Le groupe
Biographie :

Le groupe Pavillon Rouge (nom tiré d'une des premières chansons d'Indochine et qui renvoie à la littérature érotique japonaise), est composé initialement de trois fans de musique extrême : Benjamin au chant (Sybreed), Mervyn Sz. à la guitare et aux machines et Hanoi O. (ex-Osirion) au chant et à la guitare. Les débuts de Pavillon Rouge se font donc en Septembre 2007. Le groupe est influencé par des formations comme Aborym, Black Lodge, Emperor, le mouvement cold et new wave... Le groupe met en avant un univers particulier, abordant des thèmes comme le beau, de l'innocence... jouant avec des références telles que les fantasmes de Lautréamont, Marc-Edouard Nabe... C'est en Janvier 2008 que le groupe sort son premier mini CD "Mizuage", suivi d'un premier album, "Solmeth Pervitine", en 2011. Le deuxième album, "Legio Axis Ka", sort le 23 Février 2015 chez Swamp Records.

Discographie :

2008 : "Mizuage" (MCD)
2011 : "Solmeth Pervitine"
2015 : "Legio Axis Ka"


Les chroniques


"Legio Axis Ka"
Note : 16/20

Que les puristes fuient, se réfugient dans leurs caves moisies et s'enferment à double tour : Pavillon Rouge revient avec un second album studio. Né du cerveau de Merzyn, Pavillon Rouge revendique des influences aussi diverses que Blacklodge, Muse, Emperor, Indochine, Crystalium ou encore Scooter.

Vu cette liste incongrue, il y a de quoi effrayer certains, mais à l'écoute de "Legio Axis Ka", tous les aprioris que l'on pourrait avoir disparaissent et on se laisse simplement emporté par la musique faite de synthés spatiaux et de guitares mécaniques et dissonantes et de beats techno. Une musique electro-industrielle, puisant dans de nombreux sous-genres de la musique techno (EBM, drum'n'bass, speedcore...), à laquelle vient se greffer une grosse influence black metal. Ce n'est pas un mélange parfait des deux genre ; ici, le black n'est finalement qu'une influence, prédominante certes, mais qui ne prend jamais le pas sur les machines. Le contraste metal black / indus et electro / ambient rappelle des combos comme Psyclon Nine ou ce que Samael a pu faire à la fin des années 90 sur "Passage" (pour les guitares rythmiques) et "Eternal" (pour le son des percus).

Le résultat coule vraiment de source. Chaque morceau a son propre caractère et sa propre ambiance. Les morceaux les plus black dans l'esprit, tels "Prisme Vers L'Odyssée" et "Klux Santur" sont recouverts d'une couche synthétique puissante et dansante, où une fureur blasphématoire se déchaîne sur une piste de dance. D'autres morceaux plus Indus ("L'Enfer Se Souvient, L'Enfer Sait", énorme, et "Aurore Et Nemesis" à l'ambiance martiale glacée) témoigne de la grande puissance de frappe de l'entité. Le propos est très varié et l'on ne s'ennuie jamais. Le groupe surprend, par exemple avec "Droge Macht FreiPierre, le "tube" de l'album avec son rythme entraînant et son riff à la mélodie new wave rappelant Sybreed, ou encore la reprise du thème de "Gangsta's Paradise" de Coolio. Quel que soit l'inclinaison stylistique, la musique du Pavillon garde une dimension noble, conquérante et épique (les chœurs de "Mars Stella Patria", véhiculée par des synthés atmosphériques et par la voix, frondeuse et démente.

Le chant, typiquement black, est tenu par Kra Cillag, chanteur des défunts, controversés mais excellents Crystalium. La patte du chanteur est là, ses vocalises puissantes et pleines d'emphase, son phrasé si particulier donnent une dimension spéciale à la musique de Pavillon Rouge, un côté majestueux et solennel, humain en somme, qui tranche avec les beats electro et les nappes synthétiques. Cela sonne comme le dernier cri glorieux de l'Homme défiant la domination de plus en plus large du Dieu digital, omniprésent de nos jours. Pavillon Rouge est en quelque sorte le prolongement de Crystalium (dans son fond bien entendu), une révolte viscérale face au divin dans un monde cybernétique, comme une vision de plus en plus nette de notre avenir.

De nombreux samples composés de récitations de poèmes de Baudelaire, Leconte de Lisle ou Hugo ainsi que des extraits de films, renforçant l'impact belliqueux de ces déferlantes électroniques martiales. Mais "Legio Axis Ka" est un album à double facette. Derrière cette aura black metal sombre se dissimule un côté lumineux teinté d'espoir, mis en évidence par des synthés allant toucher les cieux (le pont de "Prisme Vers L'Odyssée" ou les guitares de "Mars Stella Patria" par exemple). La lumière et les ténèbres se marient dans une explosion de beats incandescents.

Cet album est un pure coup de génie, une ode à l'éclectisme et à la folie musicale ,une œuvre qui ne laisse de marbre et qui fera sans doute grand bruit au sein des scènes metal, black et electro. Pavillon Rouge atteint des sommets astronomiques avec cet excellent album. "Un peu plus près des étoiles...".


Man Of Shadows
Juin 2015




"Solmeth Pervitine"
Note : 15/20

Pavillon Rouge nous vient tout droit de Grenoble. Depuis 2007, ses quatre musiciens officient dans un metal très agressif aux sonorités électroniques omniprésentes. Puisque je n’ai jamais posé l’oreille sur "Mizuage", un premier EP datant de 2008, ma découverte du groupe se fait avec « Solmeth Pervitine », un album de onze titres au nom intrigant. N’étant décidément pas habituée à ce style musical, j’avoue que j’ai tout d’abord été très surprise par ce que j’entendais : je sais pourtant que le metal a la réputation –parfois parfaitement légitime– d’être hargneux, violent, mais malgré tout, je n’ai pas pu m’empêcher d’ouvrir des yeux ronds lorsque le disque a débuté. Pour sûr, cette chronique allait être un véritable challenge ! J’avais tout de même une caractéristique importante à laquelle me raccrocher : le fameux mélange electro / metal, déjà fortement apprécié grâce à des groupes tels que Sybreed, Deathstars (dans un domaine nettement différent, donc la comparaison s’arrêtera là), les Français de The CNK et bien d’autres encore. Bref, nous le savons : ce mix n’est pas une nouveauté en soi. Mais peu importe la nouveauté lorsque c’est visiblement maîtrisé à souhait ! Et c’est le cas avec Pavillon Rouge, capable d’ancrer sa propre marque de fabrique avec une aisance déconcertante. Si les Grenoblois œuvrent sur les chemins d’un black metal funeste, impression renforcées par les voix de Kra Cillag et du guitariste Yvh, leurs compositions ne paraissent pas tristement obscures pour autant. Grâce aux rythmiques techno ? Aux riffs de guitare étonnamment mélodiques ? Quoi qu’il en soit, les titres en sortent grandis et personnels, qualités non négligeables quant il s’agit de se faire un nom ! De plus, Pavillon Rouge est Français, et visiblement amoureux de sa langue maternelle : la reprise du "Sadist Sagitarius" de Cinema Strange mise à part, les textes dont intégralement rédigés dans la langue de Molière. Ma note ? 15/20. Mais un "15" qui pourrait facilement accéder au "16" pour des oreilles plus habituées que les miennes.


Gloomy
Juin 2012




"Mizuage"
Note : 12/20

Le groupe Pavillon Rouge est un indigeste mélange de styles et d'inspirations, assez difficile à chroniquer, d'une part parce que je n'ai pas aimé cette démo, et d'autre part parce que je n'aime pas leurs influences. Difficile alors de pondre une chronique, mais c'est ça aussi être chroniqueur, savoir rester objectif pour pas foncer dans le tas...

Allons y donc joyeusement : le groupe Pavillon Rouge, composé de 3 musiciens, sort ici son premier mini CD "Mizuage", composé de 4 titres hétéroclites. Le groupe joue avec les grandes figures et les métaphores, et le trio veut créer un univers bien à lui (ça je veut bien les croire !), influencé par de grandes figures gothiques mais aussi d'influences diverses telles que Siouxsie and The Banshees (superbe prêtresse), Black Lodge, mais aussi par Indochine et particulièrement la culture Japonaise. Le premier mini CD du groupe sort donc en 2008, à l'écoute de "Mizuage", on est un peu surpris, le CD débute par une intro faite aux machines, et c'est loin d'être sensationnel, à l'image de la suite. Ensuite, deuxième morceau : "Cauchemar Kashmir", les guitares saturées sont très rapides et le chant criard de Benjamin (Sybreed) se rapproche de celui de Dani Filth de C.O.F (écoutez aussi "La porte De Jade"). Non, ce qui ne va pas dans ce CD c'est le mélange parfois absurde et inécoutable de styles, c'est à dire que se trouvent mêlés dans un même morceau des rythmiques metal, liées à des solos dark gothiques, mêlées à de l'indus, et à des couplets qui partent dans tous les sens ; ça aurait pu dégager une atmosphère typée, malheureusement le chant alternant cris et clair ne fait rien passer et frise le pénible... J'aime la fusion, mais ici je pense que le groupe n'a pas encore trouvé vraiment de personnalité musicale, c'est d'ailleurs étonnant de retrouver ici le chanteur de Sybreed... Alors, même si Pavillon Rouge se veut un groupe pseudo intelligent mettant en avant le fait qu'ils abordent des thèmes "profonds" tels que le beau, l'innocence, la pureté et l'extase, ça transpire le mauvais malsain, rien qu'au vu de la prochette de l'album, d'un goût plus que discutable.

Au final, dommage pour eux mais l'auditeur peinera à être convaincu, et je pense qu'ils ne marqueront pas leur époque s'ils continuent sur la lignée de ce mini CD, et c'est dommage car en faisant le tri il y a tout de même de bons éléments... Si si, en cherchant bien... Bon ben desolée, je n'ai pas sû rester objective finalement.


Lenore
Juin 2008


Conclusion
Le site officiel : www.luxdiscipline.com