Le groupe
Biographie :

Perversity est un groupe de brutal death metal slovaque formé en 1995 et actuellement composé de : Jozef Košč (guitare, chant / Constipation), Juraj Handzuš (chant / ex-The Bleeding, ex-Fonops), Martin "Fetus" Calko (guitare / Constipation, ex-Brute, ex-Amnesist, ex-Angelic Embrace In The Nest Of Death, ex-Impeccant, ex-Pain Purification), Marek Baran (batterie / Constipation, Disconsolate, ex-Brute) et Patrik "Paddy" Bil' (basse / Constipation, Iria). Perversity sort son premier album, "In The Garment Of Lust", en 2003 chez Perennial Quest, suivi de "Words Like Poison" en 2004 chez Forensick Music, de "Beyond The Reach Of Heaven" en Février 2008 chez Grodhaisn Productions, de "Ablaze" en Août 2011 chez Lavadome Productions, de "Idolatry" en Mars 2017 chez Metal Age Productions, et de "Spiritual Negation" en Juin 2024 chez Great Dane Records.

Discographie :

2003 : "In The Garment Of Lust"
2004 : "Words Like Poison"
2008 : "Beyond The Reach Of Heaven"
2011 : "Ablaze"
2014 : "Infamy Divine" (EP)
2017 : "Idolatry"
2024 : "Spiritual Negation"


La chronique


Toujours à l'affût en matière de death metal qui tache, Great Dane Records nous amène le sixième album des Slovaques de Perversity : "Spiritual Negation". Comme le nom du groupe l'indique, c'est du brutal qui ne fait pas de cadeau, donc vous pouvez déjà sortir les bâches et couvrir les meubles parce que ça va gicler !

Après la petite introduction de rigueur, c'est "The Mouth Of Abyzou" qui nous accueille dans la nouvelle boucherie et pas de doutes, Perversity n'a pas décidé de calmer le jeu et continue à nous rentrer sauvagement dans le lard. Tout juste entend-on des sonorités plus froides avec quelques arpèges dissonants et plus proche du black metal, mais pour le reste c'est du death metal brutal avec un poil de technique pour être sûr de casser un maximum de bouches. On sent l'amour du death old school et on retrouve avec plaisir ces riffs méphitiques typiques du genre, ceux que les Incantation, Immolation, Sinister et autres esthètes du genre nous ont fait entendre. Pour autant, Perversity ne se contente pas de réciter une partition déjà écrite et les sonorités plus froides évoquées plus haut permettent parfois de croiser tout ça avec une pointe un peu plus moderne, mais c'est vraiment rare et discret. La majeure partie du temps c'est du bien du death metal pur et dur, brutal et clairement ancré dans la tradition et donc le old school. C'est intense et le groupe ne relève que rarement le pied, les blasts sont donc très fréquents et "Spiritual Negation" a tout du pilonnage en règle. "Your Flesh Is My Temple" fait lui aussi entendre ces riffs plus dissonants et plus froids, donnant par là même un côté encore plus malsain à ce death metal déjà bien possédé. Juste avant ce pavé noir et démoniaque, "Patron Of Hate" s'est assuré d'annihiler toute résistance par un matraquage quasiment ininterrompu de blasts, de quoi se faire décrasser les cages à miel en moins de temps qu'il n'en faut pour écrire Perversity. "Wrath Manifest", par contre, prend le chemin inverse avec un tempo écrasant et toujours ces riffs démoniaques qui sentent le souffre à plein nez et qu'un certain Immolation n'aurait pas renié.

Heureusement que tout ça ne dure que trente-huit minutes parce que l'animal est plutôt énervé, l'intensité ne baisse que rarement et même une incartade plus froide et plus posée comme le morceau-titre fait figure de pause alors qu'il reste bien sale et assez lourd. Ce nouvel album se fait plus noir, démoniaque et possédé que ses prédécesseurs déjà bien chargés dans le genre. Et tout ça en gardant la même intensité et la même brutalité, ce qui va vite donner une idée de ce qui vous attend sur "Spiritual Negation" si vous avez déjà jeté une oreille sur les précédents albums de Perversity. Même un morceau comme "Exaltation Of The Morningstar" qui s'étale un peu plus avec six bonnes minutes reste bien brutal. Pourtant, le groupe s'y fait plus nuancé et alterne les blasts avec des passages plus dissonants, lourds et malsains. Mais Perversity reste ce qu'il est et la boucherie n'est jamais loin, les blasts tombant comme autant de fers à repasser sur notre tronche déjà bien amochée. La première moitié de "Epitome Of Diabolization" nous fait une petite feinte en fin d'album avec quelques discrets chœurs féminins et des riffs plus lourds avant de ressortir une belle volée de blasts. Tout ça pour dire que Perversity a gardé ce que beaucoup de groupes de death metal perdent avec le temps, le côté malsain, diabolique et possédé. Ici, ça ne sent pas le désinfectant et le plastique, ça sent la morgue laissée à l'abandon dans laquelle des allumés viennent faire des rites pas très recommandables. Pas de dépaysement par ici mais un vrai plaisir de retrouver du death metal cru et brutal, sans fioritures ni influences trop modernes et encore moins de débauche de technique. C'est froid, c'est sale, ça bourre dès que l'occasion se présente et ça balance des riffs malsains par palettes.

Perversity revient donc avec un sixième album bien brutal comme les aime pour un death metal qui ne fait pas le moindre compromis. C'est malsain et on sent le côté old school qui suinte par tous les pores au milieu de ces rafales de blasts qui défoncent tout ce qui bouge. Si vous êtes à court de cotons-tiges, voilà de quoi vous décrasser les cages à miel !


Murderworks
Septembre 2024


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.perversityband.com