Le groupe
Biographie :

Poema Arcanus est un groupe de doom / death metal chilien formé en 1997 et actuellement composé de : Igor Leiva Benavides (guitare / Capilla Ardiente, ex-Atomic Noise Machine, ex-Garbage, ex-Garbage Breed), Claudio Carrasco Garcia (chant / Diabolvs, ex-Garbage, ex-Garbage Breed), Luis Moya (batterie / ex-Aseidad, ex-Mourners Lament, ex-Procession, ex-Underneath) et Juan Díaz (basse / ex-Perpetuum, ex-Nocturnal Blasphemy, ex-Mourning Sun, ex-Sol Sistere). Poema Arcanus sort son premier album, "Arcane XIII", en 1999 chez Picoroco Records, suivi de "Iconoclast" en Mars 2002 chez Rawforce Productions, de "Telluric Manifesto" en 2006 chez Rawforce Productions, de "Timeline Symmetry" en Octobre 2009 chez Aftermath Music, de "Transient Chronicles" en Octobre 2012 chez Australis Records, et de "Stardust Solitude" en Août 2020 chez Transcending Obscurity Records.

Discographie :

1999 : "Arcane XIII"
2002 : "Iconoclast"
2006 : "Telluric Manifesto"
2009 : "Timeline Symmetry"
2012 : "Transient Chronicles"
2020 : "Stardust Solitude"


La chronique


Si Poema Arcanus n'est pas forcément le nom qui revient le plus dans nos contrées lorsque l'on parle de doom, le groupe n'en est pas moins actif et nous livre son sixième album, "Stardust Solitude", qui débarque huit ans après son prédécesseur, on fait du doom ou on n'en fait pas ! Si le soleil commence déjà à vous manquer, c'est pas de bol parce que ce n'est pas ici que vous allez le retrouver.

Ce sont les neuf minutes du morceau-titre qui ouvrent l'album et la mélancolie voire la dépression s'infiltre déjà dans nos crânes avec ces très beaux arpèges qui posent déjà une ambiance noire. La coupure est brutale avec ces gros riffs qui débarquent sans prévenir pour balancer un doom / death subitement plus rageur et des parties en chant clair qui rappellent un certain My Dying Bride. Ce n'est pas une surprise puisque le doom anglais a toujours fait partie des influences de Poema Arcanus. Cela dit le groupe a tout de même sa patte ne serait-ce que par le chant clair et grave de Claudio Carrasco qui se reconnaît aisément et contribue à l'aspect solennel de l'ensemble. Il y a d'ailleurs un côté assez accrocheur chez Poema Arcanus que l'on ne retrouve pas forcément chez tous les ténors de la scène. Le groupe n'hésite pas à changer de rythme, à mettre un peu plus de vie dans sa musique et ne se contente pas d'enchaîner les plans lourds et oppressants. La mélodie se fait une place et quand elle est associée à des passages un peu plus nerveux, cela rend ce "Stardust Solitude" assez percutant et accrocheur. On peut certes sentir les influences du groupe mais celui-ci les équilibre de façon intelligente et il y a là un savoir-faire indéniable en matière de composition. Si c'est le doom anglais que l'on sent le plus, Poema Arcanus n'hésite pas à aller piocher dans d'autres sous-genres pour enrichir sa musique et lui apporter plus de profondeur, on peut donc parler de doom au sens large.

A noter que la production est très bonne et que le son est très puissant et clair pour du doom, ce qui est plutôt agréable et permet d'entendre les moindres détails de ces huit nouveaux morceaux. Malgré le fait que le groupe s'inspire de plusieurs courants différents du doom, il arrive systématiquement à rendre ses albums homogènes et à donner l'impression qu'ils s'écoutent comme un seul long morceau. Sa capacité à créer des ambiances poignantes contribuent évidemment à renforcer l'immersion dans l'univers noir que Poema Arcanus nous crée à chaque album. "The Lighthouse Keeper", comme son nom l'indique, nous apporte quelques rayons de lumière au milieu de toute cette dépression mais aussi de magnifiques mélodies. Les growls sont rares mais n'hésitent pas à se faire entendre sur les passages les plus durs, comme par exemple sur "Straits Of Devotion" ou "Haven". "Pilgrim", quant à lui, nous amène aux portes du funeral doom avec probablement le tempo le plus lourd et le plus lent de tout l'album et donc les ambiances les plus noires et funèbres. On sent aussi sur l'album un certain romantisme qui arrive à s'extirper des abysses de temps en temps avec des lignes de chant qui me rappelleraient presque les Italiens de The Foreshadowing. Les morceaux sont globalement assez compacts pour du doom et en dehors de deux titres de neuf minutes, la plupart tournent plutôt autour des six, ce qui confirme cette volonté de la part du groupe garder une certaine accroche dans sa musique.

Un nouvel album qui poursuit dans la lignée des précédents avec toujours cette homogénéité qui habite chaque œuvre de Poema Arcanus. Un doom principalement inspiré de la scène anglaise mais qui n'hésite pas à s'inspirer de toutes les sous-chapelles du genre pour nourrir sa musique et lui donner des apmbiances poignantes et particulièrement prenantes. Pas le groupe que vous choisirez pour l'innovation mais clairement celui qu'il vous faut pour du doom de qualité !


Murderworks
Janvier 2021


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.poemaarcanus.cl