Le groupe
Biographie :

Plasmodium est un groupe de black / death metal psychédélique australien formé en 2016 et actuellement composé de : Demoninacht (batterie / Diabolic Rites, Gravetemple, Mutilathymn, ex-Funeral Moon, ex-Humonic, ex-Insidious Torture, ex-Terrorust, ex-Noir Macabre, ex-Damaged, Australian Burial Chamber Orchestra, Plasmodium Vivax, Verminnihilation, ex-Abramelin, ex-Berserkerfox, ex-Cemetery Urn, ex-Deströyer 666, ex-Funerary Pit, ex-King Parrot, ex-Urgrund, ex-Atomizer, ex-Blood Duster, ex-Fracture, ex-Hellspawn, ex-Hobbs Angel Of Death, ex-Kill Squad, ex-Suicide Bombers, ex-Walk The Earth), Nocentor (basse) Yen Pox (guitare), Fuath (chant) et Aretstikapha (clavier / Mazikeen, Mors Vincit Omnia). Plasmodium sort son premier album, "Entheognosis", en Décembre 2016 chez Satanath Records, suivi de "Towers Of Silence" en Avril 2021 chez Transcending Obscurity Records.

Discographie :

2016 : "Entheognosis"
2021 : "Towers Of Silence"


La chronique


En général, quand on tombe sur un groupe de metal extrême australien, on se dit qu'on va écouter quelque chose de vraiment extrême, de totalement cinglé et avec une personnalité affirmée. La règle se confirme avec "Towers Of Silence", deuxième album des malades de Plasmodium qui nous avait déjà bien fait souffrir avec "Entheognosis". Pour ceux qui seraient passés à côté, disons que l'on va classer ça en black / death chaotique et noisy pour faire simple.

Concrètement, cela penche plus vers le black que vers le death, ce dernier se faisant surtout sentir dans les passages les plus lourds et étouffants. Mais un black metal qui n'a rien à voir avec la seconde vague norvégienne, ce serait plutôt black avant-gardiste très brutal truffé de larsens et de bruits en tous genres. Donc on va considérer ça plus simplement comme du metal extrême, parce que croyez-moi que ça l'est ! "Paramantra" ouvre l'album en nous bourdonnant façon drone dans les oreilles quelques secondes avant de balancer des blasts de bourrins, histoire de montrer que la folie n'a pas disparu et que Plasmodium a la ferme intention de tester nos limites. Et quand le groupe lève le pied, l'ambiance devient malsaine, quelques bruits ou nappes de clavier se font entendre tout au fond du mix et donnent un air fantomatique ou spatial c'est selon. C'est comme ça avec Plasmodium, soit c'est extrêmement glauque et malsain avec des ambiances étouffantes qui vous broient les poumons et les os, soit c'est un pilonnage de blasts très brutal avec une bonne couche de noise par dessus. Dans l'esprit, on pourrait penser à Portal, mais uniquement parce qu'on retrouve la même volonté de produire une sorte de magma sonore. Sur la forme, ça n'a pas grand-chose à voir, Plasmodium se faisant bien plus black que ses compatriotes. "Towers Of Silence" n'est clairement pas destiné à tout le monde et seuls les plus extrêmes y trouveront leur compte, les autres fuiront à toutes jambes devant ce maelström totalement dingue et malsain. Le groupe a d'ailleurs pensé à vous et a placé deux morceaux d'à peine plus de trois minutes pour vous tester, si vous les passer vous pouvez aller un peu plus loin. Les trois autres morceaux durent respectivement neuf, dix neuf et treize minutes et là pour le coup, ça va être un peu plus difficile à digérer.

Et dites-vous que le précédent album, "Entheognosis", nous accueillait directement avec un pavé de près de vingt-deux minutes, autant dire que ça passe ou ça casse. Ici, c'est "Pseudocidal" qui va se charger de vérifier que vous avez ce qu'il faut pour traîner dans les parages. Neuf minutes au compteur, un démarrage vaguement ambiant / atmosphérique / doom / rituel qui se montre bien flippant et déjà relativement noisy. La production est volontairement sèche, brouillone, sale et tout est fait pour que "Towers Of Silence" soit subi, exactement comme une agression. Parce que c'est ce que propose Plasmodium, une succession d'agressions sonores et sensorielles. Tout est fait pour vous perdre, les structures sont inexistantes et les morceaux serpentent où bon leur semble. Vous démarrez à un point et vous finissez à un autre sans comprendre ce qui s'est passé, sans savoir où vous êtes ni comment vous êtes arrivé là. C'est en ça que le groupe a un feeling avant-gardiste, certains passages évoquent presque une improvisation ou une jam tant ça part dans tous les sens. "Towers Of Silence", comme son prédécesseur, constitue l'évocation sonore parfaite du chaos. Sauf qu'en plus d'être un beau bordel et d'être éprouvant, il y a en plus une ambiance des plus morbides qui se greffe, ce qui permet de dépasser le simple stade d'objet bruitiste non identifié. Il y a quelque chose d'inhumain là-dedans, une folie qui pousse à aller explorer les fonds, tous les fonds, ceux de la terre, de l'esprit, de l'univers. Des soli totalement déchaînés et donnant l'impression d'être improvisés là encore se répandent en arrière-plan sur "Translucinophobia" et cette basse vrombissante vous fait vibrer les organes. Plus de dix-huit minutes qui s'apparentent à la retranscription sonore d'un bad trip, une chose que fait très bien aussi "Vertexginous" qui clôt l'album.

Plasmodium revient avec une nouvelle torture sonore et s'adresse aux amateurs d'extrême les plus velus, ceux qui ont déjà plongé dans "Entheognosis" et qui en sont ressortis en bon état. "Towers Of Silence" continue son exploration de la folie et ne va rien faire pour vous faciliter la vie. Soit vous y plongez et vous regardez le vide dans les yeux, soit vous fuyez à toutes jambes, il n'y aura pas de demi-mesure possible.


Murderworks
Août 2021


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.facebook.com/undulator