Power Trip est un groupe de thrash metal^/ crossover formé en 2008 aux Etats-Unis. Il est composé de Riley Gale (chant), Black "Rossover" Ibanez (guitare lead), Nick Stewart (guitare rythmique), Chris Ulsh (batterie) et Chris Whetel (basse). Quatre ans après "Manifest Decimation", le groupe a sorti son second album "Nightmare Logic" le 24 Février chez Southern Lord Records.

En 2013 était paru "Manifest Decimation", album de thrash / crossover old school d’un jeune groupe américain, Power Trip. L’album, plutôt bien reçu par la critique, présentait tout de même quelques défauts souvent caractéristiques du premier album d’une formation. Alors, que va donc nous offrir le petit nouveau ? "Soul Sacrifice" introduit l’album sans grand ménagement, avec un riff d’intro lourd et incisif. La production est toujours très 80’s, avec une batterie aussi forte que les pistes de guitares. Le chant, bourré de réverbe, est d’ailleurs presque fondu dans la nappe instrumentale. Le résultat sonne 100% "Bonded By Blood" d’Exodus, avec la voix criarde de Riley et les chœurs typiques du thrash metal. Nous avons là un très bon titre qui malgré ses influences évidentes installe un cadre musical particulier, sombre et crasseux. "Firing Squad" joue le jeu à fond, il déboule comme un boulet de canon et nous balance du thrash aux grosses teintes crossover tant dans la rythmique que le phrasé. Entre les solos de guitares complètement fous, le bridge carrément hardcore et la nappe musicale lourde comme un soir de tempête, on ne peut y être insensible ! "Nightmare Logic", le morceau éponyme, porte bien son nom. A son écoute, on se sent comme perdus dans un brouillard épais où les deux guitares, dirigées par une batterie forte et puissante, se livrent une bataille sans merci. On alterne tout du long entre la haine implacable du thrash et le groove du crossover. Une fois encore, c’est une réussite.

Eh bien, qu’est-il donc arrivé à Power Trip ? Bien que leur précédent album soit très honorable, le groupe semble avoir été frappé d’une inspiration soudaine et nouvelle. En effet, celui-ci semble avoir trouvé sa voie, et ce n’est que le début de l’épopée ! "Waiting Around To Die" démarre avec un riff lent, appuyé par la batterie qui fait monter le suspens. On sent que ça va exploser d’une seconde à l’autre. Ça ne loupe pas, les guitares nous emmènent dans un tourbillon de notes, et la voix presque death crache sa haine envers l’industrie pharmaceutique. Comme tout groupe de thrash qui se respecte, Power Trip aborde ainsi dans ses compositions des sujets tabous de notre société, que l’on retrouve également dans "Crucifixation", portant sur la religion. On hisse le drapeau blanc – musicalement, en tout cas ! - le temps de "If Not Us Then Who", au tempo groovy et entraînant, tel un bon vieux morceau d’Anthrax. Le crossover est de mise ici, et c’est plus qu’efficace. Le refrain soutenu par les chœurs est facile à retenir, et la rythmique fait mouche. Le morceau s’achève dans un fondu instrumental, où les guitares fourmillent, petit à petit ensevelies dans le chaos. Le groupe n’en a définitivement pas fini de nous surprendre, semble-t-il. J’avais déjà parlé de "Crucifixation" un peu plus haut, c’est ce morceau violent au possible qui termine ce superbe album. Ce titre d’un peu plus de cinq minutes – c’est le plus long des huit titres -, est parfaitement représentatif de l’atmosphère globale de l’opus. Ainsi, "Nightmare Logic" se termine comme il avait commencé, dans le cataclysme cauchemardesque de notre monde.

Avec "Nightmare Logic", Power Trip peut faire taire les critiques les plus rébarbatives à son égard. Cet album ne fera pas l’unanimité c’est une évidence, mais il faut reconnaître qu’en quatre ans le groupe a énormément évolué et mûri. Son empreinte est posée et officialisée, il nous emmène sans détour dans son monde chaotique, mais surtout fascinant. Les compositions sont d’une grande qualité, on ne se lasse pas une seconde. C’est avec une grande impatience que j’attends leur prochain album !