Le groupe
Biographie :

Principality Of Hell est un groupe de black / thrash metal grec formé en 2013 et actuellement composé : The Magus (basse, chant / Necromantia, Thou Art Lord, ex-N.A.O.S., ex-Raism, ex-Diabolos Rising, ex-Necromancy, ex-Rotting Christ, ex-Mortify, ex-Danse Macabre, ex-Wampyre ShadowWolf), Maelstrom (batterie / Dephosphorus, End, Mentally Defiled, Nigredo, Profane Prayer, Ravencult, Thou Art Lord, Vacantfield, ex-Cross Denied, ex-Heavensore, ex-Hordes of Decay, ex-Plaguendgraves, ex-Abyssgale, ex-Dodsferd, ex-Mortal Torment, ex-Nadiwrath, ex-Necrochakal, ex-Stillborn Virtue, ex-Thy Darkened Shade) et El (guitare / Diavolos, Nergal, Soulskinner, Thou Art Lord, ex-Vanity, ex-Terra Tenebrae, ex-Altar, ex-Wampyre ShadowWolf). Principality Of Hell sort son premier album, "Fire & Brimstone", en Août 2014 chez World Terror Committee, suivi de "Sulfur & Bane" en Octobre 2016 chez Osmose Productions.

Discographie :

2014 : "Fire & Brimstone"
2016 : "Sulfur & Bane"


La chronique


Décidément, cette fin d'année s'avère riche en surprises et en découvertes. Aujourd'hui, c'est la Grèce qui est à l'honneur avec un jeune groupe nommé Principality Of Hell et qui sort ici son deuxième album intitulé "Sulfur & Bane"... Mais quand on sait que l'homme derrière tout cela n'est autre que Magus de Necromantia et Thou Art Lord, notre curiosité ne peut qu'être piquée au vif ! Et puis après un passage chez les excellents World Terror Committee, c'est maintenant chez Osmose Productions que la formation hellénique a signé, ce qui ne fait que conforter mon optimisme, Osmose se trompant rarement sur la qualité d'un groupe... C'est donc avec une certaine excitation que je m'en vais me plonger dans l'écoute de ce nouvel opus : on se retrouve de l'autre côté !

Après une courte intro incantatoire, on entre dans le vif du sujet avec "Blood Moon Rising". D'entrée de jeu, on a affaire à un black / thrash des plus old school, à l'image du son très "garage" ! L'énergie est au rendez-vous, mais le manque de puissance évident s'avère rapidement préjudiciable à mon sens. Après, c'est sûr qu'on entend chaque instrument distinctement et que ce choix colle bien au style pratiqué par les Grecs, mais en 2016, le groupe se trouve en total décalage avec la "concurrence" dans ce registre en apparence si simple et pourtant si compliqué ! On enchaîne avec "Sons Of The Desert" introduit par quelques arpèges de guitare. Cette fois-ci, on a affaire à un titre résolument mid-tempo, plutôt sympathique malgré quelques longueurs... Mais là encore, la musique de Principality Of Hell se trouve desservie par le son, et surtout ici celui du chant, un peu trop en avant et bourré de réverbe, ce qui peut par moments le rendre pénible. Après, il y a de bonnes idées et ce côté imparfait colle parfaitement à cet esprit black / thrash, comme si ce "Sulfur & Bane" avait été enregistré par des ados dans les années 80... Si telle est la démarche du groupe, alors, la réussite est parfaite, mais en 2016 et avec des musiciens d'expérience, cela peut parfois sembler un peu léger !

Le morceau suivant s'intitule "The Invisible Empire" et, étonnamment, son premier riff vous rappellera une formation qui n'a rien de black et pas grand chose de thrash : Obituary ! Ce riff mid-tempo et plutôt groovy n'est pas mauvais mais semble tout simplement ne pas appartenir au combo hellénique qui nous intéresse aujourd'hui... Certains passages sonneront plus black metal, me rappelant par exemple le "Nifelheim" de Throne Of Ahaz, mais même à l'époque, cet album était mieux produit que ce "Sulfur & Bane", avec des musiciens fougueux et des guitares acérées ! Là, on se retrouve vite aux portes de l'ennui... Certes, ces riffs vous rappelleront des souvenirs, mais ils manquent cruellement de folie ! Place maintenant au titre éponyme heureusement beaucoup plus rentre-dedans. On va ainsi enfin plonger dans une rage vieille de 30 ans qui sent bon la bière et la sueur ! Je vous laisse imaginer le carnage avec un son un tant soit peu plus actuel et puissant à l'image du "Herald The Unsung" de Triumphant pour rester dans les jeunes formations... Il ne manque ici pas grand-chose pour nous faire vibrer, mais du coup, c'est surtout les plus anciens d'entre vous qui réussiront à y trouver leur compte, ou alors les jeunes les plus "true" et les moins difficiles !

On continue avec "The Diabolist" qui arrive à avoir une guitare d'introduction encore plus "roots" que le reste ! Malheureusement, ce morceau s'avère assez plat malgré quelques accélérations... Pourtant, à un moment, un lead mélodique insoupçonné va faire son apparition, notes glaciales et délicieuses perdues dans l'obscurité se transformant en un solo de haute volée ! Ce sont de petites idées comme cela qui manquent à Principality Of Hell pour rendre leur nouvel album plus surprenant, dynamique et addictif... Mais pour tout vous dire, à ce stade de l'écoute, j'ai l'impression d'avoir oublié tout ce que je viens d'entendre tellement je n'ai pas été marqué ni transcendé ! "In The Shadows Of Sodom", heureusement, me permet de sortir quelque peu de ma torpeur. On retrouve ici un titre énergique et vindicatif à l'image de ce que je m'attendais à trouver sur cet album... Ce morceau fonce dans la mêlée sans se poser de questions, bref, c'est le genre de moment de bravoure sans concession comme on les aime ! Pourquoi alors de tels moments sont-ils aussi rares ? Quelques morceaux mid-tempo ici et là pour calmer le jeu et donner du relief à l'ensemble, pourquoi pas, mais le contraire ne correspond pas vraiment à l'idée du black / thrash metal que je me faisais !

On poursuit avec "The Black Ram" qui revient à quelque chose de plus mid-tempo et pas forcément très passionnant car un peu trop simpliste à mon goût. Et quand le morceau s'accélère un peu, cela manque cruellement d'envie et de lâcher prise ! La lassitude va ainsi continuer de s'insinuer dans mon esprit avide de violence... Heureusement, je vais vite être écouté et servi avec "Den Of The Serpent", titre on ne peut plus direct et frénétique ! Quand inspiration diabolique et folie meurtrière s'allient, le résultat ne peut qu'être à la hauteur de nos attentes : le genre de morceau qui ne peut que semer le chaos en concert ! Après un titre aussi fracassant, on terminera l'écoute avec "The Marble Witch" et son riff principal plutôt mou du genou, malgré un refrain plutôt entraînant et entêtant. Bref, pas forcément la meilleure manière de finir ce "Sulfur & Bane"... Heureusement, Principality Of Hell va nous offrir une bonne dose de reprises histoire de clore ce chapitre sur une note positive ! Quoique... Certes, elles sont un bel hommage aux groupes qui ont influencé Magus par le passé comme Slayer, Venom ou Bathory, mais elles ne seront jamais au niveau des versions originales ! Mention spéciale malgré tout au "Blasphemer" de Sodom avec Sakis de Rotting Christ en guest vocal et au "Dawn Of Meggido" de Celtic Frost faisant la part belle à V. Priest, chanteur des excellents Acherontas...

Voilà donc un album en demi-teinte, ce qui est un comble pour un groupe se revendiquant du black / thrash metal ! Ce style se veut sans concession, alors en général, soit on adore, soit on déteste... Mais là, je suis entre les deux ! Bien sûr parce qu'à mon sens, la musique des Grecs est desservie par le son pas assez incisif à mon goût, mais pas que... Mis à part quelques moments de bravoure violents, possédés et gorgés de folie, c'est cette dernière qui fera surtout défaut le reste du temps ! Quand la haine cède sa place à l'ennui, ce n'est jamais très bon, n'est-ce pas ? Cet album, à l'image des reprises proposées, se veut un genre d'hommage à un genre musical qui a vu naître nombre de musiciens qui font aujourd'hui la renommée du black metal actuel, et pour cela, je respecte la démarche et on sent que ce "Sulfur & Bane" a été enregistré avec une sincérité et un dévouement sans faille ! Mais Principality Of Hell semble en quelque sorte prisonnier de sa démarche qui semble brider sa créativité... Espérons maintenant que la formation hellénique parvienne à trouver sa propre voie afin de nous proposer quelque chose de plus personnel car pour l'instant, je préfère encore écouter les groupes dont la bande à Magus se veut le porte-parole !


Carcharoth
Décembre 2016


Conclusion
Note : 12/20

Le site officiel : www.facebook.com/principalityofhell