"Miasmal Monstrosity"
Note : 17/20
Putrevore réunit deux figures du death metal. Créé en 2004 (sous le nom Deadbreath) par l’alliance de Rogga Johansson (guitare / basse, Dead Sun, Ribspreader, Paganizer, Eye Of Purgatory, Revolting, Mecascavenger…) et Dave Rotten (chant, Avulsed, Christ Denied, Holycide, Yskelgroth…), le groupe fait en 2025 appel à Thomas Ohlsson (Dead Sun, Stass, House By The Cemetary…) pour donner vie à son cinquième album, "Unending Rotting Cycle".
Quand on parle de death metal, les gaillards savent y faire : l’un depuis la Suède où il officie dans un nombre ahurissant de projets en cultivant ses sonorités violentes assez souvent accompagné par le batteur sus-cité, et en Espagne pour l’autre qui est considéré comme l’un des acteurs majeurs de la musique extrême underground, que ce soit en jouant dans des groupes ou en gérant des structures (dont le label du projet, Xtreem Music). Réunir ces deux pointures ne peut résulter que d’une chose : des riffs de qualité, des mélodies cinglantes ou inquiétantes, mais aussi des rugissements sauvages qui garnissent ces vagues de rage à allure variable sur ces neuf titres pour un peu plus d’une demi-heure de brutalité.
Entre brutal death et tonalités old school, les musiciens n’ont aucun mal à nous faire remuer le crâne sans pour autant réinventer le genre, enchaînant des rythmiques écrasantes et respectant les codes de la bestialité, tantôt proposant des harmoniques sombres comme sur "No Mourning The Grace" ou avec une pointe de groove sur "Unending Rotting Cycle", le morceau éponyme. Mention spéciale pour le doublé final "Cult Of The Tentacle" qui semble être le climax de la lourdeur, totalement opposé à "The Cradle Replaced By The Grave", le dernier morceau, qui nous offre de bon coeur une pointe de mélancolie pour débuter avant de se laisser corrompre par les sons habituels.
Putrevore est assez discret, mais les amateurs de death metal en connaissent la raison : l’emploi du temps ultra chargé de ses membres. Pourtant, chaque album est très bien accueilli, et il en sera de même pour "Unending Rotting Cycle" qui nous offre notre dose de violence nécessaire et adorée.
"Miasmal Monstrosity"
Note : 17/20
Putrevore remet le couvert. Créé en 2004 sous le nom de Deathbreath entre Suède et
Espagne par Rogga Johansson (instruments, Dead Sun, Eye Of Purgatory,
Megascavenger, Massacre, Paganizer…) et Dave Rotten (chant, Avulsed, Christ
Denied, Holycide…), le groupe annonce "Miasmal Monstrosity", son quatrième album.
On commence avec "Those Who Dwell Beyond", un titre qui s’annonce gras et lourd dès les
premières secondes en mêlant riffs épais, chant putride et des influences old school
évidentes. Le titre ralentit parfois pour devenir pesant, puis "Vortex Devourer" vient faire
accélérer le tempo à coup de blast furieux. La rythmique est également très solide, offrant
une saturation explosive, et les leads offrent ces mélodies vicieuses et sombres, tout comme
sur "Terrible End Of The Conjurer", une composition aux riffs épais et agressifs. Le son nous
roule littéralement dessus, mais quelques accalmies sont à prévoir, renforçant la lourdeur du
son. "Clad In Skin And Rot" use du son si caractéristique de la HM-2 pour créer un mur de
saturation au son de tronçonneuse avant de placer des leads aériens, puis8 Bloodlust Of The
Sleepers" propose un son gras, lent et oppressant.
Le titre est assez court et il permet aux
leads de nous hypnotiser avant que "Miasmal Monstrosity" ne vienne faire accélérer le tempo.
Les riffs sont sans pitié, usant de la rapidité pour accentuer leur agressivité faite de rage
pure, tout comme l’épaisse "The Fleshmen Awaits" et son extrême brutalité. Le morceau
ralentit pour devenir angoissant et lourd, tout en plaçant des leads entêtants avant que "With
Tentacles Adorned" ne relance la charge mortelle. Le son est toujours aussi imposant, et
quelques pointes tranchantes se joignent au mélange épais, qui ralentira à nouveau avant
de nous écraser. "Consume All Flesh", le dernier morceau, propose des influences
death / doom putrides pour clore l’album, créant une masse sonore lancinante et entêtante
avant que le son ne disparaisse dans le néant.
La réputation de Putrevore, alimentée par ses deux fondateurs, n’est en rien usurpée.
"Miasmal Monstrosity" nous écrase avec des riffs gras, des hurlements sombres et surtout ces
influences suédoises d’outre-tombe, en faisant un album inratable.
"Tentacles Of Horror"
Note : 16/20
Une sortie en provenance directe de l'usine suédoise Rogga Johansson en exaspère toujours certains mais elle réjouit tous les autres. On connaît le principe du compositeur qui est de concocter un album entier, plus ou moins dans un style similaire (la patte du suédois est toujours là) pour un chanteur précis, ayant généralement marqué de son empreinte la scène death, et dont Rogga est fan. Nouvelle idée, nouveau groupe et nouveau chanteur. Ce projet-ci voit Johansson collaborer avec Dave Rotten d'Avulsed aux vocaux ultra gutturaux, option bruit d'évier renforcé.
Troisième album enfanté par ces vieux zombies, "Tentacles Of Horror" fait suite au très bon "Macabre Kingdom" et se classe au même niveau de qualité que ce dernier. Les vocaux dégueulasses et gluants de Dave Rotten siéent à merveille à ce death metal fangeux et gras comme du beurre, véritablement répulsif, qui pourrait faire office de bande-son idéale d'un film de mort-vivants de série Z ou d'un jeu vidéo à la Resident Evil. Chaotiques, bouillonnantes et frénétiques, ces compos de death metal retro à la suédoise sont toutes mémorables et réussies, que ce soit dans un contexte groovy, lent et malsain (le final "A Maw Surrounded By Tentacles" à l'ambiance apocalyptique) ou dans une optique frontale et bestiale ("Hyperborean Dreams"). Le travail de composition est hyper convaincant, fouillé et pertinent. Sans être original, cet album met à l'amende bon nombre de sorties "brutal death" récentes grâce à l'atmosphère de fin du monde qui s'en dégage, avec une voix d'outre-tombe sachant placer intelligemment et avec rythme ses borborygmes et une inspiration musicale élevée.
Si l'ensemble paraît monolithique et primaire, l'efficacité et l'accroche sont présentes et on tend la joue pour recevoir une bonne branlée de metal de la mort gavé d'asticots et de chairs pourries. La production allie avec bonheur puissance monstrueuse et abrasivité. L'artwork de Juanjo Castellano est magnifique, représentant une entité lovecraftienne informe s'échappant d'un temple. On ne peut imaginer une pochette plus adéquate à ce "Tentacles Of Horror" grouillant de riffs putrides et de surprises macabres.
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