! Cet album est digne des groupes Américains tant et si bien qu’au début j’ai vraiment cru à un combo du pays de l’oncle Sam (j’ai eu le même effet en découvrant Gojira il y a quelques années, ou même "Amazing Grace" de Bukowski et "XIII" de Trepalium). Le message est clair. Vous adorerez ou vous détesterez mais en tout cas ne passez pas à côté de ce groupe car le mieux c’est encore de se faire sa propre opinion et ils méritent que l’on s’arrête le temps d’un album sur eux !


Byclown
Avril 2011




"Six Four Six"
Note : 13/20

On avait quitté Red Mourning il y a deux ans avec leur première démo, les revoilà en 2006 avec cette fois un maxi 6 titres. Plus amateurs que jamais de metal sudiste (Pantera, Down, Crowbar...), nos quatre compères lorgnent à présent aussi du côté de combos comme Pissing Razors avec des passages rapides et brutaux, ces passages ne sont d'ailleurs pas, à mon goût, le point fort du groupe... la batterie n'ayant pas un son génail et le chant hurlé manquant singulièrement de puissance, n'est pas Phil Anselmo qui veut. Red Mourning excèle plutôt dans ce rock / metal bluesy qui ne déplairait pas à un Zakk Wylde avec son Black Label Society, il n'y a qu'à écouter la fin de "Close To The Core" avec ce petit solo qui nous fait presque balader sur le Mississipi... ou plutôt sur la Seine ! Je recommande vivement "One Day To Forget" aux fans de Pantera et plus particulièrement aux fans du regretté Dimebag, vous y retrouverez son style quasiment inimitable. Un maxi qui sent bon le Jack Daniel's, la moiteur et les bayous de la Louisiane, la sécheresse du Texas et les cowboys sur leurs montures d'acier. A réserver aux amateurs !


Petebull
Août 2006




Démo 3 titres
Note : 12/20

Red Mourning est fan des groupes du sud-est des States et ça se voit à la fois dans leur musique et dans leur visuel. 3 titres pour un petit plus que 7 minutes, voilà qui annonce la couleur. Red Mourning ne fait pas dans la dentelle et nous assène un metalcore direct et presque sans temps morts. On ressent bien l'influence Superjoint Ritual, les compos et leur son sont "punk", pas de fioriture, on envoie la sauce ! On ressent également quelques nuances de blues dans les riffs, entre un croisement de Pantera et de Down, avec des passages lourds et plus lents. La pochette fait d'ailleurs penser au groupe de New Orleans de Phil Anselmo. Il est toujours difficile de juger un groupe sur 3 petits morceaux mais avec Red Mourning, pas besoin de chercher midi à quatorze heures, ce groupe de la capitale est là pour vous fracasser la tête dans le mosh pit. "Negative" est pour moi le morceau le plus intéressant avec ses variations de tempos et ses variations de vocalises. Difficile de faire du metalcore sans avoir un air de déjà entendu mais Red Mourning est, à n'en pas douter, le genre de groupe à mettre tout le monde d'accord en live.


Petebull
Mars 2004


Conclusion
L'interview : Romaric

Le site officiel : www.facebook.com/redmourning