L’enfant sauvage de la musique industrielle Perturbator a encore frappé. Fort de sa signature chez Nuclear Blast, James Kent (Final Light, Ruin Of Romantics…) dévoile dans la foulée son sixième album, "Age Of Aquaris"
On attaque très fort avec la présence d’Ulver pour "Apocalypse Now", le premier morceau qui laisse transparaître une certaine mélancolie dans ses nappes de claviers futuristes, mais aussi et surtout dans l’approche post-punk froide de ses parties vocales. Le centre du titre est nettement plus agressif, tout comme le final où la batterie s’excite, mais on se laisse finalement porter jusqu’à "Lunacy" où le son se fait d’abord plus inquiétant, puis enfin plus lourd et martial, nous proposant une véritable danse folle autour des percussions. On enchaîne très naturellement avec "Venus" où le musicien retrouve Author & Punisher pour l’accompagner entre ses vagues de douceur qui abritent des éruptions vocales beaucoup plus brutes pour créer un contraste encore plus dense. "The Glass Staircase" prend la suite avec des tonalités festives qui s’assombrissent et donnent un rendu plus pesant, en particulier grâce aux harmoniques planantes, puis "Hangover Square" nous propose un moment de flottement beaucoup plus doux et minimaliste. L’interlude s’achève, puis "The Art Of War" repart dans des tonalités agressives et accrocheuses, et le dancefloor reprend vie avec des tonalités très vindicatives, laissant finalement place à la toute aussi motivante "12th House" qui propose des passages plus lents mais assez majestueux et fédérateurs sur lesquels on se voit déjà remuer le crâne.
Le titre est assez long et s’aventure vers la trap sur la fin avant que le piano de "The Swimming Pool" ne prenne la suite avec sa douceur naturelle, profitant de quelques volutes aériennes pour compléter ses notes graves, mais un sample viendra troubler la quiétude avant de laisser "Mors Ultima Ratio" nous offrir un avant-goût du chaos. Si certains moments peuvent nous laisser penser à un retour au calme, le son s’enflamme de nouveau très rapidement avant de passer à "Lady Moon" où Greta Link vient apporter une part de son univers très aérien, creusant encore plus le contraste déjà important. La voix vaporeuse nous fait voyager à travers les frappes, mais le morceau est relativement long, relançant régulièrement la machine avant qu’"Age Of Aquarius", le dernier morceau, ne vienne imposer ses dix minutes, retrouvant Alcest pour de nouvelles parties vocales éthérées comme seuls eux savent le faire, d’abord sur une base instrumentale assez douce, puis sur des vagues de violence où les percussions s’emballent jusqu’au dernier moment.
Si pour ma part je n’ai jamais vraiment eu d’affect particulier avec Perturbator, l’engouement m’a poussé à aller écouter sa musique avec attention. Résultat ? "Age Of Aquaris" a de très bons titres, et je comprends pourquoi les fans du groupe sont aussi assidus !
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