Le groupe
Biographie :

Powerwolf est un groupe de heavy / power metal allemand, originaire de la ville frontalière de Sarrebruck, formé en 2003, d'abord signé sur le label Metal Blade Records, puis sur le label Napalm Records depuis 2013. Le groupe sort son premier album, "Return In Bloodred", en 2005. En 2007, s'ensuit un second album, "Lupus Dei", un album concept mettant en scène un loup comme personnage principal. Le troisième album, "Bible Of The Beast", est commercialisé le 25 Avril 2009. Le quatrième album, intitulé "Blood Of The Saints", est commercialisé le 29 Juillet 2011 en Europe et le 2 Août 2011 aux États-Unis. En 2012, Powerwolf sort deux disques. Le premier, "Wolfsnaechte 2012 - Tour EP", un split EP avec Mystic Prophecy, Stormwarrior, et Lonewolf. Le second, intitulé "Alive In The Night", le premier album live, contient dix pistes pour une durée totale de 45 minutes. Il paraît en Avril 2012 dans l'édition allemande du magazine Metal Hammer. Le 18 Juillet 2013, le groupe sort l'album "Preachers Of The Night", son cinquième album studio, mais le premier sur le label Napalm Records. Il se classe premier en Allemagne. "Blessed And Possessed", le sixième album studio du groupe, est attendu pour Juillet 2015, toujours chez Napalm Records. L'album suivant, "The Sacrament Of Sin", sort en Juillet 2018. "Call Of The Wild", le huitième album, sort en Juillet 2021.

Discographie :

2005 : "Return In Bloodred"
2007 : "Lupus Dei"
2009 : "Bible Of The Beast"
2011 : "Blood Of The Saints"
2013 : "Preachers Of The Night"
2015 : "Blessed And Possessed"
2018 : "The Sacrament Of Sin"
2021 : "Call Of The Wild"


Les chroniques


"Call Of The Wild"
Note : 16/20

Réglés comme une horloge, les Allemands de Powerwolf sont de retour avec "Call Of The Wild" après seulement trois ans qui ont en plus été occupés par un album de reprises et un album qui reprenait d'anciens morceaux en version symphonique. On chôme pas chez Powerwolf et les amateurs savent déjà ce qu'ils vont trouver avec ce nouvel album.

La formule ne change pas et "Faster Than The Flame" annonce la couleur d'entrée de jeu avec toujours un heavy / power énergique et accrocheur flanqué des habituelles nappes d'orgue en fond. Rien de nouveau certes mais cela fonctionne toujours aussi bien et on se retrouve embarqués pour un ride épique et catchy en à peine quatre minutes avec ces "Faster, faster" sur le refrain qui sont un clin d'oeil évident au "Master Of Puppets" de qui on sait. "Beast Of Gévaudan" enchaîne et on se retrouve là encore avec un morceau très énergique, nerveux et assez puissant qui fait une fois de plus son effet en quelques secondes seulement. Le break plus lourd avec ces gros choeurs en fond est d'ailleurs excellent et met un bon coup derrière les oreilles. Powerwolf ne fait toujours pas de fioritures et balance la sauce de manière directe pour garder une accroche maximale. Certes on sait à chaque album ce que l'on va entendre et la surprise n'est pas vraiment de la partie, mais bon, le power metal c'est comme ça et encore quand plus quand c'est fait à l'allemande. Par contre, en termes d'efficacité et de qualité, il n'y a rien à redire, c'est impossible à prendre en défaut tant tous les coups touchent la cible. Une fois de plus les morceaux ne dépassent pas les quatre minutes et le savoir-faire du groupe en termes de composition fait mouche une fois de plus, les refrains vont vous entrer dans le crâne et vont vous hanter pendant des jours. Et comme d'habitude, c'est parfaitement taillé pour la scène et c'est bien dommage de ne pas pouvoir en profiter pour l'instant, un groupe comme Powerwolf en live c'est toujours une bonne fiesta.

Vous l'aurez déjà compris si vous aimez Powerwolf, il n'y a aucune chance que vous soyez déçus, d'ailleurs vous écoutez probablement l'album depuis sa sortie. "Call Of The Wild", comme ses grands frères, propose une fois de plus l'équilibre parfait entre puissance, accroche, mélodie et ambiances épiques ou horrifiques. Je ne sais pas comment ils font mais ça marche à tous les coups et ces quarante minutes passent à une vitesse folle. Et mine de rien, cette pointe de fun qui habite toujours les albums de Powerwolf fait du bien en ce moment, après toute une période morose un peu de punch et de patate dans les oreilles ce n'est pas du luxe. Vous savez en tout cas à quoi vous en tenir, si la musique du groupe ne vous a jamais titillé ce n'est pas cette fois que cela va commencer et l'inverse est vrai aussi, si vous avez toujours accroché vous êtes repartis pour un tour. Niveau son, c'est pareil ça sonne toujours aussi bien, c'est toujours aussi propre et gros et on évite les défauts de certaines grosses productions, bref c'est l'enrobage parfait pour ce type de musique. Pour ceux qui n'en auraient pas assez, il y a la version double CD qui propose en plus dix anciens morceaux en duo avec du beau monde (Doro Pesch, Alissa White-Gluz, Björn "Speed" Strid, Johann Hegg, Ralph Scheepers, Jari Mäenpää, Matt Heafy, Chris Harms, Christopher Bowes et Johannes Eckerström, excusez du peu !). Et si vraiment vous êtes affamés, vous avez une version triple CD avec en plus "Call Of The Wild" en version orchestrale, bref vous avez de quoi faire !

Powerwolf nous balance avec "Call Of The Wild" un concentré de power metal fun, accrocheur, puissant et épique, dans la droite lignée de ses prédécesseurs. Il n'y a rien de nouveau certes mais ça fait du bien par là où ça passe et le talent du groupe n'est plus à prouver. Cette petite quarantaine de minutes passe toute seule et ces onze nouveaux morceaux sont tous aussi efficaces les uns que les autres.


Murderworks
Octobre 2021




"The Sacrament Of Sin"
Note : 16/20

Jouer les cartes de l’honnêteté et de la bonne foi peut vous sortir de bien des pétrins. Alors voilà, mon jeu est dévoilé. Je connaissais Powerwolf que de nom, savais qu’ils étaient un produit du power metal allemand, sans plus. J’ai donc devant moi tout un catalogue à écouter.

Actif depuis près de 15 ans, Powerwolf présente donc "The Sacrament Of Sin", leur septième album complet à ce jour. D’entrée de jeu, la formation ne pourrait clairement pas renier ses origines. Le power metal allemand a ça de bon, il est reconnaissable d’entre tous de par son agressivité couplée à un sens de la mélodie incomparable. Poursuivant les pas déjà en place, tracés par les Rage, Gravedigger et autres Primal Fear, et puisant dans les influences héroïques de Sabaton, Powerwolf s’impose de par un son plus grand que nature, à la hauteur de la musique qu’il propose. Au jeu des comparaisons, Attila Dorn se veut un fin mélange entre Peavey Wagner et Chris Boltendahl.

Sans nécessairement faire dans la vitesse à tout prix, à la DragonForce, Powerwolf s’efforce plutôt de miser sur une approche épique et grandiose, sans pour autant faire dans le kitch. D’ailleurs, l’ajout d’arrangements orchestraux, rien de nouveau je vous l’accorde, ajoute tout de même une couche imposante au son déjà impérieux du groupe. J’ai parfois l’impression que la bête noire des groupes de power sont les ballades. Autant, une power ballad de qualité peut s’imposer et traverser les époques ("Fade To Black"...) autant Stratovarius possède la panoplie de ballades sirupeuses où même Jörg Michael trouvait le temps long. "Where the Wild Wolves Have Gone" s’avère l’exception qui confirme la règle. Une power ballad de première qualité, qui fera fondre le plus solide des coeurs de metalhead. Et si l’audace ne fait pas partie de votre vocabulaire, vous pouvez être certain de vivre sans risques, et du coup de ne rien réaliser non plus. Powerwolf ne fait pas dans la demi-mesure et se permet même le petit côté progressif dans un "Stossgebet" redorant avec aplomb le blason du power metal édulcoré des dernières années. Et à l’écoute des couplets de "Nightside Of Siberia", les nostalgiques de la période faste de Blind Guardian pleureront en silence.

Le principal intérêt de "The Sacrament Of Sin" est l’agencement des pièces qui, par un savant choix, garde en alerte l’auditeur tout le long des 44 minutes de cet exploit metal. Powerwolf a un pouvoir, celui de transcender le genre, de se l’approprier et de le faire sien. Powerwolf peut fièrement s’afficher au panthéon des dieux du metal allemand.


Mathieu
Août 2018




"Blessed And Possessed"
Note : 16/20

Sixième album en 10 ans, on ne peut pas dire que Powerwolf chôme, sans compter que le groupe écume les scènes assez régulièrement ! Tout ça pour dire que "Blessed And Possessed" est le nouveau bébé de ces Allemands qui pratiquent un heavy horrifique et diablement entraînant.

La formule est connue depuis longtemps maintenant certes, mais il faut avouer qu'elle fonctionne toujours aussi bien. Dès "Blessed And Possessed" qui ouvre l'album, on retrouve ces nappes d'orgue, ces riffs typiquement heavy qui invitent au headbang, ces mid tempos surmonté d'une double grosse caisse fidèle au poste et ce chant à la fois éraillé ou lyrique selon les morceaux, bref la recette Powerwolf. Les morceaux ne durent pas plus de 3 ou 4 minutes, tout dans l'efficacité et pas de fioriture, c'est ce qui fait d'ailleurs le succès de ce groupe en live. Ils ne réinventent rien mais ce petit côté horrifique à grands coups d'orgue font que la patte Powerwolf est tout de suite reconnaissable. Rajoutez à ça une imagerie basée sur le détournement de symboles religieux ou des classiques de l'horreur, et surtout ce qui manque à beaucoup de groupes de metal, à savoir une bonne dose d'humour et vous avez un cocktail détonnant qui marche à tous les coups. Les habitués de la maison retrouveront immédiatement leurs marques sur ce nouvel album, rien n'a changé mais les morceaux refont mouche une fois de plus. En dehors du petit ajout en ambiances horrifiques, il s'agit ni plus ni moins que de heavy à l'allemande, efficace, mélodique, puissant et accrocheur. Si vous êtes allergiques à ce style de metal, vous passez votre chemin de suite, mais je pense que le nom du groupe vous aura déjà donné suffisamment d'indices. Le genre d'albums à écouter entre potes avec le stock de bière syndical, ça passera sans problème dans une fiesta quelconque.

Si cette description pourrait presque avoir l'air péjorative, sachez qu'il n'en est rien, même si j'aime beaucoup les groupes brutaux, froids ou techniques, le heavy a été ma porte d'entrée dans le metal et ce genre de groupes me parle toujours. Powerwolf sait y faire en matière de heavy fédérateur et accrocheur, les 46 minutes passent comme une lettre à la poste même si je ressens une légère baisse de pression en fin d'album. Les premiers morceaux sont tellement percutants que les deux ou trois derniers paraissent un poil en dessous, rien de mauvais cependant loin de là. Nul doute que ces morceaux vont encore faire un carton sur scène, ils sont taillés pour en tout cas. On sent clairement une volonté de se faire plaisir, aucune prise de tête à l'horizon et comme le dirait un certain Wayne Campbell dans Wayne's World : "Ces types ont le sens de la fête !". Avec Powerwolf, ce sont presque les souvenirs des anciens groupes de hard ou de heavy qui remplissaient les stades qui reviennent, certes ils n'en sont pas encore là mais tout y est. L'imagerie très travaillée, la musique accrocheuse et fédératrice, un côté fun très prononcé, le gros barnum sur scène avec effets en tout genre, bref tout ce qu'il faut pour que ça cartonne. Peut-être que l'époque n'y est plus, je ne sais pas, mais ce groupe a toutes les cartes en main pour exploser. Sachant que le groupe s'est retrouvé numéro un des charts allemands pendant 6 semaines avec son précédent album, ça pourrait venir (même si effectivement l'Allemagne est très friande de ce genre de heavy, bien plus que la France en tout cas).

Nouvel album donc dans la droite lignée de ses prédécesseurs, rien de nouveau mais un Powerwolf toujours aussi efficace qui devrait ravir les habitués de la maison et faire un carton sur scène.


Murderworks
Août 2015




"Preachers Of The Night"
Note : 17/20

Après maintenant dix années d’existence, Powerwolf a su acquérir une notoriété déconcertante. Qui donc l’aurait parié surtout quand les frères Greywolf  (Charles et Matthew ne sont pas frères dans la vraie vie) ont décidé d’aller recruter un chanteur au pays des loups-garous en la personne de  Attila Dorn pour fredonner des textes à vocation principalement religieuse : au premier abord ça pourrait prêter à de la moquerie. Pourtant, preuve en est, les Germaniques sont devenus très populaires et leur cinquième album studio "Preachers Of The Night" est dans les bacs.

Alors, pourquoi changer une recette qui marche, le combo teuton pratique comme à l’accoutumée un power / heavy totalement axé sur la religion, "Amen And Attack", "In The Name Of God" ou "Secrets Of The Sacristy" en sont les exemples les plus probants. Je vous défie d’ailleurs de compter les "Amen" ou les "Hallelujah" présents tout le long de la fresque, le résultat doit en être ahurissant ! Tout comme "Blood Of The Saints", leur dernière prouesse de 2011 qui a rencontré un franc succès, ce "Preachers Of The Night" est de toute beauté, une sorte de machine à tubes. Pourtant, au niveau musical pas grand-chose de novateur, le combo s’inscrivant dans la pure tradition teutonne dans la lignée de Gamma Ray ou d’Helloween. Mais il y a une certaine identité dans la musique de Powerwolf, avec ces refrains qui font mouche, ces intros toujours aussi maîtrisées, ces claviers rendant l’ensemble quelquefois le kitsch, comme l’introduction de "Kreusfeuer", ces solos toujours aussi efficaces, comme dans "Coleus Sanctus". Puis il y a le vocaliste surdoué Attila Dorn qui nous ballade tout au long de l’album, jonglant entre chant lyrique, épique, décidemment le bougre est doué, très doué. "Preachers Of The Night" est un beau voyage, muni de morceaux fédérateurs comme "Amen And Attack" ou l’excellent "In The Name Of God" qui sera certainement fredonné par les plus aguerris durant les concerts, des morceaux plus speed comme "Cardinal Sin" qu’on croirait sorti tout droit d’un album d’Helloween  ou "Secrets Of The Sacristy" et sa super mélodie, "Sacred And Wild", quant à lui, sonne vraiment teuton avec son atmosphère médiévale, un peu comme Grave Digger, des morceaux plus sombres, religieux comme "Kreusfeuer", chanté d’ailleurs en allemand et muni d’un son d’orgue ou "Coleus Sanctus" et ses chœurs bien sentis. Voilà pour ce qui est de cette cinquième offrande de nos loups-garous teutons préférés.

Sans réinventer quoi que ce soit, la troupe aux frères Greywolf continue sa marche en avant avec des productions solides et attrayantes. Il faut savoir aussi que ce "Preachers Of The Night" s’est classé premier pendant plusieurs semaines dans les charts allemands, ce qui n’est pas rien ! Même si ce n’était pas gagné d’avance, le combo a signé un opus aussi bon que le précédent "Blood Of The Saints", voire meilleur. Si vous aimez le groupe ou si vous aimez ce genre musical, alors vous pouvez y aller les yeux fermés.


Romain
Janvier 2014


Conclusion
L'interview : Roel van Helden & Falk Maria Schlegel

Le site officiel : www.powerwolf.net