Le groupe
Biographie :

Profanator est un groupe de thrash metal mexicain formé en 1999 et actuellement composé de : Antimo "Gordo" Buonnano (guitare / Castleumbra, Hacavitz, Skid Raid, ex-Blood Reaping, ex-Genital Retroplasia, ex-Hell Execution, ex-Ravager, ex-Demonized, ex-Marasmatics, ex-Domain, Reverence to Paroxysm, ex-Disgorge, ex-Impiety, ex-Pyphomgertum, ex-Rapture, ex-Shit, ex-Warfield), Led (batterie / Drowned In Blood, Escarnium, Hacavitz, Skid Raid, Xiat, ex-Remains, Reverence To Paroxysm, ex-Rapture, ex-Knife, ex-Narcolepsia, ex-Teatron Mechane), Edson Sánchez (chant / Envenomed, ex-Strike Master), Luis Lee (guitare / Raped God 666, ex-Sabacthani) et Sergio Torrijos (basse / Genocide). Profanator sort son premier album, "Libido Clerico", en Juillet 2005 chez Non Serviam Records, suivi de "Deathplagued" en 2009 chez Ablaze Productions, de "Mvtter Vicivm" en Mai 2015 chez Chaos Records, et de "Fallen" en 2018 chez MAT Records puis en Janvier 2020 chez F.D.A. Records.

Discographie :

2005 : "Libido Clerico"
2009 : "Deathplagued"
2015 : "Mvtter Vicivm"
2018 : "Fallen"
2020 : "Fallen" (Réédition)


La chronique


Profanator est un groupe qui nous vient du Mexique et qui défend un thrash aux relents passéistes, entre Venom, Hellhammer, Sodom, Dark Angel ou encore Possessed et Bathory. "Fallen" est donc le quatrième album de la formation, celui-ci développe un son profond, avec un feeling assez fidèle à celui des premiers disques des formations précitées, ce qui offre à la musique de nos amis venu du pays des piñatas un approche bien particulière.

Dès le départ, "Hatred" ouvre les hostilités, c’est la fête de la dissonance, avec un riff perturbant qui s’engage immédiatement dans le match, sans passer par la case intro. On est directement plongé dans une énergie qui puise dans le hardcore, voire le postcore, l’ensemble étant défendu par un chant rageux et criard, à la limite du crust. Les influences thrash old school s’insinuent dans le maelstrom de tourments peu à peu, notamment dans la seconde partie du titre ou les guitares incisives nous renvoient à Sodom ou Destruction. "Corpse Harvest", deuxième assaut musical, délaisse le côté expérimental pour proposer un thrash résolument sombre, au riff particulièrement étrange, saccadé, et constamment entrecoupé de silences courts. Le drumming s’exprime plus, et propose différentes interprétations. Le son des guitares manque de pêche et laisse entendre quelques imprécisions qui ajoutent un feeling juvénile, on a l’impression de se farcir une démo issue d’un trade de vieille cassette retrouvé au fond d’un tiroir poussiéreux. Les solos anarchiques délivrent une énergie incroyable et s’autorisent le lâcher prise. Nous avons aussi des titres plus directs, comme "Filth", sorte de The Haunted crado, aux riffs sensiblement mélodiques, toute proportion gardé. Finalement, les compositions ont toutes un petit truc qui varie, qui laisse entendre des éléments nouveaux.

Pour le coup, la production garage sied à ravir à la tendance approximative de l’interprétation car, il faut l’admettre, ces mecs jouent comme à la fin des années 80, à une époque où c’était des gamins de 16 ans qui façonnaient le metal extrême, avec son lot d’imprécisions et de limite techniques. Ainsi, nous sommes en présence d’un metal assez home made, et de ce fait, le mixage peut ne pas plaire. En effet, les guitares sont assez lointaines et diffuses et la batterie donne l’impression d’avoir été enregistrée dans un vieux garage mal sonorisé, c’est dommage car le drumming est incisif et technique, surtout dans les rafales de double grosse caisse, précises et élancées. La basse est audible, mais son son est plat, et ne possède pas réellement de coffre, un poil plus de présence aurait mieux consolidé l’ensemble. En revanche, le chant, grâce à son interprétation hardcore se démarque nettement, délivrant de ce fait l’énergie qu’il peut manquer parfois au sein des compos. Ce manque d’énergie n’est pas dû à la faculté des musiciens à jouer hargneux, mais vraiment à la production qui écrase l’ensemble dans un miasme sonore parfois difficilement compréhensible. Malgré ce point qui risque de dérouter l’écoute de certains metalheads, "Fallen" réserve quelques très bonnes surprises, comme le presque crust "Pest" et son riff obscur qui sent le warpaint, "Night Fever", qui fleure le speed metal à plein nez, mais qui débute par une intro largement dispensable, ou "Kalendisept", genre de Slayer à la suédoise.

Profanator défend ainsi une musique aux couleurs de sa pochette, en noir et blanc. Le metal froid dispensé par le groupe est énergique, bien encré dans le thrash obscur des années 80, tout en incorporant quelques éléments plus modernes qui s’inspirent du hardcore notamment, ou du crust. Si la production brouillonne ne vous dérange pas, et que vous recherchez un metal assez authentique, "Fallen" sera votre came.


Trrha'l
Octobre 2020


Conclusion
Note : 14,5/20

Le site officiel : www.facebook.com/profanatoroficial