Le groupe
Biographie :

P.O.D. (Payable On Death) est un groupe de nu metal californien créé en 1992 à San Diego. Leur style musical est un mélange de reggae, de rap et de metal chrétien. Le groupe est constitué du chanteur Sonny Sandoval, du guitariste Marcos Curiel, du batteur Wuv Bernardo et du bassiste Traa Daniels. Ils ont sorti neuf albums studio, deux maxis, deux lives et vendu plus de 10 millions de disques dans le monde entier. Au cours de leur carrière, ils ont été nommés à trois reprises aux Grammy Award et ont participé à plusieurs bandes-son pour le cinéma.

Discographie :

1994 : "Snuff The Punk"
1996 : "Brown"
1999 : "The Fundamental Elements Of Southtown"
2011 : "Satellite"
2003 : "Payable On Death"
2006 : "Testify"
2008 : "When Angels & Serpents Dance"
2012 : "Murdered Love"
2015 : "The Awakening"
2018 : "Circles"


Les chroniques


"Circles"
Note : 13/20

Donner pour blase "Payable On Death" abrégé en "P.O.D." pour un groupe à tendance chrétienne relève presque de l’ironie. Pire ! Transformer le "O" de son "P.O.D" en symbole hippie lorsque le P.O.D. en question se veut faire dans le metal (alternatif) relève presque du sacrilège pour certains. Pourtant, Sonny Sandoval et sa bande l’ont fait. D’ailleurs, P.O.D. n’a que faire de toutes ces enculades de mouche puisqu’ils mêlent au metal : le reggae, le rap voire la funk. Et ce, depuis 1992.

P.O.D. existe désormais depuis plus de vingt-sept ans. P.O.D. a pas moins de dix albums plus un à son actif. Mais paradoxalement, P.O.D n’a jamais pu séduire le grand public aussi bien que d’autres de ses confrères rap metal ont pu le faire (le père Ice-T en première ligne d’ailleurs). Pourtant, les albums ne sont pas mauvais, mais fortement inégal du début à la fin. Malheureusement, "Circles" n’échappera pas à la règle... Certains titres kickent littéralement des culs ! La faute à un énorme son rap metal comme le manient à merveille Body Count ou beaucoup moins à merveille Power Flo ("Rockin’ With The Best", "Soundboy Killa"). D’autres titres en revanche passent bien moins lors de l’écoute ("Fly Away" et son espace de reggae pour papillons). Ce n’est pourtant pas un souci d’expérimentation, de mélange ou autre, puisque des morceaux pourtant moins rap metal mais bien plus posés passent, quant à eux, très bien ("Always Southern California" ou "Circles" notamment). Retenons également le très fortement "d’inspiration Prophets Of Rage" "Panic Attack" qui adressera certainement quelques majeurs bien tendus de plus au Trump à moumoutte. En revanche, le "On The Radio" sauce Rage Against The Machine vs Skindred, lui, passera beaucoup moins. Cet enchaînement reflète d’ailleurs très bien la dualité de ce "Circles" : la face qui sonne bien, sincère et authentique puis la face qui fait on ne sait trop quoi. Et certains titres ne m’inspirent d’ailleurs absolument rien, P.O.D. se la jouant R. Kelly passant de "Born Into The 90’s" à "I Believe I Can Fly" ("Dreaming", "Domino", "Listening For The Silence"). Petit détail qui, personnellement, me pousse à ne retenir que "Rockin’ With The Beast", "Panic Attack", "Soundboy Killa" et "Home" de ce onzième opus.

"Circles" est un album donc en demi-teinte pour P.O.D.. Entre pistes efficaces et compositions laissant mon oreille un peu plus dubitative pour ne pas dire complètement dubitative. "Circles" donnera peut-être quelques papillons dans le ventre à quelques auditeurs, mais les habitués des sorties plus agressives de gangsta metal s’en lasseront bien vite. Accordons-nous donc pour classer cet album en rap de bonhommes mais de bonhommes au cœur fragile. Bien que je doute fortement que "Circles" rechigne à se prêter au jeu de l’écoute !


Rm.RCZ
Avril 2019




"The Awakening"
Note : 08/20

P.O.D., ou comment être la tête de proue d’un néo metal décrié par certains chrétiens qui plus est. Le groupe s’est fait connaître il y a quelques années déjà avec un chant rap, une musicalité intéressante, et un titre phare ("Youth Of The Nation"), et puis… le néant. Pourquoi ? Personne ne le sait vraiment et 2015 était l’occasion, normalement, pour le groupe de renouer avec le succès. Mission accomplie ? Que nenni, c’est un bide, pas complètement mais un bide quand même.

Après deux premiers titres mitigeants dans la puissance mais qui restent corrects, le reste se perd un peu dans des "discussions" entre personnages qui cassent le rythme global de la galette. Les morceaux intègrent les phrasés de  la bonne époque  avec des guitares saturées, des rythmes syncopés par dessus, mais c’est beaucoup, beaucoup, beaucoup plus poussif qu’avant. Aucune puissance, aucune conviction. Si même les musiciens n’y croient pas, comment veulent-ils qu’on y croit, nous, auditeurs ? Trop entrecoupés par des discussions stériles, les morceaux n’ont plus aucune pêche et s’enferment dans quelque chose de lassant, le chant n’a plus aucune crédibilité, trop lent, trop mielleux, loveur à souhait, les parties métalliques deviennent mièvres, sans aucune inventivit. Passons les arrangements, à la limite du scandale. P.O.D. a-t-il fait cet album simplement pour honorer un contrat ?

Lorsqu'on m’a proposé P.O.D., j’étais presque comme un gamin, le doux souvenir de "Satellite" et de "Youth Of The Nation" trottait encore dans ma tête, mais là c'est une grosse déception, surtout de la trempe d’un groupe qui a fait les beaux jours du néo metal, voire qui était une des têtes de proue de celui-ci, il est devenu un groupe basique, bénéficiant juste d’un enregistrement tip top avec des moyens, et aidé par l’apport d’un ou deux guests (la chanteuse d'In This Moment et le chanteur de Sick Of It All) mais c'est tout. Le package fera plaisir aux fans, pour les autres passez clairement votre chemin, c’est indigne, mou, mal senti, sans fond et sans intérêt. A la rigueur pour mettre un fond sonore à une partie de dames en soirée.


Sam
Avril 2016




"Murdered Love"
Note : 15/20

Ils reviennent nous prêcher la bonne parole après 4 ans d’arrêt, les Payable On Death (ou P.O.D. pour les intimes) nous ramènent quelque chose d’un peu différent aujourd'hui. Un album moins rock et peut-être dans une veine moins massive et plus néo-metal. Le groupe semble revenir à ses bases, et le son est reconnaissable de suite, autant dans les riffs musicaux que dans les intonations de voix. Le groupe reprend la formule qui a fait sa force, à savoir quelque chose de très groovy, des refrains chantés et partagés au plus grand nombre qui restent dans les crânes et qui se chantent facilement, et des morceaux fédérateurs. La veine rap / néo-metal est également très présente, mais attention pas quelque chose "cheap" mais quelque chose de bien foutu : qui sent le soleil, les filles et la joie de vivre : du néo-metal à la californienne ! Rien que ça !

A des années-lumière de tous ces groupes préformatés que l’on trouve à tous les coins de rue, P.O.D. a su reprendre ses bases et ce qui a fait sa force : le groove, la diversité, le mariage entre sons hip-hop et metal aux relents funk. L’album commence très fort avec un "Eyez" plutôt assez violent mais où l’on reconnaît particulièrement l’âme du groupe et le son de celui-ci, Pas de temps mort pour directement retomber sur "Murdered In Love", le titre de l’album également avec un morceau typiquement dans le style du groupe avec une grosse dominante rap US, et des parties entêtantes dans le refrain, mais quelque chose de plutôt sombre, Les titres s’enchaînent ensuite pour arriver au titre "West Coast Rock Steady" qui, toujours à dominante rap, intègre également des synthés et autres éléments électroniques, cette variation amène une ou deux choses intéressantes, des variations, mais rend quelque chose d’étrange, de peut-être sans trop de relief sur le fond. "Beautiful", situé juste ensuite, s’avère n’être qu’une ballade dans un style un peu trop "ballade calme punk", sans grand intérêt, sans grand relief, ni grande profondeur, un peu trop sur un style ressemblant à du Nickeback : de la musique pour loveur dépressif…. "Babylon Murderer" restera sûrement la plus metal dans son entame pour ensuite se transformer en une sorte de complainte toujours à la Nickelback. Les morceaux qui suivent et notamment, "On Fire", ramènent plus de pêche, de puissance et de punch au groupe en amenant des parties metal et des parties US / hip-hop.

Le groupe, revenant à son line-up de départ, s’entoure de quelqu’un d’assez énorme à la prod', se permet des feats de grande qualité (des membres importants de Cypress Hill et Hatebreed pour ne pas citer de noms) et revient sur ce qui a fait sa force au départ, c’est-à-dire des alternances et mariages entre rap, hip-hop et groove metal. Il est clair que P.O.D. n’a pas forcément évoluer techniquement, que rien n’est compliqué, mais que l’ensemble est bien foutu, que ça sonne différent et qu'après 4 ans d’absence, le retour d’un album comme celui-ci, de qualité et aussi divers et varié, ne peut faire que du bien. Les amateurs de metal apprécieront, les fans se réjouiront et ceux qui ne conaissent pas encore, apprendront à connaître et à apprécier. Un album qui, pour tout nostalgique de la grande époque P.O.D., est à se procurer avec ce son si caractéristique. Pour les autres, venez jeter une oreille ça ne coûte rien !


Sam
Octobre 2012


Conclusion
Le site officiel : www.payableondeath.com