Paru en 2014, le premier album de Reactory, "High On Radiation", m'avait particulièrement marqué par sa brutalité et sa personnalité. Deux ans après, c'est avec plaisir et curiosité que j'entreprends l'écoute de ce deuxième opus.

Avec son intro de guitare aux mélodies vaseuses et dissonantes, ses rythmes mid-tempo, le morceau d'ouverture nous donne tout de suite la tonalité de l'album. En effet, comme l'annonce le titre, les Berlinois ont ici choisi de mettre l'accent sur la lourdeur plutôt que sur la vitesse et la brutalité. Un changement d'orientation qu'on note aussi dans l'illustration et les thématiques de l'album. Là où "High On Radiation" nous montrait le visage monstrueux d'un soldat rongé par les radiations, la couverture de "Heavy" nous propose quelque chose de plus mystique avec ses golems cornus portant une orbe mystérieuse au milieu du désert. Un mysticisme que retrouve dans le titre des morceaux : "To Thanatos", "To Hypnos", "Shrines Of The Forgotten Gods"...

Comme je le disais, Reactory nous propose ici huit nouveaux morceaux plutôt mid-tempo aux sonorités dissonantes et vaseuses. Il en résulte un thrash plus personnel que la plupart des productions ultra-formatées qui sortent régulièrement mais qui manque d'efficacité et de réels points forts pour conquérir pleinement l'auditeur. De plus, ce court album se termine par une reprise de Motörhead, "Eat The Rich", qui n'est pas une grande réussite, notamment aux niveau de la voix de Hanz qui colle mal avec ce registre.

Finalement, alors que j'ai souvent l'habitude de chroniquer des albums de thrash accrocheurs mais avec peu de personnalité, c'est ici le constat inverse qui s'impose avec "Heavy". Reactory nous offre cependant un album qui se laisse bien écouter et qui nous montre qu'ils ont le souci de se renouveler pour ne pas tourner en rond dans leur style. On est donc curieux de savoir à quoi ressemblera leur prochaine offrande.