Le groupe
Biographie :

Petroïska Larma est un groupe de deathcore originaire des Vosges. Formé en 2004 le groupe est influencé par Whitechapel, All Shall Perish, Carnifex, Desipsed Icon, Behemoth et bien d'autres. Après avoir partagé la scène avec des groupes comme Benighted, Aborted, Alea Jacta Est, Morpain, The ARRS, Dagoba, All Shall Perish, Kronos.

Discographie :

2007 : "Arrach'core"
2008 : "Haine Et Violence"
2010 : "Horror Is Art"


La chronique


Ah, les Vosges, ses montagnes, ses épicéas, et ses coreux… Décidément, cette contrée reculée ne cesse d’abriter des talents cachés. Et aujourd’hui, le talent naissant qui se dévoile est le groupe Petroïska Larma, qui nous gratifie de son premier album "Horror Is Art". Tout d’abord, parlons de la qualité de la prod. Un son plutôt bon, pas non plus exceptionnel, mais une fois de temps en temps, ça fait du bien de sentir que les groupes n’ont pas mis le PIB du Lesotho dans la prod. Donc, plutôt un bon point (puis en même temps hein, c’est les Vosges, on peut pas non plus leur demander d’avoir des studio d’exception).

Alors, maintenant, le fond. Petroïska Larma se présente comme un groupe de deathcore, composé de deux chanteurs, un gruntisant, et un pig squelisant. D’ailleurs, à ce propos, la maîtrise du pig squeal est vraiment parfaite, c’est limite si je tombe pas amoureuse d’une truie en écoutant les morceaux. Vu que c’est du deathcore, on n’a pas non plus que du grunt, on a de la voix criarde, de la voix hardcore, et tout ce qu’on peut dire, c’est que ça sonne pas désagréable aux oreilles (je fais partie des gens pour qui la voix, c’est rédhibitoire, si j’aime pas, j’écouterai pas). Donc, deuxième point positif pour cet album. L’album débute par une intro (tiens donc ?) mélangeant sons malsains, et murmures, laissant suinter une guitare en son subliminal. Puis, l’intro laisse place à la première chanson "Glory Days Part 1" (précisons qu’il y a une "Glory Days Part 2"). Portant le nom de l’album (non, vous ne me ferez pas dire éponyme, hors de question), c’est donc cette chanson qui doit nous donner le la. Un riff bien posé et puissant, des guitares saccadées, et c’est partie pour une déferlante de terreur bien proportionnée, accentuée par une batterie chargée de double pédale. Une accélération musicale qui diminue pour nous laisser, non pas sur notre fin, mais nous laisser déguster la mosh part (bah oui, c’est du hardcore tout de même). L’écueil de ce genre musical, c’est que certains groupes nous balancent des mosh part à la pelle, c’est bien une fois, après, ça en devient lassant (un groupe genre Oceano, suivez mon regard), là, c’est pas du tout le cas. Certes, on retrouvera un passage bien lourd à la fin du morceau, mais celui-ci étant bien placé, il ne sera pas mal reçu.

D’ailleurs, en écoutant Petroïska Larma (que j’affublais avant du doux nom de Perestroïka), j’ai l’impression, autant dans les riffs que dans la voix (enfin, surtout dans la voix en fait), j’ai l’impression de me retrouver face à du Aborted. Enfin, le vieux Aborted, je précise, à l’époque où y avait pas eu quinze millions de changements de line-up et que la musique était potable. Le groupe fait donc le mix entre le deathcore et le brutal death, et c’est ce qui donne du dynamisme aux morceaux et fait languir l’envie d’écouter le reste de l’album (le volume au taquet, bien sûr, sinon ça sert à rien). De surcroît (oui, je trouve que les "d’ailleurs" se répètent un peu trop souvent, alors je change de niveau lexical), les musiques sont plutôt longues, oscillant entre 3 et 4min en moyenne, et pourtant, on n’a pas l’impression d’être face à une errance hardcorique, contrairement à certains groupes où l’on se demande vers où on veut nous amener (non là, je vais être gentille, et je vais pas citer de nom). Et pour transformer le titre d’une chanson, c’est plutôt dans mes oreilles que y a un massacre ("There’s A Massacre In Your Shutting Eyes"). Et puis pour reposer mes petites oreilles (parce qu’elles sont fragiles faut dire), on a droit à un interlude, tout ça pour mieux faire vrombir par la suite les guitares… Ils sont malins les petits, et "Hawaian Mussel" vous donne envie de shaker votre booty ! A noter sur ce morceau, les chœurs qui nous font aimer le hardcore (genre tout le monde se regroupe et crie à l’unisson, hum miam !). Puis ça s’enchaîne avec "Give Me A Yaourt", sûrement un éloge au pig squeal (oui parce bon que, associer phrases dûment prononcées et pig squeal, c’est un tantinet antinomique), mais là, je m’épanche, et c’est le lyrisme qui parle à ma place.

Enfin, cette chronique serait incomplète si elle ne mentionnait pas la chanson "No Room For Fear" qui est décidément LA chanson de l’album. D’une part, chanson la plus longue, mais c’est aussi la plus représentative, celle qui d’une seule écoute vous fait ou non aimer le groupe. Commençant par un riff à la fois langoureux et cafardeux, un riff qui vous prend les tripes, cette chanson regroupe tous les ingrédients pour faire une bonne recette, que ce soit la double pédale, ou le passage effleurant la polyrythmie (à 2min), le cri aigu, la gutture, et la violence du tout. Cette plage ne vous fera pas regretter les 5min de sa durée. Donc, piste 9, à écouter encore et en boucle. Bon alors après, je m’exalte, certes, et je vous dirai simplement que tout est relatif. Donc, pour ceux qui aiment ce genre de musique, "Horror Is Art" devrait leur plaire, ceux qui n’aiment pas, bah ils n’aiment pas, et puis tant pis, après tout, chacun ses mauvais goûts. Mais il y a de forte chance que cet album permette au groupe de faire parler de lui, et en positif.


Epo
Février 2010


Conclusion
Note : 15/20

L'interview : Le groupe

Le site officiel : www.myspace.com/petroiskalarma