Quand on regarde l’artwork de "The Book Of Flight", deux réactions s’offrent à nous : c’est merveilleux, ou, c’est ringard. Personnellement j’ai décidé d’interpréter et de me faire un avis sur ce point, après l’écoute du CD et seulement après. Ce skeud c’est un concept album découpé en six volumes avec des pistes allant d’un peu moins de cinq minutes à un peu plus de dix-sept ! Ceci dit, sortir le second album huit années après le premier, c’est aussi un concept ! On s’envole pour plus d’une heure de metal progressif et dès "Volume I – The Ascent" tout y est. Un synthétiseur joueur, des riffs envoûtants, une voix aux multiples visages et des changements de rythme à la pelle. Forcément, quand il est facile d’écouter un premier morceau de 17 minutes sans se dire "putain que c’est long", la suite paraît passer à une vitesse folle. Si la musique de Rak paraît à première vue complexe mais abordable, il est des passages bien plus introspectifs, où passer à côté de l’essence même du morceau peut vite arriver pour peu que l’on soit concentré sur autre chose. En écrivant ces lignes je pense à "Volume II : The Breakthrough" et "Volume V : The Descent" avec ses airs de ballades, avec un petit côté pop et progressif. Certains morceaux sont aussi plus directs, mais sans jamais faire dans le bourrin qui tabasse le foie, l’intensité est ailleurs frôlant parfois le son électrique des guitares d’un rock très 70’S voire 80’S ("Volume III : The Book Of Flight") ou l’énergie d’un blues / jazz notamment via un travail sur le chant conséquent se rapprochant des tonalités noires américaines, le petit pétage de plomb guitare / clavier en plus ("Volume IV : The Deception"). Le périple s’achève sur "Volume VI : The Great Machine", une bien belle manière de clôturer le tout avec un beau morceau qui n’est pourtant pas celui qui reste imprégné sur les tympans. Rak c’est un peu une boule à facette - mais non ce n’est pas du disco espèce d’insolent – le groupe dévoile de multiples personnalités musicales tout au long de ce concept album de plus de 60 minutes. Des personnalités d’autant plus renforcées par la polyvalence du chant. Un seul regret peut-être, un clavier aux sonorités parfois un peu trop extravagantes susceptibles de casser l’ambiance déjà installée. Mais là je vous laisse juger. Et pour juger il faut aller écouter. Vous savez désormais ce qu’il vous reste à faire, et pour répondre à la première question de cette chronique, il est superbe cet artwork.