"Suffocating In The Current Of Time"
Note : 18/20
Vivez l’apocalypse avec Praise The Plague. Créé en 2017 en Allemagne, le groupe
composé de Robert Carmosin (chant), Marcel Martin (guitare), Benjamin Linz (basse)
Sascha Bühl (batterie) et Christoph Macht (guitare) continue de dévoiler son univers avec
"Suffocating In The Current Of Time", son troisième album.
Les ténèbres s’ouvrent lentement avec "Veil Of Tyrants", une première composition hautement
mélancolique qui va finalement s’enflammer en exposant un hurlement et l’abrasive
saturation tout en gardant son approche lancinante. Le son pesant nous mène jusqu’à une
seconde explosion de fureur où les influences black metal s’expriment enfin à pleine vitesse
grâce à des leads tranchants, mais "The Tide" prend rapidement la suite pour placer ses riffs
imposants sous les vociférations oppressantes. Le mélange devient plus vif et malsain
lorsque les riffs accélèrent, mais il sait également nous envoûter grâce à un son clair
apaisant avant de revenir à la lourdeur, tout comme sur "Astray From Light" qui nous écrase
d’abord très lentement avant de revenir au chaos plus rapide tout en conservant une
dynamique éthérée au niveau des leads.
"A Serpent's Tongue" apparaît ensuite après une
courte pause, révélant les sonorités brumeuses de son sample introductif suivi par la
rythmique martiale mais dissonante des musiciens à travers des patterns bruts qui nous
mènent à "Devourer", le titre le plus court de cet album. Le morceau ne perd pas de temps
pour placer son voile de tonalités grinçantes et les éruptions vocales furieuses, mais il est
vite rattrapé par "Throne Of Decay", dernier titre qui fera progressivement naître son
atmosphère sombre et inquiétante avant d’y injecter sa saturation étouffante et pessimiste,
puis les parties vocales qui rendent le mélange toujours plus infernal jusqu’à la dernière
seconde.
L’oppression trouve une nouvelle signification avec Praise The Plague. En plus de nous
écraser avec des rythmiques pachydermiques, le groupe ajoute habilement ses influences
mélancoliques et glaciales, faisant de "Suffocating In The Current Of Time" une tranche de
noirceur inoubliable.
"The Obsidian Gate"
Note : 17/20
Nouvel album pour Praise The Plague. Créé en 2017 en Allemagne, le groupe sort un
premier album en 2017, puis un EP en 2018. Après un album live en 2020, Benjamin Linz
(basse), Sascha Bühl (batterie), Robert Carmosin (chant), Marcel Martin (guitare) et
Chris (guitare) nous offrent "The Obsidian Gate", leur deuxième album.
Bien qu’en cette période le nom du groupe pourrait prêter à sourire, leur musique est tout
sauf amusante, dévoilant un doom / sludge sombre qui s’illustre avec l’introduction
progressive de "The Descent". Plus le groupe avance, plus le son est oppressant, offrant
parfois des passages majestueux ou des leads perçants. Après un break apaisant, les
hurlements rejoignent le mélange, créant une tornade de fureur dans laquelle on retrouve
des éléments de black et death old school. L’intensité impie continue sur la planante mais
dérangeante "Blackening Swarm II", une composition très dissonante qui ne met que peu de
temps à réveiller un blast furieux, qui sert de base à des riffs tranchants et glaciaux. On
continue avec l’angoissante "Great Collapse", un titre qui s’axe très clairement plus sur
l’oppression et les accents black metal que le groupe donne à son mélange de sludge
poisseux et de doom malsain. Les quelques pauses que le groupe intègre à sa masse
sonore fumante leur permet de faire apparaître une voix lointaine avant de nous assommer
avec une nouvelle partie lancinante.
Le final nous mène à "The Obsidian Gate", un titre
instrumental qui progresse lentement dans les ténèbres tout en restant planant, puis on sent
un retour vers des riffs plus aériens et lumineux avec l’introduction de "Beyond". Mais
l’accalmie est de courte durée, puisque la noirceur explose rapidement pour nous offrir un
torrent rythmique épais, surmonté par quelques leads majestueux qui piochent dans les
racines old school de la formation. Les accents sludge nous assomment à leur tour, puis
"The Ascent", le dernier morceau, nous dévoile des tonalités entêtantes avant de nous
envelopper dans son voile de mélancolie. Ce n’est qu’une fois que l’explosion semble
inévitable que le groupe nous piétinera à nouveau avec son mélange sombre, lancinant et
oppressant.
La noirceur de Praise The Plague se propage très rapidement. Bien que quelques tonalités
plus douces et entêtantes apparaissent de temps à autre, "The Obsidian Gate" est un album
lancinant et oppressant, qui prend dans les racines old school du black et du death metal
pour nourrir un sludge / doom gras et putride.
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