Le groupe
Biographie :

Rebellion est un groupe de power metal allemand, formé en 2001 par Uwe Lulis, l'ancien guitariste et Tomi Göttlich, l'ancien bassiste de Grave Digger. Le groupe est connu pour ses albums conceptuels, soit l'histoire de Macbeth de William Shakespeare qui est le sujet de l'album "Shakespeare's Macbeth - A Tragedy In Steel" et l'histoire des Viking, réalisée dans la trilogie "Sagas Of Iceland - The History Of The Vikings Volume 1", "Miklagard - The History Of The Vikings Volume 2" et "Arise: From Ginnungagap To Ragnarök - The History Of The Vikings Volume 3". L'album "Born A Rebel" est donc une exception et traite des sujets divers comme la guerre ou la religion. Bien que le groupe reste peu connu mondialement, il a développé son propre style et est devenu un des groupes les plus marquants et intéressants du genre. En Décembre 2010, Uwe Lulis, Simone Wenzel et Gerd Lücking ont décidé de quitter le groupe, notamment parce que Uwe Lulis avait une autre manière de travailler que Tomi Göttlich et s'était distancé du groupe vu qu'il y avait aussi peu de concerts récemment à cause d'un accident de motocyclette d'Uwe Lulis. Simone Wenzel a joint un autre groupe et fait du théâtre tandis que Gerd Lücking ne voyait plus de futur pour le groupe et décida de monter un nouveau projet ensemble avec Uwe Lulis. Malgré ces décisions, les membres du groupes sont restés amis et Tomi Göttlich et Michael Seifert ont décidé de vouloir continuer le groupe malgré tout avec de nouveaux musiciens et collègues.

Discographie :

2002 : "Shakespeare's Macbeth - A Tragedy In Steel"
2003 : "Born A Rebel"
2005 : "Sagas Of Iceland - The History Of The Vikings Volume 1"
2007 : "Miklagard - The History Of The Vikings Volume 2"
2009 : "The Clans Are Marching" (EP)
2009 : "Arise: From Ginnungagap To Ragnarök - The History Of The Vikings Volume 3"
2012 : "The Best Of Viking History" (Compilation)
2012 : "Arminius - Furor Teutonicus"
2015 : "Wyrd Bið Ful Aræd - The History Of The Saxons"
2018 : "A Tragedy In Steel Part II: Shakespeare's King Lear"
2021 : "We Are The People"


Les chroniques


"We Are The People"
Note : 16/20

Formé il y a déjà 20 ans par deux anciens membres de Grave Digger (ne reste aujourd’hui que Thomas Göttlich à la basse, Uwe Lulis ayant participé à la production de l’album), Rebellion ne s’écarte pas vraiment de la formation à Chris Boltendahl. En effet, les deux groupes allemands sont plutôt similaires, raffolant tous deux des albums concepts épiques et à grand déploiement, typique, de ce war metal aussi apprécié de Sabaton.

"We Are The People", neuvième album complet du groupe s’intéresse donc, au fil de ses 55 minutes, de différents conflits à partir de la révolution française jusqu’à la deuxième guerre mondiale. Le groupe propose comme constat dans ses paroles que le racisme et le nationalisme sont en partie responsables des nombreux conflits. Musicalement, comme je le mentionnais en début de chronique, nous avons affaire à du metal traditionnel auquel sont incluses plusieurs influences, principalement du war metal, du power metal et des soupçons de thrash. Par contre, Uwe Lulis s’est assuré de produire un son plutôt moderne pour le groupe, rapprochant celui-ci de Rage par exemple, dont Rebellion partage plusieurs ressemblances également.

Est-ce que Rebellion pourrait remplacer à pied levé le trou béant laissé par la disparition d'Iced Earth ? Je crois qu’il est légitime de se poser la question. Certes Rebellion fait plus dans le metal traditionnel à haute teneur en power metal, mais les influences thrash sont tout de même présentes et tout comme Iced Earth, l’approche "album concept" est dans l’ADN des deux groupes. À vous de juger, mais je crois bien que Rebellion pourra venir remplir le vide laissé par la débandade de Jon Schaffer.

Il ne va pas sans dire que tout comme le metal symphonique, le metal traditionnel connaît encore une fois cette année ses heures de gloire et que tout amateur y trouvera son compte dans cette offre florissante.


Antoine
Novembre 2021




"Wyrd Bið Ful Aræd - The History Of The Saxons"
Note : 12/20

Voilà 3 ans que Rebellion nous a pondu un bon "Arminius – Furor Teutonicus". En 3 ans, il a dû s'en passer des choses quand on voit la différence avec "Wyrd Bið Ful Aræd - The History Of The Saxons" et ce n'est pas dans le bon sens malheureusement. Tomi Göttlich, le seul membre d'origine encore présent après le départ d'Uwe Lulis, mais aussi ceux de Simone Wenzel et Gerd Lücking, ne semble pas arriver à garder le niveau créatif pour cet album retraçant les épopées des Saxons.

Le groupe germanique a de nouveau des envies de concept album, cette fois c'est au tour des Saxons, après avoir accompli une belle trilogie sur les Vikings. Après tout, c'est plutôt logique de parler des Saxons pour un groupe germanique surtout quand celui-ci aime s'adonner aux concept albums. Pour le côté concept album donc, on a aussi les dialogues entre plusieurs personnages comme en intro et outro de "God Of Mercy" le deuxième titre. Au moins ça casse le rythme de ce disque, surtout parce que c'est la première moitié qui est la moins entraînante. C'est quand même un sacré manque de bol car ça n'encourage pas à écouter la deuxième qui se fait plus intéressante et plus énergique (sur quelques morceaux du moins). Le côté speed, le côté puissant qui faisait leur charme, ils l'ont perdu sur ce disque où l'ensemble des titres se tourne plutôt sur du mid-tempo. Le problème n'est pas en soi le rythme, même si avoir toujours le même rythme pendant près d'une heure est relativement long. Un titre comme "Hengist" est clairement moins inspiré, et pourtant ce morceau a fait l'objet d'un clip. Le plus dommageable ici, c'est que les morceaux sont plats, on ne retrouve pas d'ambiance et les ils ne restent pas en tête, bref il ne se dégage pas d'émotion particulière sur ce disque malgré toute la bonne volonté qu'ils peuvent avoir. Même l'artwork était plus intéressant sur leurs derniers disques. Alors que pour le coup, ça n'a jamais été leur point fort...

Tout n'est pas à jeter, loin de là, le jeu des deux guitaristes, Oliver Geibig et Stephan Karut, est plaisant et ils sauvent quelques morceaux comme "Sahsnotas", "Runes Of Victory" et le duo final "The Killing Goes On" et "Wyrd Bith Ful Araed". Sur ces morceaux, on peut entendre des riffs plus énervés, enfin des lignes punchy et je peux vous dire que ça fait diablement plaisir ! Même Tomi Göttlich à la basse et Timo Schneider à la batterie font leur job mais on ne sent rien qui les fait pulser, il manque ce peps qui nous ferait dire que cet album déboîte ! Alors quand la rythmique est plombée dans un groupe de heavy, déjà ça la fout mal... Une rythmique qui n'entraîne pas, c'est mauvais signe ! Pour la voix de Michael Seifert, je suis partagé, très rocailleuse, elle est excellente mais elle ne peut se dissocier de celle de Chris Boltendahl (Grave Digger) même si Michael utilise toute la palette possible avec sa voix et que le chant clair varie les plaisirs. Les choeurs, que l'on est amené à entendre, sont un bon point en soi mais idem, ça fait vraiment penser aux fossoyeurs. Et ça c'est un point négatif pour eux. D'autant plus quand Rebellion a été fondé par des anciens Grave Digger. C'est notamment pour ça que je pense qu'ils ont toujours cette flamme mais qu'elle a juste besoin d'être ravivée.

Côté tracklist voilà ce qui nous est raconté : 01. "Irminsul", 02. "God Of Mercy ", 03. "Sahsnotas" , 04. "Take To The Sea ", 05. "Hengist ", 06. "Runes Of Victory", 07. "Slave Religion", 08. "The Fall Of Irminsul" , 09. "Hail Donar ", 10. "Blood Court" , 11. "The Killing Goes On ", 12. "Wyrd Bith Ful Araed"

Dommage pour les Saxons mais ils n'auront pas eu le droit à un album du niveau dont on pouvait s'attendre de la part de Rebellion. J'espère qu'ils vont vite remettre le pied à l'étrier ! Un album pour les fans peut-être mais sinon c'est un album sans surprise qui se fera vite oublier malheureusement. C'est dommage car il y avait du potentiel !


Antoine
Octobre 2015




"Arminius - Furor Teutonicus"
Note : 16/20

L'Allemagne, ce pays est comme un berceau européen du metal (pour certains ce sera plutôt le Royaume-Uni ou la Scandinavie, question de goûts !). On pourrait sûrement tous citer un grand nombre de ces groupes dans les "grands noms" et les "seconds couteaux", dans ces derniers il y a Rebellion (malheureusement pour eux car ils méritent mieux) ! Bon d'accord ils n'ont peut-être pas choisi le nom le plus intéressant qui soit… Mais le fait que les deux fondateurs du groupe Tomi Göttlich et Uwe Lullis soit des ex-fossoyeurs (Grave Digger donc !) a sûrement joué aussi, surtout que la ressemblance ne s'arrête pas la, mais je dis ça je ne dis rien… Par contre si on s'intéresse à leur musique c'est une toute autre chose ! Fans de heavy metal à l'allemande, continuez de lire, sinon… bah tant pis personne n'est parfait !

Depuis 2001, le groupe aura sorti pas moins de 5 albums studio et ce "Arminius - Furor Teutonicus" est le sixième déjà. Après une trilogie sur les vikings, on parle ici toujours d'histoire antique d'après le titre, pour ne pas déroger à la règle mais là il s'agit en plus de parler d'un de leurs ancêtres qui a permis de stopper l'invasion romaine donc là autant dire qu'on doit avoir des morceaux bien couillus !

La chanson d'intro est je pense plutôt une musique d'outro, déjà rien qu'avec son titre "Rest In Peace", n'empêche que c'est un très bon morceau et relativement original mais un peu mou du genou, ce n'est pas avec ça qu'on va la gagner la guerre ! Par contre avec le morceau qui suit "Ala Germanica", là je pense qu'ils auraient déjà décimé la moitié des légions romaines. Ce "Ala Germanica" chanté par un Michael Seifert très en forme (Matt Barlow n'est pas loin !), vous ne le sortirez pas de votre crâne avant un moment ! On imagine déjà Arminius en train de motiver ses troupes pour partir à l'assaut. On embraye ensuite directement avec "Prince Of The Cheruscer" qui enfonce le clou (et au passage quelques haches et épées dans les crânes romains).

On enchaîne avec d'autres très bons morceaux, qui présentent l'intérêt d'avoir des structures différentes, Michael module sa voix sans trop forcer non plus ce qui est je pense une sage décision, la basse de Tomi Göttlich donne l'impression qu'une flotte de bombardiers vient de passer au-dessus de nos têtes. Les guitares sont là pour les riffs, effilés comme le tranchant d'une épée. Matthias Karle joue très bien ses parties de batterie mais je n'ai pas été non plus subjugué, c'est dommage parce que le côté martial revient de droit à la batterie, c'est à mon avis le point faible de l'album.

Quelques morceaux sont en-dessous de la globalité de cet album comme "Varus" ou "Vae Victis" ou encore "Requiem", la ballade qui conclut l'album. Autant les autres sont excellents et nous donnent un grand coup de pied au cul autant ceux-là je cherche encore ce qu'ils font ici. Ils ne plombent pas l'ambiance générale mais je pense que l'album serait encore meilleur sans eux. Néanmoins difficile de faire un album historique en ôtant certains passages…

Bref, un album qui ne révolutionne pas le genre, mais il y a là de la résistance pour nous faire comprendre qu'ils ont encore des choses à dire ! Espérons que le groupe perce enfin pour révéler tout ce qu'il a dans le ventre ! La trilogie viking est peut-être achevée n'empêche que là on navigue en plein Ragnarok !


Antoine
Juillet 2013


Conclusion
Le site officiel : www.rebellion-metal.de