Mélanger des styles est monnaie commune dans le metal, mais Phobetor va vous
surprendre. Créé en 2018 en Angleterre, le groupe s’articule aujourd’hui autour de Debora
Conserva (chant), Mitch Revy (guitares) et Marc Dyos (batterie, Pythia, ex-Descent), ainsi
que de Richard Hunter (basse, Maelstrom). Après un premier EP en 2019, c’est "When Life Falls Silent", le premier album de la formation, qui prend forme, avec également la
participation de Sophie Dorman (Pythia).
Ce qui marque d’emblée dans la musique de Phobetor, c’est ce contraste entre un groove
évident, une lourdeur doublée des hurlements puissants de la chanteuse, et cette ambiance
sombre empruntée au black metal. Le mix est extrêmement propre, et les morceaux
maîtrisés de bout en bout, permettant à la formation d’insérer à la fois des passages
inquiétants comme pour l’introduction de "Merging Infinity", le premier morceau, mais aussi
des parties dissonantes comme des riffs death comme sur "A Toxic Lie". On retrouve une
voix claire pour "Whispers Of Dissonance", créant une surprise et un renouveau dans la
violence, mais également des sonorités très dérangeantes comme la sombre "Black Widow".
Ne se limitant pas à quelques influences, le groupe enchaîne avec "Psychopathy", un titre qui
tire clairement sur un death Metal groovy à souhait qui nous rappelle un mélange entre
Deacapitated et Behemoth.
Le groupe n’a pas fini de nous surprendre avec l’introduction
inquiétante de "Bury My Name", enchaînant sur un son tranchant bourré d’harmoniques qui
mettent en valeur les vociférations de la chanteuse, qui alterne entre growl caverneux et
scream surpuissant. Entre leads perçants et grosse rythmique, c’est "Harmony Of Solitude" qui
prend la suite. Et une fois encore, on se retrouve happés, captivés et intéressés par la
musique du groupe, sans réellement savoir pourquoi. Assez lente et lancinante, la
composition enchaîne avec la non moins lancinante "Dysmorphia". Le groupe ajoute quelques
pointes de technicité, comme du slap à la basse lors d’harmoniques, mais également une
moshpart finale avant "When Life Falls Silent", le dernier titre. Une introduction douce pour
une composition de près de sept minutes qui s’ancre autant dans une violence brute, que
dans des sonorités atmosphériques, des breaks de toutes sortes, puis la fin.
Avec ce premier album, Phobetor s’impose sur le devant de la scène. "When Life Falls Silent" est un album qui intrigue autant qu’il captive, qui fait s’interroger, headbanguer,
voyager, mais qui a malheureusement quelques longueurs. Cependant, le mélange du
groupe est intéressant. Affaire à suivre donc...
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