Le groupe
Biographie :

Ravenous Death est un groupe de death metal mexicain formé en 2016 et actuellement composé de : Esteban Salcedo (batterie / Cimmerian Possession, Closure, Death's Forsaken, Demonic Manifestation, Macabre Goat, Remains, Xastur, ex-Mind Suppressor, ex-The True Black Faith, Beer Squad, Soul Grinder, Warticide, ex-Hell Raisers, ex-Arsonist, ex-Funeral Curse), Enrique Fray (guitare / Demonic Manifestation, Macabre Goat, Noxifer, Procaos, ex-A Dying Season, ex-Devoured Carnage, ex-Ignis Atrum, ex-Lux Eterna Du Mal), Víctor Mercado (chant / Demonic Manifestation, ex-A Dying Season, ex-Devoured Carnage, ex-Lux Eterna Du Mal) et Alejandro Méndez (basse / BIID, Cimmerian Possession, Foeticide, In Obscurity Revealed, Remains, Undertomb, Zombiechrist, ex-Grotesque Deity). Ravenous Death sort son premier album, "Chapters Of An Evil Transition", en Janvier 2019 chez Memento Mori, suivi de "Visions From The Netherworld" en Janvier 2022.

Discographie :

2017 : "Ominous Deathcult" (EP)
2019 : "Chapters Of An Evil Transition"
2022 : "Visions From The Netherworld"


La chronique


Cela va faire bientôt un an que Ravenous Death a sorti "Visions From The Netherworld", un disque de pur death metal à l’aura diabolique et profane. Venu tout droit de Mexico, le groupe parvient à insuffler dans sa musique cette atmosphère propre aux groupes d’Amérique du Sud. Alors, oui, vous allez me rétorquer que le Mexique, c’est pas l’Amérique du Sud et sur ce point vous avez raison, mais j’ai toujours trouvé, en ce qui concerne le metal, que le Mexique était plus proche de ses congénères plus au Sud en termes de son et de style. Il y a ce petit truc cradouille associé à un engagement qui laisse peu de place aux compromis. Le death metal mexicain est blasphématoire, tels les vieux Sepu’, les Sarcofago et consorts. Donc Ravenous Death est un quartet composé de membres ayant roulé leur bosse dans de multiples autres formations, le curriculum vitae de chacun est long comme le bras de Luffy en plein Gomu Gomu No. Ainsi, l’interprétation, bien que rudimentaire dans l’approche, reste ultra engagée tout au long de l’album.

Il faut dire que c’est toute une histoire ce "Visions From The Netherworld" car le délire dure en tout et pour tout 1 heure, 2 minutes et 47 secondes. C’est relativement long pour un disque qui propose un death metal assez bas du front, tout en ayant un aspect à la fois monolithique et guerrier. Le son est ultra compressé et quand la batterie rentre pour tout défoncer, c’est presque en blast grindesque que celle-ci se creuse une place parmi les autres instruments. On a droit parfois à des éléments doomesques à la Autopsy, ce qui marche plutôt bien car les guitares profitent de ces moments pour tisser des toiles sonores malsaines et sombres. Le chant est bien profond, souligné par une réverbe qui l’englue parmi le reste des instruments tout en lui apportant une dimension inhumaine. Certains passages inspirent du Terrorizer, c’est la touche grind dont je parlais tout à l’heure, ou ce vieux band génial Sickening Gore qui avait pondu un album de malade en 1993, "Destructive Reality". En fait Ravenous Death pour le coup, fait un death old school qui aurait vraiment pu être réalisé dans les années 90 ! Là où certains groupes pratiquent à l’heure actuelle un OSDM sincère, mais avec ce petit truc dans la prod' ou les structures qui fait que, ok, ça sonne vieille école, mais on entend clairement que le truc est sorti en 2020, eh bien Ravenous Death, on pourrait s’y péter le nez.

Alors après, c’est vrai que l’on reste dans un environnement musical cloisonné, avec des titres qui se ressemblent pas mal, peu de variations car la formation s’appuie sur trois ou quatre recettes stylistiques, pas plus, à savoir des éléments de thrash teutonique, des aspects grindiloquents (t’as vu le jeu de mots là), des passages lourds qui rendent hommage aux vieux skeuds du groupe de monsieur Reifert, le tout enrobé d’une bonne dose de noirceur qui m’inspire les groupes les plus satanistes et nihilistes tels Angel Corpse, Impiety, Immolation, Abominator et consorts, le tout avec un engagement indéfectible (Master, Vomitory, Deranged ou encore Fleshcrawl). Rien que la description commence à vous provoquer un petit afflux sanguin au niveau du sceptre de chair, non ? En fait, "Visions From The Netherworld" est un bon disque qui souffre cependant d’un petit trouble de l’érection, en effet, le disque est trop long. C’est vrai qu’aujourd’hui, vu la flambée des prix des formats, autant matérialisés que dématérialisés, on est bien content qu’un groupe remplisse sa galette jusqu’à la couenne, mais en vérité, on peut se lasser au bout d’un moment alors que les compositions sont bonnardes. Sur les 11 tracks, j’en aurai au moins enlevé 3 et je les aurai gardées pour sortir un split ou un mini EP, tu vois le genre ?

"Visions From The Netherworld" permet donc à Ravenous Death de prouver tout son savoir-faire en matière de décrassage des cages à miel. Les mecs y vont à fond, ça sent l’investissement personnel en mode 100% dans le délire, le tout sans compromis bien évidemment. Là, la violence est de mise, le rouleau compresseur est en marche et ce disque pourra t’être utile si un jour tu veux te séparer de ta petite amie normie casse-bonbons (ou de ton mec normie lourdaud si t’es une fille). Une chose est sûre, ce disque est un parfait apanage death métallique, il réunit tous les éléments issus des vieilles gloires du passé. Alors certes, cet album va rester là où il est, c'est-à-dire dans le cercle très fermé des initiés, mais eux seuls savent…


Trrha'l
Janvier 2023


Conclusion
Note : 16,5/20

Le site officiel : www.facebook.com/ravenousdeathofficial