"Paper Plane"
Note : 13/20
"Paper Plane" démarre avec le titre "Ego Prevails, Friendship Declines" qui nous plonge dans une atmosphère purement post hardcore, dans un domaine avec voix claire et criarde. Au niveau musical, ça suit la même logique avec des guitares qui sonnent pop et saturées. L’ensemble de la galette est dans ce registre, ce style de post hardcore peut néanmoins diviser les foules, certains trouveront ça trop doux, peut-être. Mais dans la globalité, nous avons affaire à de la bonne musique, c’est carré, bien joué, et le groupe respecte tout à fait son genre. Par moments, le disque est un peu plus rapide comme sur "Being Someone", "Orders Come With Murders", "Second Chance". On remarque aussi quelques riffs metal notamment sur "A New Beginning", et "A.I.B.O.M.S". L’alliance des deux types de chant est tout à fait en corrélation, l’un avec l’autre, honnêtement c’est bien foutu. Le style de Post Offense peut faire penser à du Thursday, ou bien du Waterdown, cela prouve qu’on est bien sur un disque de post hardcore moderne. Le point d'orgue mélancolique et doux du skeud est certainement "My Soul To You", un moment bien beau avec son introduction au piano qui aura pour but de détendre l’atmosphère très rock de "Paper Plane", après les fans de gros son brutal auront peut-être du mal à adhérer. Mais la plage "We Woke Up Evil" nous remet dans l’esprit des autres titres. La chanson éponyme de l’album nous remet dans une atmosphère douce, toujours avec du piano, cette chanson qui est vraiment éloignée musicalement des autres tracks, la chanteuse Amoria est en featuring sur ce titre, cela rajoute un côté soul, il est certain que beaucoup d’entre vous seront surpris. Le final se fait avec le titre "Break The Silence" qui sonne très electro, là encore Post Offense nous étonne, après on aime ou on n’aime pas.
Pour conclure, le groupe nous sert un album bon mais avec beaucoup de facettes qui risquent d’en décevoir plus d’un. Musicalement, si on reste sur les chansons de post hardcore, c’est bon, un style qui mixe douceur de la pop et brutalité du hardcore. Donc un bon disque avec ses moments atypiques, qui mérite tout de même qu’on se penche dessus.
"The Fear Behind Your So Called Perfection"
Note : 16/20
Vibrant, hurlant, énergisant ! Une grosse claque que cet EP, nommé "The Fear Behind Your So Call Perfection". Post Offense sort ce premier bébé après une année 2008 bien difficile si on peut dire au début avec un chanteur à trouver ! Celui-ci arrivé, ils ont passé la majeure partie de leur temps à travailler leurs morceaux et octobre, coup sur coup, le clip puis l’EP sortent et le groupe montre qu’il est toujours là, et plus que jamais !
Sur la pochette du CD, des feuilles mortes, c’est l’automne, la photo est en noir et blanc, une allée devant nous avec des arbres de chaque côté… La vision est au raz du sol… Faut-il avancer ou non. Pour l’instant, pas de précipitation, nous sommes qu’au "Préquel"… Des sons assez graves, mais doux tout de même… Une angoisse commence à monter… 1min24, puis 1min32, le son s’arrête le temps de 2 secondes à peine mais on le ressent très bien, puis 1min52, ça commence à s’agiter sérieusement durant 30 secondes, où le batteur tape nerveusement de son instrument, puis ça redevient calme…
"Listen, we have a problem !". Le son de "Mirror" s’entend dans ce paysage apparemment paisible mais bel et bien tourmenté. On a peur, on veut partir, mais cette voix nous attire en même temps, on est obligé de rester à son écoute, car si on s’éloigne, on pourrait se perdre sans cette voix qui nous guide en quelque sorte. Le message du début n’était pas anodin. Il voulait nous dévoiler quelque chose mais on l’en a empêché… Double voix d’ailleurs (une chantée, et l’autre screamée, si je puis dire) dans cette chanson où le cri du désespoir d’avoir perdu un être cher se fait ressentir… De la douleur, de la douceur, de la mélancolie, de la poésie… Peut-on lier ces mots aux valeurs opposés ? Cela traduit bel et bien la musique du groupe. La peur d’avouer des mots doux tels que "Je t’aime" nous met dans une mélancolie, puis nous fait perdre pied à terre pour ressentir une douleur sans nom : ce qui fait les plus belles poésies en somme. Les romantiques du 19ème siècle étaient des êtres très tourmentés et criaient leur mal être sur papier, ici c’est en chant que cela se traduit et des coups de batterie qui nous défigure, des riffs de guitare qui nous assaille, de la basse qui nous dit de "prendre garde"…
"Remember" puis les autres chansons qui se succèdent sont des gros boulets de canon que l’on prend en plein visage. Musique efficace qui va à l’essentiel, touchant le public dès les premiers accords. Elle a sur divinement nous emmener dans son monde ("Prequel"), puis nous prévenir (début de "Mirror"), pour finir par nous emporter complètement.
On ne comprend pas toujours tous les mots. Un son qui n’est pas du death metal (2min34 dans "Your Secrets" pourrait le laisser supposer !), un genre appelé emo qui va avec le look des artistes, comme les chanteurs Japonais de Visual Kei par exemple mais c’est un peu moins poussé niveau vestimentaire par contre. Une musique emo qui est allié au screamo (correspondance avec le chant) et au metal / rock. Nous sommes bien dans une musique sombre, et le noir domine tant à l’intérieur qu’à l’extérieur… Il est impossible de "Break The Silence" sur cette musique et pourtant c’est un "Goodbye" que l’on reçoit pour finir cet EP 6 titres si on compte le "Préquel".
Que penser donc de "The Fear Behind Your So Called Perfection" ? Tout d’abord, je commencerais par les petits moins : les chansons se ressemblent beaucoup (accords semblables, rythme de la musique similaire - du mal à différencier une chanson d’une autre) ; mais sinon, c’est vraiment efficace, et c’est une musique qui se vit, donc c’est en live qu’elle prend toute sa dimension et qu’il faut voir ces quatre garçons Parisiens qui en 2009 vont sillonner la France pour vous montrer ce qu’ils ont dans le ventre !
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