Le groupe
Biographie :

Phazm est un groupe atypique qui, à la base, mélange habilement du death metal avec du blues et du rock'n'roll. Le groupe voit le jour en 2003 et sort trois albums avant de se séparer en 2009. Le 2 Novembre 2012, journée de célébration des morts, le groupe se reforme exceptionnellement lors d'un concert unique à l'autre canal pour accompagner le célèbre groupe suédois Entombed. Un quatrième album, "Scornful Of Icons", voit finalement le jour en 2016 chez Osmose Productions, comme les albums précédents.

Discographie :

2004 : "Hate At First Seed"
2006 : "Antebellum Death'N Roll"
2008 : "Cornerstone Of The Macabre"
2016 : "Scornful Of Icons"


Les chroniques


"Scornful Of Icons"
Note : 17/20

On ne s'attendait plus à entendre quelque chose de nouveau de la part de Phazm, "Cornerstone Of The Macabre" datant déjà de 2008. Mais le groupe est de retour avec "Scornful Of Icons", composé dans un contexte particulier et pas franchement joyeux. Un nouvel album en guise de catharsis pour Pierrick et une pierre de plus à l'édifice de Phazm qui a décidément encore pas mal de choses à dire.

Et comme vous pouvez vous en douter, le groupe a changé de visage et pas seulement en termes de line-up, musicalement aussi la bête s'est métamorphosée. Certains se montrent déjà déçus de ne pas retrouver exactement le Phazm d'"Antebellum Death'N Roll" ou "Cornerstone Of The Macabre" mais tout ça n'a rien d'étonnant, Phazm était absent depuis huit ans et nous avait habitué depuis ses débuts à changer régulièrement puisque le Phazm d'"Antebellum Death'N Roll" n'était déjà plus celui de "Hate At First Seed". Alors bien sûr on retrouve les éléments qui ont toujours fait la formule du groupe à savoir du black, du death, du rock mais plus tout à fait dans les mêmes proportions. "Scornful Of Icons" fait la part belle aux sonorités tirées du black et se montre globalement bien plus sombre et occulte que ses prédécesseurs, à ce titre "Ginnungagap" qui ouvre l'album donne un bon aperçu de la façon dont Phazm a fondu son rock et son groove dans un black metal bien plus rageur que par le passé. Bien entendu, toutes ces histoires d'étiquettes ne servent qu'à situer vaguement l'engin à ceux qui ne sauraient pas à quoi s'attendre, mais mettons les choses au clair tout de suite, ce nouvel album de Phazm dépasse tout ça. Cet album vient des tripes et ça se sent, peu importe le genre dans lequel on va le ranger, "Scornful Of Icons" restera un voyage initiatique, une introspection tortueuse et une catharsis salutaire. "Conquerors March" en est d'ailleurs la meilleure illustration avec son break mystique, inquiétant, torturé et presque tribal.

Finalement, malgré ce que le feeling très black metal pourrait laisser penser de prime abord, ce nouvel album est le plus varié de la discographie de Phazm, ce qui se vérifie au niveau des invités présents sur cet album : Manu Eveno de Tryo, Jean Claude Condi et Alexandra Prat d'Arita. Plus que jamais, le groupe ne s'est imposé aucune limite et pousse encore plus loin les expérimentations. Et même si rien d'extravagant ne se retrouve sur ce nouvel album, il n'empêche qu'il nous emmène très loin à plusieurs reprises au cours de ses 37 petites minutes. Ce qui est tout de même assez fort, nous emmener visiter autant de terres musicales différentes sur une durée aussi modeste et sans jamais se perdre en cours de route n'est pas donné à tout le monde, nombreux sont ceux qui ont tenté le coup et s'y sont cassés les dents d'une façon ou d'une autre. Ce n'est pas le cas pour ce nouvel album de Phazm qui trouve le moyen d'être varié et homogène en même temps, ce qui peut paraître paradoxal dit comme ça. Mais "Scornful Of Icons" jouit d'une cohérence sans faille qui lie les titres entre eux et c'est ce qui permet à ce nouveau méfait de faire ce grand écart. Le point d'orgue étant bien entendu le morceau titre qui, en plus d'être foutrement bien composé, se permet le luxe de nous prendre aux tripes ! A noter que la production est dantesque, le son est énorme, puissant et relativement clair à la fois et on peut clairement dire que Gorgor a fait de l'excellent boulot.

Chapeau bas pour ce retour en grande forme artistique, en espérant en entendre plus à l'avenir. On va faire simple et clair, cet album a une âme, au milieu d'une scène sclérosée par les copies en tout genre, ça fait toujours du bien d'entendre un groupe balancer tout ce qu'il a.


Murderworks
Juin 2016




"Cornerstone Of The Macabre"
Note : 17/20

La vision metal qu'ils disaient. Phazm nous présente avec "Cornerstone Of The Macabre" son troisième album. Je ne comprends pas pourquoi je ne connaissais pas ce groupe avant. En effet, leur bio est plutôt exemplaire, à savoir des tournées avec Impaled Nazarene ou autre Decapitated (cette dernière eu même une drôle de fin...).

Côté musical, le groupe nous propose un black metal aux accents doom et rock 'n' roll. Le skeud démarre sur un beau clin d'oeil avec "Love Me Rotten (Love Me True)" (mais non, relis bien, c'est pas la reprise d'Elvis, quoique...) qui annonce l'esprit du groupe, parfois très second degré ! La voix, tantôt hurlée, tantôt braillée, tantôt gutturale se pose sur des ambiances parfois très dark, parfois malicieuses ("Damnation", véritable tuerie ! Digne de figurer au panthéon des meilleures chansons de l'année, on y reviendra). Cette voix qui se fait absente sur la quatrième plage, "Strange Song" à l'ascendence musique folko-country. Bizarrement, cette instru ne vient pas dénaturer le reste du skeud, et ce malgré ses 3 minutes 16 ! Pour le reste on peut dire que la rythmique est tout simplement hallucinante, très carrée, très variée. A la gratte les soli savent se présenter et prendre leur place au bon moment, au bon ton. Revenons sur ce titre qui est "Damnation". Ce titre nous propose un genre de rock n' black ou de black n' roll. C'est très sombre, très jumpy, le rythme saccadé me fait pousser des ailes ou plutôt des poil sur mon caillou de chauve et me permet d'headbanger sur une danse désynchro en air guitar. On note aussi une reprise de Metallica, "Damage Inc.", plutôt bien foutue, sans copier-coller mais en gardant sa dimension originale et avec une intro qui fait monter la tension.

Bref, dans un univers, un style musical où l'originalité fait parfois défaut, Phazm sait se démarquer, avec grand talent, et imposer sa zic. Un vrai bon groupe avec un vrai très bon skeud ! Oh yeah ! Le book, qui annonçait "Phazm est l'un des groupes les plus créatifs de l'époque et aussi un de ceux qui sort le plus des sentiers battus", avait raison !


El Caco
Septembre 2008


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/thetruephazm